Chapitre 5.

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J'étais installée dans la voiture de mon voisin depuis un quart d'heure, c'était finalement lui qui était venu me chercher. Je regardais le paysage défiler à toute vitesse derrière la fenêtre. La forêt s'étendait sur de nombreux kilomètres. Je me souviens que mes parents et moi aimions beaucoup nous promener à travers les arbres, ça avait un côté relaxant et un peu inquiétant tout de même. J'avais toujours peur qu'une bête sauvage surgisse sur les sentiers. Aujourd'hui, j'admirais le bois comme si je le voyais pour la dernière fois. Je voulais graver dans ma mémoire tout les petits détails qui me paraissaient importants : la hauteur des cimes, le vert des feuilles que je trouvais si beau, les oiseaux qui volaient au dessus de leurs nids. La nostalgie. C'était précisément ce que je ressentais à cet instant. Personne ne parlait, mon chauffeur ne m'avait posé aucune question et m'avait juré qu'il ne connaissait pas les motivations de ma mère. Je suppose que c'était beaucoup mieux ainsi. Il savait juste qu'il devait me déposer à l'orphelinat le plus proche, qui se situait à environ deux heures de trajet. La seule recommandation que mon voisin m'avait faite lors de notre départ, ça avait été de ne prendre que le minimum d'affaires. Bien évidemment, le choix avait été plutôt difficile étant donné que j'aurais souhaité amener tous les effets personnels que je possédais ainsi que chaque bibelot appartenant à mes géniteurs. Malheureusement, en dehors du nécessaire tel que mes vêtements ou une trousse de toilette, je n'avais pu garder qu'un cadre avec une photographie de notre famille, certaines photos que j'avais décrochées de mon mur, un stylo plume qui était à mon père -c'était celui qu'il utilisait à chaque fois qu'il écrivait- et, pour l'objet soutiré à ma mère, j'avais sélectionné un de ces livres qui c'était avéré être un roman de sa jeunesse qu'elle avait particulièrement affectionné. J'avais fourré mes habits dans une grande valise colorée qui était posée sur la banquette arrière. Le reste de mes affaires étaient dans un sac en toile de jean à mes pieds. J'avais gardé le livre de ma mère sur mes genoux. J'effleurais la couverture. "Emily the Strange" était inscrit sur la première face. Ce roman parlait d'une jeune fille frappée d'amnésie. Je ne l'avais jamais lu, ayant un peu d'appréhension quant à ce que je pouvais trouver à l'intérieur, c'était complètement stupide, maintenant si je désirais découvrir son contenu, je ne le ferais pas enroulée dans une couette sur mon canapé. Ça sera dans une dortoir miteux, rempli de marmots, simplement recouverte d'une couverture trouée et qui gratte. C'est à ce moment que je regrettais ma décision. C'est juste à propos d'un livre pourtant, mais je culpabilisais quand même. Maman... Pourquoi me laisses-tu au moment où j'ai le plus besoin de toi ? Tu es injuste, tu n'as pensé qu'à ta petite personne. Tu me largues dans une maison d'accueil parce que tu n'as pas su gérer tes responsabilités. C'est lâche.

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Hi ! Le chapitre arrive un peu plus tôt que prévu, j'espère que ça vous fait un minimum plaisir haha ! Je sais qu'il n'est pas très intéressant mais je me rattraperai au prochain :)
Xx.
Emma.

I Miss You. [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant