" Oublie moi. "
Je me souviendrais toujours, de la manière dont il avait baissé le regard vers moi. Ses yeux bleus, que j'aimais tant, ne me paraissaient pas si beaux qu'auparavant. Son regard était tout simplement glacial. Ces mots, cette phrase, si courte mais si destructrice. C'était une facette d'Antoine que je n'avais encore jamais vu, je l'avais vu heureux la plupart du temps, il était joueur et riait beaucoup, il se montrait mystérieux et on ne pouvait jamais savoir ce qu'il se passait dans sa tête, jamais. Il était surprenant, c'est d'ailleurs pour ça qu'il m'intriguait. Mais l'Antoine en face de moi, à ce moment précis, n'était pas celui que j'avais rencontré, ce n'était pas celui avec qui j'avais passé ce mois, ce n'était pas celui dont j'étais tombé amoureuse.
C'était un inconnu. C'est ce qu'il voulait, que je l'oublie alors c'est comme si il devenait un inconnu à ce moment-là.
Je n'osais pas imaginer ma tête, mon expression variait entre l'incompréhension et la tristesse. J'aurais aimé qu'il dise quelque chose, que c'était encore une blague stupide de sa part et qu'il se mette à rire comme d'habitude. Mais non, il restait planté là, à me regarder sans le moindre sourire. Le temps me paraissait anormalement long, pourtant j'étais persuadé qu'il avait sorti ces paroles il y à peine quelques secondes.
Aussi stupide que cela puisse paraître, la seule chose que je fus c'est de me relever, et de fuir. C'était la seule chose que j'ai faite à ce moment-là. L'idée de lui foutre une énorme claque dans la tronche me passait rapidement à l'esprit, histoire qu'il comprenne la douleur que je ressentais. Mais non, je m'étais juste mise à courir, traversant rapidement la cuisine et le salon pour pouvoir partir de cette maison, je me souviens avoir entendu Théo crier mon prénom, mais j'avais claqué la porte aussi fort que je le pouvais, pour courir sans m'arrêter. Le pauvre, il ne devait sûrement pas comprendre, mais son frère allait sûrement lui expliquer non ? Son frère si parfait.
Alors je courrais, je courrais aussi vite que je pouvais, je n'étais pas triste non, en revanche, j'étais en colère, j'avais la haine. Antoine n'avait fait que jouer avec moi, et maintenant qu'il partait, il allait se débarrasser de moi comme un vulgaire objet qu'on abandonne.
Je me souviens être rentrée, ma mère n'était une fois de plus, pas encore à la maison. Alors j'avais monté le plus vite possible dans ma chambre, j'avais pris cette fameuse balle et j'étais redescendue juste après. Je m'étais rendue dans mon jardin, et je shootais dedans aussi fort que je le pouvais.
Je criais, je criais à ne plus avoir de souffle. Une chance pour moi que ma maison se trouvait en retrait, sinon les voisins se serraient surement demandé si une fille se faisait violer dans le quartier. Je me laissais tomber dans l'herbe, me trouvant complètement pathétique. Personne jusque-là n'avait réussi à me rendre ainsi. Personne, sauf lui. Comme si ça n'était pas déjà assez, il se mettait à pleuvoir. J'avais l'impression d'assister à une scène de film où je jouais le rôle principal, vous savez cette fille désespérément amoureuse du garçon populaire. Je fus rapidement complètement mouillé, essayant tant bien que mal de reprendre mon souffle.
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LET ME KNOW ; Griezmann
Fanfiction. ❝ LET ME KNOW ❞ ✿·.·✿·.·✿·.·✿·.·✿ J'ai essayée de chercher, de me souvenir, si, à un moment de ma vie, j'aurais pu imaginer qu'une personne puisse devenir si importante pour moi. J'aurais pu tout simplement rest...