2.Lendemain de fête...

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Le jour est levé. Enfin pas trop. Enfin je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que j'ai super mal à la tête, mon corps ne réagit presque pas et j'ai faim. Je regarde autour de moi. Il y a des allumettes partout. Le cimetière est encore fermé: j'en déduis qu'il ne doit pas être très tard. Il n'y a pas personne. Ni chat, ni chien, ni oiseau. C'est calme. Très calme. Le silence règne dans cet endroit gorgé d'histoires. Mais oui, chaque tombe contient une personne. Chaque personne est morte à sa manière. Oui, deux personnes sont peut-être morte d'un accident mais elles n'ont peut-être pas souffert de la même manière. L'une était sûrement plus douloureuse que l'autre...C'est pareil pour ma mère. Elle a eu sa mort. Sa dose de souffrance. Elle a était contrainte de me laisser, seule. Mais je l'aime toujours. C'est la personne la plus chère dans mon cœur. Je n'aime pas ressentir quelque chose. On est triste, ou joyeux. Ce n'est jamais pareil. Là je suis triste. Mais je n'en ai pas envie. Je n'ai pas envie d'être heureuse pour autant. J'ai envie de rester là. Auprès d'elle. Car c'est la seule personne que j'aime. Elle. Pas une autre. Juste elle. Chacun à besoin de sa mère. Si elle part, c'est à ce moment là qu'on peut dire que la vie est injuste. La vie est juste quand on loupe le train, qu'on perd un contrat assez important. C'est nul mais c'est comme ça. Vous êtes énervé, ce n'est pas grave. Regardez autour de vous. Tout va bien. Alors vous allez bien ! Allons, si vous êtes au chapitre deux, c'est que je vous intéresse un peu quand même, non ? Mais si. Et puisque lire, c'est un autre monde, entrez dans le mien ? Bon je vous préviens, il est pas si intéressant que ça. Une vie banale. 

Regardez le titre: lendemain de fête ? Comment on est le lendemain d'une grosse fête ? On est malade, pas très en forme. Et bien moi, c'est pareil. Le seul problème c'est que mon anniversaire c'est aujourd'hui, pas hier, ni demain. AUJOURD'HUI. Problème ? Une solution. Je vais faire comme d'habitude. Rien. Juste passer une journée banale. Sans gâteau, cadeau. Vous vous demandez qui je suis ? Une fille. Normale ? Peut-être pas, c'est à vous d'en juger. Je suis juste là pour vous passer le temps. Lors d'une attente chez le médecin, quand vous avez rien à faire, ou la vie vous à légèrement oublié. Alors vous prenez votre, ordinateur ? Portable ? Tablette ? On s'en fou. Vous allez sur quelque chose et vous lisez ces phrases. Vous vous ennuyez. Je vous ennuie. Mais vous m'aimez bien. Mon prénom ? Qu'est ce qu'un prénom au final ? C'est pour nous définir. Mais au près de qui ? De l'Etat ? Mais si je n'ai pas envie qu'il me connaisse, je fais comment ? Bon vous le voulez vraiment ? Mais pourquoi ? A quoi cela va vous servir ? Je vous énerve ? Excusez moi. Je m'appelle Alessandra. Je vous vois venir. Pas Alexandra. Alessandra. Bon, vu que les présentations sont faîtes, on va continuer ma petite vie. C'est pas fini ? Mon âge ? Bon, je ne vais pas vous énerver d'avantage. Vingt ans. Pile poile. Vous venez au bon moment dis donc. Bon maintenant que vous savez a peu près tout sur moi, je vais arrêter de vous parlez et raconter mon histoire, car je suis un peu faîte pour ça, non ?

Donc, je suis fatiguée, seule, au milieu d'un cimetière. Je n'ai pas envie de bouger. C'est flippant d'un côté. Je regarde la tombe où ma tête y a passé une bonne partie de la nuit. Son nom. Son prénom. Une petite phrase, ses dates. Je caresse cette phrase. Un jour peut-être je vous la dirait. Je n'ai pas envie de partir. Je n'ai pas ma montre. Punaise. Problème ? Solution: je vais rentrer. Je me lève, avec un peu, beaucoup, de mal et je marche. Vers la sortie ? Non, je ne vais pas prendre le risque. Je vais prendre le petit portail du fond du cimetière. Il n'est pas très loin. Oui, je viens souvent ici. De nuit comme de jour, les deux ne sont pas un problème. J'escalade, encore, un portail et je me retrouve près de la ville. Je marche. Je pense. Il y a quelques personnes. Au loin, j'aperçois un monsieur âge, avec un cadis, un bonnet, une écharpe et un gros manteau. Il avance doucement. Vous voyez, si aujourd'hui ce serait son anniversaire, il serait mélancolique. Il peut avoir un mental d'acier, son corps ne suit pas. Il vieillit. Un jour, on sera comme ça. On attendra la mort au bout d'un tunnel. Bon on va arrêter là.

Je vois aussi des éboueurs et leur camion. Ils travaillent dur. Il faut bien gagner sa vie. Je vois aussi une femme. Je dirai la quarantaine. Elle est bien habillée. Enfin elle devait être bien habillée. Ses vêtements sont fripés et son maquillage coule un peu. Et sa coiffure, elle n'a plus de coiffure. Imaginez ces personnes. On peut deviner l'heure. Je dirai...six heure. Je n'ai pas beaucoup dormi. Je m'en fou. Imaginez, une grande ville, avec ses immeubles, ses énormes tours, ses banques, ses commerces, ses voitures, du genre New York, Londres. Et bien, ici, c'est VOTRE ville. Imaginez là à votre façon. J'arrive devant mon immeuble. Il est petit, cinq étage. Un locataire par étage. J'habite au cinquième. Sans ascenseur. Je galère pour les courses, mais bon il faut manger dans la vie ! J'ai perdu mes clé ? Ah ouf ! Elles sont dans ma poche. Rester dehors ne m'aurait pas dérangé mais j'ai froid. Je monte les marches. Premier étage, deuxième...cinquième ! Enfin chez moi. Dès que j'ai fermé ma porte, je fonce vers mon canapé. Imaginez mon intérieur. Je suis seule et le rangement n'est pas mon point fort. Autrement dit, je m'en fou. Vous connaissez à me connaître ! 

Je sens mauvais. Direction la douche. Ensuite, je me prépare. Oui je travaille aussi. Je suis adulte et les responsabilités sont tombées comme la pluie lorsque j'ai atteins mes dix-huit ans. Enfant de l'Etat, arrivé à la majorité, vu que je travaillais bien mes cours et que j'avais d'assez bon résultat, on m'a sorti que j'étais autonome et mature. Bon, on a passez un petit studio. J'ai accumulé tous les boulots que je trouvais pour mettre de l'argent de côté. Au bout d'un an et demi, je suis partie du studio et j'ai trouvé ce petit appartement. L'Etat m'aide un peu. Ce n'est pas une fortune ! Aujourd'hui, on peut dire que je suis indépendante, autonome. Je m'en sors pas trop mal. Je suis toute seule donc ce n'est pas très difficile.

Je suis habillée, coiffée et chaussée. Je suis secrétaire dans une entreprise. Je vous vois venir: j'ai un patron super sexy et je couche avec. C'est tout l'inverse. Il est proche de la retraite, marié, et fidèle. Puis non, je ne tenterai rien, vous êtes malade ! Son remplaçant ? Un petit jeune, sexy ? NON ! L'inverse. Puis je ne cherche rien, je suis bien mieux toute seule. C'est bien connu: un lit deux places est beaucoup mieux quand on a les deux places. En plus je dors en étoile. Donc, je suis habillée en jupe et chemisier avec des talons. Je vous passe les couleurs. Imaginez. Mais bon , je suis secrétaire, pas clown ! N'osez pas le fluo ! Je suis coiffée d'un chignon. Je ne vous demande pas d'imaginez.Je suis légèrement maquillée: imaginez ! Je prends mon manteau: ce n'est pas le même que tout à l'heure bien sur, il est à lavé. Je sors de chez moi. Le soleil est un peu haut. Bon il est huit heure. Et oui, deux heures qu'on est ensemble. C'est génial. Ironie ? A vous choisir.

J'ai mal à la tête, j'ai des courbatures, je suis fatiguée. C'est dur les lendemain de soirée ! Et là je l'affirme: c'est ironique.



Solitaire acharnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant