Chapitre 34

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23h34.

Après une interminable discussion avec Curtis, j'ai réussi à le convaincre que nous devions quitter les lieux à l'aube. Christopher ne devait plus être très loin et attendre de se faire attaquer était vraiment stupide. Nous devions garder le dessus. Plus nous serions en mouvement, moins ce sera facile de nous retrouver. D'autant plus que nous avons définitivement retiré et désactivé le microprocesseur enfoui dans la nuque de Émilie. Nous avons également établi des tours de garde, afin d'assurer une meilleure sécurité et une meilleure préparation en cas d'attaque nocturne. C'était actuellement au tour de Curtis, et je suivais après.

Pourtant, l'angoisse qui pointe dans mon ventre m'empêche catégoriquement de fermer l'œil. Je compte une à une nos munitions en attendant mon tour de garde. Savoir qu'il peut être juste dehors, derrière notre porte. Savoir que l'origine de tous mes malheurs est à portée de mains... A porté de tir.

« 127 cartouches de 9mm. » 

Un sentiment indescriptible me possède mélangé entre la haine, la colère, et la peur... Je veux sa mort, plus que quiconque, mais je veux surtout le voir souffrir comme j'ai souffert. Et je sais qu'en disant ça, je ne vaux pas mieux que lui.

« 256 cartouche de M16. »

Curtis me sort de mes pensées, et je sursaute à son touché.

- Judith je crois qu'il y a un problème. Cody ne répond plus et c'est la même chose pour les trois autres.

- Cela peut simplement être un problème technique. Leur talkie-walkie doit avoir un disfonctionnement. Répondais-je.

- Je vais quand même sortir pour vérifier si tous va bien. Si dans cinq minutes je ne suis pas de retour tu réveilles tout le monde et vous foutez le camp c'est clair ? J'allais protester mais il me devança. C'est non négociable. Ordonne-t-il avant de partir.

Je soupire à cause de cette décision stupide et me relève. Il n'aurait pas dû y aller seul. Et si Christopher voulait justement que l'un d'entre nous sorte pour le capturer ? Je commence à charger toutes les armes que j'ai à porté de mains, et m'arme par la même occasion, de plus en plus angoissée. Un couteau dans la chaussure, un derrière la nuque et deux pistolets à la ceinture.

« Ce n'est qu'un problème technique, arrête de t'en faire. »

Pourtant, les minutes passent, et toujours aucune nouvelle. Je fixe la radio et la porte tour à tour en attendant qu'il revienne. Ce n'était pas une bonne idée d'y aller seul, j'aurai dû l'accompagner. Il est peut-être déjà trop tard.

Je commence à trouver ça beaucoup trop louche et décide de monter réveiller les autres. Marchant précipitamment d'une pièce à l'autre j'essaie de les réveiller doucement mais rapidement. La moitié du groupe commence à émerger de leur sommeil, et je leur explique la situation. Ils considèrent mes paroles un moment et finissent par se lever pour découvrir ce qu'il se passe.

- Il est parti depuis combien temps ? Me question Roxane inquiète.

- Je ne sais pas, dix minutes, peut-être plus.

- Que t'as t'il dit exactement ? Me demande l'un d'entre eux.

- Que s'il n'était pas revenu dans cinq minutes nous devions nous préparer et partir immédiatement.

- Alors nous devons l'écouter, nous devons partir. Tranche un autre.

J'allais répliquer quand je fus coupée par le talkie-walkie qui émettait des grésillements, et au même moment, trois coups retentissent sur la porte d'entrée.

Breathe of lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant