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Les arbres se faisaient de plus en plus nombreux, de plus en plus dense dans cette clairière qui commençait à se dessiner en forêt. Sur chaque tronc était agrafé  un morceau de papier.

« Cours, Thomy ».

Deux mots, identiquement sur chaque écorce. S'il y avait tous ces papiers, en un nombre si important, c'est qu'il y avait bien une raison. C'était exactement la pensée de Thomy, qui se met à courir.

Ses traces de pas ne restaient guère longtemps dans la neige encore molle. Il courait après le monde, après un il-ne-savait-quoi qui le perturbait, qui l'angoissait. Il courait pour un futur, pour une clémence, pour taire un énième remord. Thomy courait peut-être car cela était écrit, mais il courait principalement pour lui. Pour enfin atteindre ce bout de chemin, cette lumière salvatrice qui l'attendait, qu'il attendait.

Sous les nuages et le songe du remord, sous les doux rayons de soleil qui éclairaient doucement sa peau, ses jambes s'arrêtèrent. Une chair de poule parcourra son échine, le vent le saisit instantanément, s'engouffrant et décoiffant ses cheveux. Ses yeux s'ouvrirent, peut-être d'une manière plus grande encore que sa bouche. Thomy n'avait plus de souffle, plus de mots, plus d'envie.

Thomy marchait sur un sol d'acier et de béton.

M A T I N   D ' H I V E ROù les histoires vivent. Découvrez maintenant