"mon pere ce hero"

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Je suis de retour dans ma chambre d'hôtel, assise sur le lit, un bourdonnement dans les oreilles. Je n'ai dis au revoir qu'à Pauline et Max, il m'a tendrement embrassé sur la joue et m'a dit qu'il était content de m'avoir vu. Quelle est la suite? Que doit on faire maintenant ? Je me laisse tomber sur le lit et fixe le plafond, je sens le chien mouillé. Je pense à mon père à ces fameuses lettres que j'ai trouvée dans son bureau en cherchant une simple feuille de papier. Je me dis que le destin ce joue de moi et je n'aime pas trop ça. Je prends une grande inspiration, le temps est long ici. Devrais-je aller dans l'appartement de ma mère? Que m'a t-elle léguée ?

La sonnerie de mon portable me réveil en sursaut. "Claire"

-Claire?
-ca va?
-oui... ça va mieux... et toi?
-jai appris pour ta Maman... loucas. Tu sais comment il l'est.
-tant mieux, j'aurais pas eu le courage de te le dire.
-pourquoi?
-j'en sais rien j'ai pas envie de te déranger.
-tu le sais, tu ne me dérange jamais. Tu... enfin qu'est ce tu vas faire?

Je laisse une pause car je ne sais pas quoi répondre. Un frisson me parcours le corps.

-J'en sais vraiment rien. Rentrer chez moi et attendre.
-Je comprends. Tiens le coup, tout le monde t'attends au salon.
-C'est gentil, dis à Ryan que je prends quelques jours de congés.
-Pas de soucis. Prends soin de toi.

Je reconnais alors sa voix chaude et pleine de bienveillance, cette même voix que j'aime entendre quand elle viens chez moi me vider la tête.

-Merci, bisous.

Je raccroche.

*           *

  *

-Voila tenez la clé. Rendez la moi quand vous aurez fini.
-Merci.

La clé glisse parfaitement dans la serrure un tour et la porte s'ouvre. J'appuie sur la poignée et pénètre dans l'appartement. Où est elle morte? Dans son lit, son canapé, sous la douche? Une odeur désagréable envahis les lieux, je m'empresse d'ouvrir une fenêtre. Inconsciemment je revois mon adolescence ici. Le salon n'est pas bien grand un canapé usé et une télé des année 2000 sur un vieux meuble jaunit. Quelques cadres de moi enfant et d'elle plus jeune, je ne m'attarde pas sur les détails et repère ce que je donne à emaus et ce que je jette.

Dans la cuisine je vois un repas sur la table et des fourmis y font leur provisions. La vieille table en bois où nous avons tend de fois taper du poing je la garde, j'avais gravée mes initiales sur un coin avec un couteau. Salle de bain chambres à couchés il n'y a rien à garder. En allant sur la table de nuit de ma mère je vois son flacon de parfum et une boule se forme dans ma gorge. C'est tellement cliché. J'en vaporise sur mon poignet et Hume se parfum que j'aimais tant "maman".

-Vous avez trouvé votre bonheur ? Demande la concierge sans tact.

J'acquiesce sans un sourire un carton remplis de babioles dans les bras que je jette sans ménagement dans ma voiture. Elle me regarde par sa fenêtre, que peut elle bien se dire? Je démarre et me casse d'ici.

*             *

  *

Dans les bras de papa je me sens moi, il ne me juge pas, il me comprend. Même s'il a mal fait les choses je l'aime plus que tout.

-Alors ma puce, comment tu vas?
-Ça va... ça m'a fait un choc.
-Je comprends mon cœur. Dit il en m'embrassant tendrement sur le front.

Je m'installe sur la chaise en face de son bureau, la chaise des "victimes". Il range un dossier dans un tiroir. Je fixe se même tiroir où j'ai lue ces foutues lettres et papa le remarque.

-C'était pour ton bien Gaïa.

Je pouffe de rire nerveusement. Irrité par mon comportement il s'adosse contre son grand fauteuil et me regarde sans rien dire. C'est notre façon de se parler. Son téléphone retentit.

-Monsieur Gallimard, il y a quelqu'un qui voudrais vous parler.
-faites le entrer Sophie.

Je me lève aussitôt de mon siège et embrasse mon père sur la tempe et quitte son cabinet. Sophie a la réception me toise, est-ce de la compassion ou de l'indifférence ? Elle me salut furtivement et je pousse la grosse porte en acier. Me voilà au milieu de Paris, ces habitants qui errent, qui vont et qui viennent comme des fantômes visibles. J'ai l'impression d'être le plus mort des fantômes. Mes habilles salles et les cheveux gras, les yeux rougis les lèvres enflées à force de me les mordiller. Je décide d'aller au salon.

- Gaïa !! S'écrit Ryan en m'enlaçant de ses bras noirs de tatouages.

Enfin je souris, les muscles de mes joues n'étaient plus habitués depuis un certain temps. Les mains sur mes épaules il me regarde de haut en bas.

-Loucas nous a dit... c'est triste.
-oui mais c'est la vie.

Je prend un fauteuil et m'assois en soufflant de lassitude et d'épuisement. Ses yeux bleus me font craquer, dès qu'il sourit ses yeux brillent.

-Qu'est ce qu'on peut faire pour toi?

Je le regarde d'un air qui veut dire "t'es sérieux là?" Il sourie et s'assoie sur le bureau d'accueil.

-Tu prends combien de jours?
-J'en sais rien... 1 semaine je pense.

Il secoue la tête avec un rictus en me fixant.

-C'était quoi ces lettres?
-Rien. Dis je en jouant avec une bague.
-Pourquoi tu veux pas nous dire?
-C'est... c'est personnel.

Le visage de Ryan se referme, il me tourne le dos. Un client entre dans le salon et Ryan s'empresse de s'occuper de lui. J'entends sans écouter, un éclat de rire, une suggestion, une envie. Ryan est fort pour les conseiller, améliorer leur dessin de base, les clients en sont toujours content. Mon portable sonne, je vais dans l'arrière boutique ou nous avons aménagé un studio.

-Bonjour Mlle Gallimard ? Maître Joulet notaire. Je vous appelle pour vous faire part du testament de mari... Marianne Pascale.
-Euh... oui.
-Il faudrait que vous veniez signer quelques papiers. Comme vous êtes cité dans son testament c'est mon devoir de vous prévenir.
-oui bien sûr. Dois je me déplacer en Ardèche ?
-Oui je le crains.

Les parapluies noirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant