Chapitre 23.

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Niall - Vous étiez où ?

Valentine - On parlait juste Niall, t'inquiète pas.

Niall - Mouais. Je suis sûr qu'il s'est passé quelque chose moi... il nous fait un clin d'oeil.

Louis - Mon dieu... Tu m'exaspères... On est amis d'accord ?

C'était Louis qui avait répondu. Et je sais pas pourquoi mais j'ai eu mal. On se voyait tous les jours depuis six ans mais c'est pas pour autant que je le connais. Je le comprends.

Je suis assise sur mon lit une fois de plus. Le repas et la fin d'après midi se sont déroulés dans la bonne humeur ce qui a permis de m'aider à oublier les paroles de Louis. Matt entra dans la pièce sans annoncer son arrivée, ce qui me fit sursauter. Mon éternel cahier à dessin tomba dans un bruit sourd sur le sol. Il était complet jusqu'à la dernière page. Matt se pencha pour le ramasser.

Matthieu - J'ai le droit de regarder ? Ou c'est toujours interdit ?

Valentine - Arrête, rend le moi. je soupire en levant les yeux.

Matthieu - Pas envie.

Il se précipita dans le couloir, mon carnet serré contre sa poitrine. Je le poursuivis jusqu'à l'étage des garçons. J'entendis un bruit de clé qu'on tournait dans une serrure.

Valentine - Putain Matthieu !

Matthieu - Ok, je t'ouvre. Mais tu me montres.

Je marmonnais quelque chose d'incompréhensible avant d'entrer et de m'allonger sur son matelas.

Valentine - C'est bon, j'abandonne.

Matthieu - Merci ! il me fit un sourire digne d'un enfant qui rencontre le père Noël.

Il était assis en tailleurs sur le lit et avait posé le paquet de feuilles sur ses genoux. Il tournait les pages doucement. Je regardais tout ce que j'avais dessiné, c'était rempli de souvenir. Ma première esquisse, s'en était une de mes parents. Ils marchaient main dans la main dans une rue pavée. Certaines illustrations représentaient ma main avec l'écriture "I Miss You" inscrite dessus, le visage de mes parents, Matthieu, Niall, mais les plus marquantes étaient probablement celles de Louis. Bon nombre de mes croquis mettaient en valeur ses yeux, son portrait, ou même sa silhouette alors qu'il grimpait dans l'arbre. J'avais choisi d'exécuter chacun de mes travaux en couleurs cependant quelques uns avaient été tracés en noir et blanc. Les bouteilles d'alcool et les cigarettes que j'avais trouvées dans la chambre de Louis, le torse de ce dernier ou bien des tombes. Celles de mes géniteurs. Parce qu'ils m'avaient laissés tout les deux. Alors pour moi, ma mère était morte aussi.

Mon ami souriait de plus en plus, impressionné par le réalisme de mes dessins. Mais quand il a tourné la dernière feuille, son expression a changé. Il a froncé les sourcils avant de tourner sa tête vers moi, me regardant, perplexe en essayant de deviner pourquoi j'avais fait ça. Ce dernier dessin était fait au crayon de couleur, j'avais tenté de retranscrire toutes les phrases de Louis dans chacun des traits. La scène du meurtre de ses parents. Elle était vue comme si nous étions dans les escaliers, à la place du jeune garçon. De la lame brillante du couteau aux gouttes de sang luisantes, tout était d'une extrême précision. J'avais fait de mon mieux pour que cela reste fidèle à la description des éléments que Louis m'avait fait. Ça avait beau être effrayant comme scène, j'en étais fière. J'étais persuadée que ce croquis nous servirait à quelque chose.

Matthieu - Qu'est ce que... C'est quoi ça ?

Il désigna la seconde partie de mon travail, celle qui était la plus triste, la plus sombre, et, sans doute la plus compliquée à comprendre sachant qu'il n'était au courant de rien. Je voulais éviter que tu voies ça mais tu n'en a fais qu'à ta tête...

I Miss You. [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant