Les deux grands blonds (Esther) réécrit

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-Eh bien Esther, réveillez-vous ma fille! Nous avons tant à faire, il n'y a pas le temps pour dormir autant! Tout le monde est levé ici. Vous êtes la seule à encore dormir.

C'était ma mère qui parlait. Encore à se comporter comme si nous avions mille et une choses à faire. Alors que l'unique activité que nous avions été de faire passer le temps en attendant la tombée de la nuit.

-Mère s'il vous plaît! Laissez moi encore dormir. Je suis épuisée!

Elle retira d'un geste sec la couverture qui me couvrait, puis posa ses mains gelées contre mes joues.

-Non ma fille, vous ne dormirez plus. Nous aurons besoin de vous. Monsieur Markus va aujourd'hui venir avec les courses qui nous permettront de tenir jusqu'à la prochaine fois. Vous qui avez tendance à détester la soupe que je vous fais, venez donc voir les produits afin de nous donner des idées!

Elle se tourna et sortit de la chambre. Je soupirai d'exaspération puis sortit de mon lit. Comme ça m'énerve de devoir faire semblant que la vie est encore normale.

Après m'être rincé le visage et changé, je me rends dans la pièce commune. Là, tout le monde était assis, l'air somnolent. Mon père sirotait un breuvage dans sa tasse verte, probablement de l'eau chaude où il a dû mélanger la pointe d'une cuillère de Chicorée. J'adressai un bonjour général, puis pris place autour de la table, comme à mon habitude entre Aria et Monsieur Willem. Je pris une tranche de pain sur laquelle je mis une fine couche de confiture de fruits. Ce pot de confiture représentait un bien bien précieux. Monsieur Markus à pu s'en emparer en l'achetant au marché noir, et il nous rendit si joyeux que la première fois où il le posa sur notre table, chaun de nous en mangea une petite cuillère. Heureusement, le pot était gros, ce qui nous permettait d'en manger chaque matin un peu depuis plus de deux mois.

Environ une heure après mon réveil, monsieur Markus arriva, accompagné de deux hommes. Ils ne devaient pas avoir plus d'une vingtaine d'années, et étaient tous deux de grands hommes blonds, aux yeux clairs. Cette arrivée sema au début un affolement sans pareil, mais monsieur Markus réussit à nous apaiser en présentant les deux jeunes hommes comme étant ses fils. Karl et Lukas. Monsieur Markus leur avait fait part de notre histoire, et ils avaient décidé d'aider leur père dans sa mission d'ange gardien.

Les deux jeunes hommes se présentèrent à nous, puis firent entrés les achats qui permettraient de nous nourrir. Après avoir tout rangé, monsieur Markus m'appela pour que je vienne près de lui. Il sortit dans la poche intérieur de sa veste un carnet rouge et une bouteille d'encre.

-Avant, tu avais toujours un carnet pour écrire alors que là, tu ne prends avec toi que le même livre". Isaiah se mit à rire discrètement. Monsieur Markus continua

-J'ai compris que tu ne possédais plus de papier ou d'encre donc j'ai préféré te rapporter les deux.

Je pris monsieur Markus dans mes bras, et même si au début, cela semblait le choqué, il resserra l'étreinte.

-Merci beaucoup monsieur.

Il me sourit et, en guise de réponse, tapota ma main de la sienne.

Je pris mon cadeau et l'emportais dans ma chambre.

Après le départ de monsieur Markus et ses fils, madame Sarah et ma mère parlèrent des deux jeunes hommes pendant un long moment, soulignant le fait qu'elles les trouvaient extrêmement beau et que jamais, en les croisant dans la rue, elles auraient cru qu'ils seraient contre le régime et les mesures prises contre les gens comme nous. Les mères ne décideront-elles jamais de cesser de juger une personne à son apparence? Cette question me rongera toujours l'esprit. 

1943 (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant