Au bout de quelques pas, Ambre poussa la grille du parc. Thomy émit quelques doutes sur la fréquentation de ce lieu : il aperçu par terre, entre autres, des cadavres de bière, des pochettes transparentes à la poudre blanche. Rien ne laissait présager un square agréable, donnant sur un petit lac, à l'orée de quelques arbres. En passant devant l'eau silencieuse, Ambre brisa le silence :
- Autrefois c'était sympa ici. Et puis le quartier est devenu mal fréquenté, les enfants ont fini par ne plus venir jouer prêt de l'étang, de peur de.... de...
Ambre avait laissé sa phrase en suspend. Ses yeux étaient dans le vague, comme si elle voyait devant elle sa vie défiler. Emprunts de quelques larmes, elle les chassa, en se parlant à elle-même. Thomy se dit qu'elle était sûrement d'ici. Qu'elle était l'une de ces enfants, qu'il avait dût arriver quelque chose. Il souhaitait en savoir davantage. Mais ce fût la voix d'Eden, derrière lui, qui brisa le silence :
- C'est là ? demanda-t-il, peu sûr de lui, en pointant au delà du bosquet un vieux saule pleureur en sale état.
Thomy le reconnu de suite. Comment était-ce possible que cet arbre, celui de son cauchemar, soit ici ? À des milliers de kilomètres, dans un espace-temps où deux saisons les séparent ? Après tout, cela ne l'étonnait guère. Le duo était plein de ressources, et surtout plein de mystères.
Ambre sourit à la question d'Eden. Ses yeux reprirent leur éclat scintillant.
- Exactement Eden, c'est là. Je le sens. Toi aussi Thomy, tu le sens, n'est-ce pas ? Tu es la création d'Eden, tu le ressens forcément.
Thomy avait bon essayer de ressentir quoi que ce soit, seul le vent venait embrasser son esprit. Thomy ne sentait rien. Thomy ne ressentait rien.
VOUS LISEZ
M A T I N D ' H I V E R
Paranormal« Un » ne serait qu'un fantôme, qu'une âme parmi des milliers. « Un » en serait l'énième épitome, un être on ne peut plus familier. La neige apaise les cœurs, sans pour autant arriver à les enlever. Il atténue cette rancœur, ce malheur, et exa...