Vacances en enfer

Jeudi 10 mars 2011

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La veille au soir, David m'avait aidée à me relever. Sans que je ne lui demande, il m'autorisa à m'habiller. Je me suis alors vêtue d'une robe de nuit assez large pour ne pas qu'elle s'accroche à mes blessures dans le dos.

Nous avons fait la vaisselle en silence. Je pense que nous avions chacun besoin de digérer les événements. Une fois cette corvée terminée, nous nous sommes assis sur le canapé-lit, et là nous avons longuement parlé.

- Ils te traitent toujours comme ça ? demandai-je à David en parlant de ses amis.

- Oui, répondit-il, mais ça n'a pas toujours été le cas... C'est seulement depuis qu'ils ont commencé leurs magouilles...

- Tu peux tout me dire maintenant. J'en suis victime, tu peux en parler librement, ce n'est plus si compliqué à présent... Ca te libérera.

- Tu as raison.

Il prit une grande inspiration. Il n'osait pas me regarder. Je supposai qu'il s'en voulait énormément ou qu'il avait honte, allez savoir.

- On est pote depuis qu'on est né, me raconta-t-il. Déjà petits ils aimaient jouer au docteur.

Je souris et demandai :

- Et toi ?

- Moi non, ça ne m'a jamais tenté ! J'étais plutôt du genre à inventer des spectacles de marionnettes pour les plus jeunes.

« Bref, déjà à cette époque j'étais très différent d'eux. Aujourd'hui, on a tous les trois une petite vingtaine d'années, et ce qu'ils font là, ça a commencé quand on avait 15 ans. Vincent et Matthieu étaient tous deux en couple mais un soir ils m'ont appelé pour passer la soirée avec eux et leur copine. On était chez Matthieu parce que ses parents étaient partis en voyage et il n'a ni frère ni sœur.

L'ambiance était bizarre ce soir-là. Quand je suis arrivé là, les garçons étaient seuls.

- Où sont vos copines ? leur ai-je demandé, étonné.

- Viens ! m'a répondu Vincent. On doit te montrer quelque chose !

Ils m'ont emmené dans la chambre de Matthieu. Sa copine était nue, attachée au lit : jambes et bras écartés. Ils l'avaient bâillonnée. La pauvre fille était terrorisée et je la regardais, horrifié.

- Ma copine est dans la chambre des parents, m'a expliqué Vincent.

Et ils rigolèrent en faisant un high-five.

- Laquelle des deux tu préfères ? m'a demandé Matthieu.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? ai-je répondu.

- On est là pour te dévergonder, David. Tu es toujours puceau alors que nous ça fait bien 2-3 ans qu'on ne l'est plus.

- Et alors ? Chacun son rythme ! Ca vous obsède peut-être mais pas moi !

- T'es qu'un couillon ! a dit Vincent. Choisis-en une et baise-la, qu'on n'en parle plus !

- Allez vous faire foutre.

Enervé, je voulus quitter la pièce mais ils m'en empêchèrent.

- Tu n'en as pas envie, d'accord, on a saisi et on respecte ton choix, a dit Matthieu. On les garde pour nous. Mais si tu quittes cette maison, promets-nous de n'en parler à personne !