"La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie"

18 0 0
                                    

-J'ai l'impression de vivre dans les transports en commun en ce moment. Dis je en regardant le paysage défiler à grande vitesse.

Mon père ne dit rien, plongé dans un dossier il ne semble pas du tout être dans un train mais bien confortablement dans son bureau à Paris. Je l'envie de pouvoir s'occuper et de passer le temps. Je repense à mon malaise l'autre jour dans le train, la honte de sentir tous ces regards sur moi. 

Après un long moment de solitude, papa daigne sortir le nez de ses papiers. Il soupire et repose son dos meurtrit sur le dossier du siège. Ses petits yeux marrons me fixent, une certaine fierté dégage de son regard, comme s'il posé sur moi toute sa bienveillance et son amour, comme si j'étais sa merveille. Je lui souris

-Tu penses à quoi? 

-Je me revois le jour de ta naissance.

Il m'accompagne dans mon rire et ça me fait du bien. Cette douce sensation que les choses se remettent en place petit à petit et que les choses brisés en moi commence doucement à se réparer. Certes maman est morte il y a presque 2 semaines, c'est peu, mais je sourie encore.

-Tu étais magnifique ! Renchérit-il 

-Comme toujours. Dis-je d'un ton ironique.

-C'est vrai, tu as toujours étais belle, même avec tes bouton d'acné. Répond t-il en me défiant du regard.

-C'est pas de ma faute si j'ai pris de toi.

*           *

*

-Gaïa! S'exclame Stan Michel en ouvrant les bras prêt à m'enlacer.

-Bonjour Stan. Dis-je en lui rendant son accolade.

-Encore des tatouages? Mais bientôt on ne verra plus ta belle peau dis donc! Dit-il en m'examinant les bras.

-Bonjour Stan ! Reprend mon père en lui serrant vigoureusement la main.

-Christophe ! 

Les deux amis se retrouvent chaleureusement. Il fait beau à Nice pas comme à Paris. Nous entrons dans sa grande villa, spacieuse et moderne chic. Comme à chaque fois je m'émerveille de voir une telle maison. Des grandes baies vitrées donnent sur sa piscine chauffée, comme une ado de 15 ans j'ai envie d'y plonger dedans.

-Tu iras piquer une tête. Dit Stan doucement dans mon oreille me faisant sursauter. 

-Je... oh c'est gentil mais je n'ai pas pris mon maillot de bain.

-J'ai tout ce qu'il faut.

Je frisonne en entendant ses mots. Sa voix grave, suave et presque malsaine raisonne dans ma tête et jusque sous ma peau. Je regarde mon père et Stan partir dans son bureau me laissant seule dans le salon. Il y  a de grands canapés blancs décorés de coussins marrons et gris. Un tapis gris orne le sol sous une table basse en verre. Tout semble pur, propre, épurée. Il y  a aussi la grande télé sur le mur juste au dessus d'une cheminée et des tableaux de grands peintres accrochés sur les murs. 

Après être restée seule dans le salon à regarder la vu du jardin donnant presque sur la mer, mon père et Stan sortent enfin du bureau.

-Nous avons finit! S'exclame Stan en se frottant les mains. Puis-je vous offrir un déjeuner?

Mon père et moi échangeons un regard et papa accepte avec plaisir j'en fais de même. Stan semble se réjouir et nous partons tout les trois dans un des plus beau restaurant de Nice. Installés, nous commandons.

-Alors Gaia, comment vas tu?

-Ca va merci. 

-Tu as quelle age déjà? 

-24 ans.

-Très bien, très bien.

Il me regarde avec ses petits yeux vicieux et souris. Peut être que je me fais des films mais M. Michel semble être très intéressé par ma personne je ne n'arrive pas à en expliquer la raison. Mon père garde le sourire, pour lui ce n'est que de la flatterie sans arrière pensée.

-Que fais tu dans la vie? Je crois que tu ouvrais un salon de... tatouage non? Dit-il en sirotant son cocktail.

-Exact, avec des amis nous avons ouvert un salon de tatouage à Paris.

-Ça marche?

-Plutôt pas mal. Nous avons su attirer la clientèle et sans venter mon équipe, ils font un excellent travail.

-Toi aussi ma chérie. Renchérie mon père en me donnant une tape sur le bras. 

-Merci papa.

-J'ai toujours voulu me faire un tatouage. Dit alors Stan l'air songeur.

-Et bien je peux vous en faire un si vous montez sur Paris. Répondis-je en souriant.

-Oh oui avec plaisir, je devais monter à Paris la semaine dernière mais finalement j'ai eu un empêchement. Cependant je crois avoir une possibilité de monter dans 2 semaines.

-Nous serions ravis de vous recevoir. Dit mon père.

-Par contre il faut choisir votre dessin, on ne fait pas un tatouage n'importe ou surtout dans votre profession.

-Certes, certes. Je vais y réfléchir. Merci. Me répond t-il en joignant ses mains.

Les plats arrivent et nous commençons à manger, la discussion prend vite une tournure qui ne m'intéresse pas habituellement et pourtant je suis prise dans l'histoire que raconte Stan Michel.

-En ce moment je travail sur un cas très sensible. Une jeune fille pleine d'histoires, qui n'a pas eu un parcours de vie facile. Son beau père l'accuse d'avoir tuée sa mère. hum, c'est délicieux n'est-ce pas? Dit-il en changeant subitement de sujet.

-Oui succulent. Les cas de ce genre sont difficiles, la crois-tu coupable?

-Non, je suis son avocat, je suis convaincu de son innocence sinon je n'aurais jamais accepté de la défendre. Surtout que je lui fais un prix.

-Un prix? 

Stan rougis et se racle la gorge en se rendant compte d'avoir peut être dit une bêtise.

-Un prix... Enfin... oui je connais bien la famille du côté de son père, des gens de bonne famille mais vois tu, ils sont un peu à sec en ce moment, avec le procès, les frais etc...

-hum hum...

Papa me lance un regard que je comprend bien. Cette histoire est louche, Stan Michel, faire "un prix" à un client ou plutôt une cliente? Cela semble peu probable connaissant le personnage. Le repas se passe, Stan évite à présent le sujet "travail" et parle de chose plutôt banale.

Arrivés dans sa villa il s'empresse de me faire descendre un maillot de bain à deux pièces. Malgré moi et un peu honteuse de montrer mes rondeurs, je l'enfile dans la salle de bain tout aussi luxueuse. Je sors enroulée de ma serviette et me rend dans le jardin. Il m'affirme que l'eau est chauffée, nous sommes quand même en automne, suis-je inconsciente? 

Mon père et Stan vont dans son bureau encore une fois et y restent des heures. Pendant ce temps je fais des longueurs dans la piscine chauffée à 27°. Je me fais des films "et si il lui faisait un  prix parce qu'elle accepte de coucher avec lui?" "et si il lui faisait un prix parce que c'est lui qui a tué sa mère?" je m'improvise colombo et ça me fait rire.

Les parapluies noirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant