Ne pars pas

"Tout va bien"

J'avais tout prévu ; j'avais réglé mon réveil pour dix heures, je m'étais couchée plus tôt, c'est-à-dire avant mes heures habituelles qui étaient de 2 ou 3 heures du matin, et j'avais même sorti une robe.

Quoi qu'il en soit, j'étais prête.
J'étais supposée être prête.

Je pensais être préparée hier quand j'ai reçu le message, mais tout ce que je sentais en moi était un énorme vide et pour combler le tout, j'avais peur.
Ouais j'avais peur, peur de me retrouver en face de lui, de me perdre dans ses yeux et de le regarder jusqu'à en crever.

Sérieusement, pourquoi, pourquoi reviendrais-je en sachant pertinemment que je devrais regarder des gens interpréter le rôle que je pensais m'être destiné ?

Parce que tu vas le revoir.

Je secouai la tête vigoureusement pour manifester mon désaccord.
Je jetai un coup d'œil nerveux sur la grande pendule qui trônait près du canapé.

11 heures 15.

Il était temps de partir, je pris une veste en cuir et refermai la porte derrière moi.
Un raclement de gorge me fit sursauter et j'eus à peine le temps de me retourner pour faire face à la personne que cinq enveloppes tombèrent à mes pieds.

Sans dire un mot, je m'accroupis pour ramasser les enveloppes qui jonchaient le sol.

- Des factures mademoiselle Perkins, soupire la voix désagréable de Collins, le proprio. Je comprends que ce soit difficile pour toi mais tu sais, ma gentillesse a ses limites.
- J'aurais l'argent bientôt, répondis-je en restant au sol.

Menteuse.

Il tourna les talons et je laissai sortir tout l'air accumulé dans mes poumons.
Ce connard m'avait mise encore plus en retard.

Je filai en vitesse de l'immeuble, si ce con pensait que me dire qu'il me comprenait allait changé quelque chose, il se trompait.
Je marchais à vive allure sous les multiples cris et sifflements de je-ne-sais quels idiots, pour ne pas dire des putains d'emmerdeurs.
Je marchais, sans trop savoir où aller, les yeux rivés sur mes chaussures et les cheveux volant devant mon visage.

Sans trop m'en rendre compte je percutai quelqu'un qui ne se pria pas pour me traiter de salope.
J'entendais clairement ses pas lourds derrière moi, il marchait de plus en plus vite et je l'entendais de plus en plus fort.
Il me suivait, et j'eus envie de partir en courant mais je sentais que mes jambes flageolantes ne m'auraient pas laissé m'en sortir si facilement.
Le peu de courage restant servit à regarder si j'avais un échappatoire, mes yeux parcoururent la zone en face de moi pour se poser sur une rue à ma droite, mon issue de secours ?

J'effleurai le mur de brique avec mes doigts jusqu'à ce que ceux-ci ne touchent plus rien. Les yeux baissés, je tournai à droite.

Ma tête heurta violemment un torse, musclé de plus.

- Je... désolée, bafouillé-je en relevant les yeux.

Je m'étais littéralement écroulée sur la personne.

- Sarah ! Tout va bien, chuchota Jared en mettant ses mains sur mon visage.
- Putain, tu m'as fait peur.
- Tout va bien, répéta-t-il en embrassant le sommet de ma tête.

Je pouvais sentir son souffle chaud dans mes cheveux et ses lèvres me frôler.

- Qu'est-ce-que tu fais là ?
- Eh bien je faisais une pause après la longue scène que j'ai tourné ce matin. Et là je m'apprêtais à aller manger, ajouta-t-il.

Je hochai la tête, sans m'arrêter de lancer des regards furtifs dans mon dos.

- Ce quartier craint, une fille comme toi ne devrait pas y trainer.

S'il savait que j'y habitais, dans ce quartier.

- Une fille comme moi ?

Il esquissa un sourire.

- Allons manger.

...

Et voilà un nouveau chapitre posté en vitesse pour me pardonner du précédent qui est vraiment vraiment nul. Tout à l'heure j'ai regardé American psycho et il y avait Jared dedans <3