Chapitre 2: Un grain de folie

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Deux jours ont passé, je suis dans ma chambre, allongé sur mon lit, attendant qu'on vienne m'appeler pour manger.

Sans grande surprise la porte s'ouvre. Je me redresse et m'assis sur le rebord du lit. Un aide-soignant passe le pas de la porte, ce n'est pas celui de d'habitude, où est mon vieil aide-soignant, malgré son âge je l'aimais bien, car après toutes ses années d'expérience il avait compris que le silence pouvait rendre un patient heureux, il ne me parlait jamais, et j'aimais ça, car lui au moins, ne disait pas que j'étais fou.

- Où est celui qui s'occupait habituellement de moi ?

- Il vient de partir à la retraite, je le remplace, je m'appelle Yoongi. Dit-il d'un ton sec, mais tout de même hésitant

D'apparence il semble jeune, mais je pense qu'il est un peu plus vieux qu'il en a l'air, ses cheveux blonds qui tombent sur son front et son teint clair lui donne un air plutôt enfantin. Il a l'air gêné, n'ose pas vraiment me regarder dans les yeux, il me tend le fameux gobelet avec mes médicaments à l'intérieur. Je lui prends des mains et les avale d'une traite, enfin c'est ce qu'il croit, car depuis ce jour, j'utilise la technique que Jin m'a apprise.

C'est un nouveau il ne se doute de rien, il paraît innocent, il me salue avant de partir. Depuis quand le personnel est poli ici ? Ça se voit que c'est bel et bien un nouveau, le pauvre je ne lui donne même pas une semaine pour tenir dans cet endroit, même en tant qu'employé, je dois avouer que ce n'est pas toujours facile pour eux avec tous ces dégantés qu'ils doivent surveiller.

Une fois partie je recrache le comprimé et les deux gélules que j'avais calée entre mes molaires et ma joue, de toute façon il n'a même pas vérifié si je les avais bien avalés.

Je les mets dans ma poche et me dirige vers l'armoire qui se situe en face de mon lit, je la pousse, elle n'est pas très lourde, je n'ai pas beaucoup de vêtements dedans, et je ne peux même pas m'en acheter d'autre vu qu'il n'y a pas de magasin dans ce foutu asile psychiatrique, et tous ce qu'ils donnent pour nous habiller sont des uniformes hideux qu'ils lavent puis redistribue.

Une fois l'armoire décalée d'un mètre je m'assis face au mur, là où elle se situait, je sors les médicaments de ma poche puis les humidifie une nouvelle fois avec ma langue, une fois devenue un peu collant je les déposent sur le mur, là où d'autres étaient déjà collés de mes jours précédents. Je me lève et remets l'armoire comme elle était.

- Que faites-vous ?

Je me retourne et vois ma psy entrer dans ma chambre, j'avais complètement oublié qu'elle venait dans ces tranches d'heures là. On ne peut vraiment plus être tranquille ici, les gens rentrent comme dans un moulin dans ma chambre.

Je m'allonge sur mon lit, et elle sur une chaise à côté, comme à chaque séance je ne dis rien, tous simplement, car je n'ai rien à dire. J'ai déjà essayé de parler, mais quoique je dise ça se retourne contre moi. Et même lorsque je me décide à répondre, elle me répond par une autre question.

- Prenez-vous correctement vos médicaments ?

Même quand je ne dis rien, elle me pose des questions.

- A votre avis, pourquoi personne ne vient vous rendre visite ?

Je fronce les sourcils. Tout simplement parce que ce sont eux qui interdisent les visites, voilà pourquoi personne ne vient me voir.

- Ou est-ce vous, qui refusez de voir quiconque ?

Ses questions m'énervent, essaye-t-elle de me piéger ? Voilà pourquoi je décide de ne rien répondre.

JOKE (SUGAMON)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant