Tribunal et Jugement

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Qu'est ce qui c'est passé dans nos vies ? Moi je sais plus très bien qui je suis ni comment j'en suis arrivée là. La fille que j'étais avant me manque.

Les frères Scott.

Je sors de ma cellule. Je suis en maison d'arrêt à Fleury-Mérogis depuis trois jours.

Pendant ces jours en maison d'arrêt. J'avais pleuré une fois. Une fois, parce que je n'aime pas les petits endroits. Je suis qui comme dirait clostrophobe. Pourtant il m'avait habitué mais ça n'a pas fonctionné.

Aujourd'hui je me rends au tribunal, Ils ont fait avancer mon jugement.

Le policier me remet les menottes. Elles sont froides. Dures. Et moi je reste passible. La tête haute. Je ne dis rien, car "tous ce que vous direz pourra être retenu contre vous". Alors je me tais. Comme il me l'a appris. Le silence. C'est facile. Même sous la torture. Je sais faire. Il m'a appris.

Le policier en chef m'emmène encadré de ses fonctionnaires. Ils étaient tous avec des gilets par balles. Comme si ils avaient peurs. Pourtant moi je savais que personne viendrais me chercher. Ce sont les risques.

Je monte dans le camion. Il est blindé. Trois policiers montent avec moi. Mes menottes sont attaché à des arceaux. Le chef de police monte devant. Un grillage le laisse apparaître. Je vois à travers qu'on se fait escorté jusqu'au tribunal. Je pense qu'il y a également une voiture dehors. Je dirais quatre hommes par voiture.

« Douze hommes.» Dis-je à moi même.

L'homme enface de moi relève la tête.

« T'as dis quoi ? »Son visage était surpris. J'ai appris à lire sur les visages. Les expressions faciales sont fascinantes.

« Pourquoi douze hommes escorte une simple vendeuse de merde ? » Il fonce les sourcils.

« Tu fais parti d'un putain de réseau super dur à trouver.

- Pourtant, vous nous avez trouvé» Dis-je en lui lançant un regard froid. «Tu nous a trouvé» continuais-je. Je l'avais reconnu. C'est lui qui m'a passé les menottes. C'est de sa faute.

« Ouais » dit-il, « tu m'as reconnu » il passe sa main derrière son cou. Il est nerveux. Gêné.

« Donne-moi ton prénom » dis je toujours sans aucune émotion.

« Hum.. Miles, Miles Curt.

- Éloïse Black.

- Je sais qui vous êtes. »

Le fourgon s'arrête.

« On est arrivé » dit le policier de ma droite.

Il me détache et Miles m'aide à descendre de ce trou à rats. On avance vers les grandes portes. Derrière ces murs, mon destin sera sellé. Une grande balance gravée couronnait les lourdes portes en bois de chêne poncé. Le chêne, couleur foncée, assez solide mais s'use assez rapidement. Je le savais.

À chaque couloir on croisait des magistrats, des avocats, des procureurs, des juges. Tous habillés différemment selon leur grade. Ça aussi je l'ai appris.

Il y a des familles qui rentrent et sortent en pleurant ou en riant. Mais chaque regard se tournait vers moi. J'ai même entendu des médias au loin. Mais ils n'ont pas le droit de venir.

Les douze policiers m'escortaient. Difficile ne pas être le centre d'attention.

On me fait rentrer dans une salle. On me fait m'assoir sur le banc de l'accusé, avec mes menottes. Les policiers se placent autour de moi comme un mur.

Je connaissais mes actes. Je connaissais mes fautes. Je savais pourquoi j'étais là et pourquoi j'étais a accusé.

Je restais de marbre, un sourire au coin lorsque le chef de la police énonce mes délits. Il y en avait tellement qu'il eu du mal à finir.

Je sentais un regard sur moi. Un regard pressant. Mais je n'y porte pas attention. Je suis dans un tribunal pour me faire juger de mes fautes. Normal que quelqu'un qui ne me connait pas soit surpris. Je crois que j'entendais même des jurons. Mais je ne bouge pas.

Je n'avais pas demandé d'avocat. Ça ne me servait à rien. Je suis coupable. Ça s'arrête là.

« Mademoiselle Éloïse Black, vous êtes accusée pour plusieurs fautes grave.» Il ne les a pas cité. Quel flemmard. «Par conséquent, nous devons nous retirer pour vous donnez la sentence qui correspondra le mieux à ces délits.»

Lui, et toute l'Assemblée se retirent. Je pensais que c'était à l'accusé de sortir. Il doivent sûrement avoir peur que je me sauve. Les douze policiers étaient encore autour de moi. Mais le chef relève deux de ses hommes. Quatre l'accompagne pour sortir prendre l'air. Deux autres ont dû aller aux toilettes. Il en restait quatre. Et je suis censé être sous haute surveillance. La bonne blague.

Dans ceux qui restaient, il y avait Miles qui faisait les cents pas.

« Arrête ça Miles. Tu m'énerves » lui balance un de ses collègues.

Il s'arrête devant moi. Ses yeux était tellement ouvert, qu'à sa tête on le prendrait pour un fou. Un fou. On était fou. Fou d'argent. Fou de tout. Fou de nous.

« Tu t'es mise dans une belle merde Éloïse. Finit-il par dire.

« Il paraît.» j'avais pas envie de discuter là.

« Vingt et un ans et rebelle. Plus de deux cents infractions. Putain Éloïse, tu es complètement folle.

- Je ne te permet pas de me parler.

- Pourquoi tu as fait ça ? Qui t'as rendu comme ça ?

- Personne.

- Éloïse, l'amour est la première cause de complicité.

- Je suis pas complice. Je suis dans le coup. C'était mon putain de job ! Et tu as tout niker ! Tu as tout niker putain ! C'est de ta faute. De ta faute ! Tu m'entends Miles Curt ! Ma merde c'est de ta faute !»

De sa faute, je te demande pardon. C'est de sa faute. C'est pas moi je te le jure. C'est pas moi. C'est Miles. C'est lui qui m'a eu. Il m'a attrapé. Il m'a prise et m'a emmenée.

« Elle fait une crise, donnez lui de l'eau !»

Des personnes cours et on me tend un verre. Je le bois. Je pleure comme une fontaine. Je n'ai jamais pleuré comme ça. Si il me voyait il me dirait sûrement "t'es un petit objet tout fragile ma Éli" puis il rigolerait et embrasserait ma tempe. Comme il l'a toujours fais. Je me rend compte qu'un policier à enlevé son gilet par balles et me presse contre son torse. Sa respiration est régulière. Il est calme. Ça me calme.

Je reprends mes esprits et siffle un merci. Il me lâche et le conseil revient. Les autres policiers étaient aussi revenus. J'avais séché mes larmes. Je n'avais pas de maquillage. J'en mets jamais. Il n'aimait pas. Le juge se racle la gorge puis daigne me regarder enfin.

« Mademoiselle Éloïse Black. Pour toutes ces fautes vous êtes condamnée à la prison à perpétuité. » Encore une fois, il ne prend pas la peine de rappeler mes fautes. «En osant espérer une rédemption d'ici trois ans. Si on vous voit changer. La liberté conditionnelle vous sera accordée. Vous n'aurez cependant qu'un seul bilan pour cela. Évitez de le rater sinon c'est la prison à vie.» Il frappe avec son marteau, le socle. «La séance est levée, conduisez notre condamnée en prison. Elle va être transférée au centre pénitentiaire de Meaux. »

Ils me remontent dans le fourgon et on s'en va. On est escorté par quatre voitures. Il y a cinq moteurs qui ont démarré dont celui là. Trois portes se sont fermées par voiture. Ils sont seize. Juste pour m'escorter. Trop d'honneur. Deux voitures devant. Deux voitures derrière.

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Nouvelle histoire nouveau chapitre j'attends vos avis. C'est pas tous les jours qu'on lit un livre sur la prison ^^ et qu'on l'écrit aussi.

Voilà la couverture de mon nouveau livre.

Simple et élégant.

L'idée des citations au début vous aimez ?

Ma Maison Est Une PrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant