Fugue pour la bonne cause

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  Cela faisait un bon quart d'heure que les garçons étaient partis, je ne pouvais plus attendre. Le soleil allait bientôt se coucher et il serait impossible de voir dans la forêt sans amener une torche ou autre. En revanche, j'ignorais totalement si ma porte était surveillée ou si je rencontrerais quelqu'un que je connaissais en cours de route. Le chemin jusque la porte du QG puis la porte du refuge me parut soudain infini.

Il fallait que je tente quand même.

Dans le doute, je pris un des livres de ma chambre. Je pourrais ainsi prétexte que je le ramenais à la bibliothèque si on me demandait, à condition que ça soit avant de sortir du QG. L'important serait donc d'agir naturellement jusque là.

J'ouvris alors la porte de ma chambre et ne vit personne dans les environs immédiats. Très bien, c'était un début encourageant. Mon cœur se mit à accélérer mais je tentais de ne rien laisser paraître. Je refermais la porte et allai en direction de la salle des Portes. Personne ! Parfait, c'était une occasion idéale. Enfin ... jusqu'à entendre quelqu'un derrière moi.

- Alaynna, pas le droit de sortir. Miiko donner ordres.

Jamon... Il était resté alors. J'étais si proche ! Il me suffirait de me mettre à courir pour sortir d'ici mais je n'irai sans doute pas très loin ensuite, il serait plus rapide que moi ou ordonnerait qu'on ferme les portes du refuge jusqu'à ce que je sois rattrapée. Il fallait donc mettre mon excuse à contribution.

- Oh ! Je ne voulais pas sortir, juste rendre ce livre à la bibliothèque. Je... je n'ai pas la tête à la lecture ce soir.

Je baissais les yeux, l'air attristé, ce qui n'était pas trop difficile à faire. Je me sentais tout de même un peu coupable d'agir ainsi, il ne le méritait pas. Seulement, s'il découvrait mes vraies intentions, il rapporterait tout à Miiko et n'hésiterait pas à me remettre en prison si elle le lui ordonnait.

- Jamon comprendre. Jamon désolé pour le familier.

- Merci...

Comme prévu, je montais donc les marches menant à la bibliothèque et y plaça le livre au hasard, ignorant totalement d'où il venait de toute façon. Qu'est ce que je pouvais faire alors ? Tout d'abord, je devais retourner à ma chambre pour être crédible et après ? Comment sortir ? La première idée qui me vint à l'esprit était la plus stupide de toute : passer par la fenêtre. En l'ouvrant, elle était assez large pour que j'y passe et je n'étais qu'au premier étage, c'était faisable.

De toute manière c'était la seule option que j'imaginais tout en sachant que je n'avais pas de temps à perdre.

Je me rappelai également que mon épée était toujours à la forge, je n'aurais donc rien pour me défendre... C'était aussi un problème mais là encore, pas le temps de penser à un plan B.

Je ressortis donc de la bibliothèque et aperçus Jamon du coin de l'œil qui était toujours dans la salle des portes, s'assurant très probablement que je ne m'échappe pas.

Dés que je fus hors de vue, j'accélérai le pas pour rentrer plus vite dans ma chambre.
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Voilà, porte fermée, il fallait maintenant que je saute par la fenêtre. Rien de plus facile à faire... hein ?... n'est ce pas ?

Si j'étais déterminée au départ, mon assurance se dissipa quelque peu en voyant le vide qui m'attendait. Un étage ne semblait pas pourtant si haut mais quand on était sur le bord...

J'avais pensé faire une corde avec les draps, comme dans ses films où les prisonniers s'en servent pour sortir par la fenêtre ou pour tordre les barreaux. Sauf que si je le faisais, les draps resteraient bien visibles et ma disparition serait très vite remarquée.

Je soufflai un coup.

*Allez Alaynna, courage, vu les heures que tu as passé à l'entraînement, tu sais maintenant comment te réceptionner, t'es assez souple pour atterrir sans dommages. Allez... un... deux... deux et demie. .. deux et... TROIS*

J'atterris en un choc sourd sur le sol et tombai sur le côté. Ca n'avait pas été si terrible au final... Enfin presque. Ma cheville me lançait et j'avais du mal à m'appuyer dessus mais cela finit par se dissiper pas après pas.

Il n'y avait personne dans les environs immédiats et quand je finis par croiser quelqu'un, je marchais à nouveau normalement et n'éveillais donc aucun soupçon. Je passais le marché assez rapidement, puis le refuge, puis l'allée des arches et arrivais bientôt aux remparts. Là serait la partie la plus hardue : convaincre les gardes de me laisser sortir.

Au moment où j'allais m'avancer à nouveau, on me retint. J'imaginais tout de suite que Jamon m'avait vue et suivie mais au contraire, ce n'était que Merry.

- Merry ? Qu'est ce que tu fais là ? demandai-je, vraiment étonnée. Ton familier est encore parti ?

- Non non, je t'ai vu passer par le refuge alors je t'ai suivie. Tu vas chercher ton familier c'est ça ?

Je pensais dans un premier temps lui mentir , puis je me rappelai qu'il n'était pas au courant que Miiko me l'avait interdit.

- Oui c'est ça. J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose !

Il me regarda puis regarda vers les portes où les gardes étaient toujours présents.

- Mais tu vas sortir toute seule ?

Il avait un visage tellement innocent, je me sentais véritablement honteuse de le mêler à tout ça, même involontairement.

- Oui , je dois rejoindre les garçons, ils sont déjà partis .

- Je peux t'accompagner ? Tu m'as aidé à retrouver mon compagnon, à mon tour d'aider !

- Euh... c'est très gentil Merry mais je ne peux pas, rappelle toi l'homme que vous avez vu. Tant qu'on ne l'aura pas attrapé, tu ne peux pas sortir .

- Oh c'est vrai... Mais jusqu'aux portes je peux ?

Je voulais refuser mais je n'avais aucune raison pour. Seulement, les gardes risquaient de m'interdire de sortir et je ne voulais pas que Merry voit ça.

Piégée malgré moi, nous nous sommes dirigés vers les portes, et comme prévu, les gardes refusèrent de me laisser avancer.

- Désolé, il est interdit de sortir à cette heure-ci, ordre de la garde d'Eel.

Je m'attendais à ça et j'avais prévu donc quelques phrases qui pourraient les convaincre.

- J'en fais justement partie et je viens aider les chefs de garde qui sont passés il y a environ une demi heure, j'ai des informations à leur transmettre.

- Vous avez une preuve ? Même si vous êtes une gardienne, il faut une autorisation pour sortir à partir d'une certaine heure.

- Je le sais bien, malheureusement Nevra m'a confié une tâche juste avant de partir et je n'ai pas pu partir en même temps que lui.

C'était tout ce que j'avais planifié. Manque de chance, aucun des gardes présents ne me connaissait. J'avais espéré qu'au moins l'un d'entre eux m'ait déjà vu avec un des garçons pour appuyer encore plus mes dires, sauf que je n'en reconnaissais pas un seul.

Et eux semblaient camper sur leurs positions.

- Désolé mademoiselle, nous ne pouvons rien faire.

J'étais à court d'idées, et Merry qui était toujours là. Qu'est ce que je pouvais bien faire devant lui ? Je me mis à réfléchir à toute allure pour me sortir de là quand j'entendis des pleurs à côté de moi.

- Merry ?

Le petit s'était mis à pleurer en hoquetant et des larmes inondaient ses yeux.

- Ca...ca veut dire que...que vous allez pas ... vous allez pas retrouver mon familier ?

Il renifla bruyamment.

- Maman m'avait dit que... que c'était trop dangereux pour lui mais... mais je voulais l'emmener en forêt... il... il doit avoir peur... bouhouhouhou tout est de ma faute bouhouhou

Il éclata vraiment en sanglots et tomba sur le sol à genoux. Je m'agenouillais aussi et tentais de le consoler, me doutant que ce n'était pas vraiment sincère puisqu'il ne m'avait jamais parlé de tout ça. Je jouais donc le jeu, espérant que ça m'aiderait.

- Mais si, mais si, nous allons le retrouver ne t'inquiète pas.

Le petit se mit à hurler de plus belle.

- Nevra avait promis ! Tu avais promis aussi !

Je me tournais vers les gardes.

- Vous voyez, c'est de ça dont je vous parlais ! Nous sommes en mission de recherche et j'ai des informations qui peuvent les aider !

Les deux hommes devinrent embarrassés et se regardèrent quelques secondes. Merry lui continuait de pleurer de manière très convaincante mais je le vis me sourire quand les gardes regardaient ailleurs.

- Très bien, mais si vous ne revenez pas en même temps que les chefs de garde, on vous signalera.

- Très bien !

A vrai dire je n'avais pas encore de plan pour mon retour mais qu'importe comment je rentrerai, je sentais qu'on allait me faire regretter cette sortie.

- Tu vois Merry, je vais y aller, essuie tes larmes maintenant et va rejoindre ta maman lui dire qu'on s'occupe de tout.

Je profitais d'être dos aux gardes pour lui faire un signe « pouce levé » discrètement. Il acquiesça, stoppa ses pleurs, remercia les gardes et partit en essuyant ses larmes.

De mon côté, je franchis les portes soulagée que le plus dur soit passé. Enfin...

- Mademoiselle ? m'interpella un garde.

- Oui ?

- Vous n'êtes pas armée ?

En effet, je n'avais pas pu récupérer mon épée et je n'avais rien dans ma chambre qui aurait pu me servir pour me défendre .

- Mon épée est en réparations malheureusement .

- Mmh... c'est risqué de ne rien avoir sur soi. Prenez au moins ça.

Il me tendit une de ses dagues avec son fourreau. Je le remerciai et prit rapidement la direction de la forêt.
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Ca y était... j'étais sortie et j'allais pouvoir partir à la recherche de ma petite Elya enfin. Enfin.. .

Je marquais un arrêt à l'orée des arbres. La dernière fois que j'y avais mis les pieds, on ne peut pas dire que ça s'était très bien fini. J'avais même fini par croire que j'attirais le malheur avec tout ce qui m'arrivait. Toutefois, il ne s'agissait pas de moi ici. Quoique Miiko en dise, je n'avais rien à voir avec cet homme mystérieux, je ne savais rien de lui et si je devais lui parler, ça serait uniquement pour savoir ce qu'il me veut. Le rechercher n'était donc absolument pas dans mes projets ici.

Serrant la dague qu'on venait de me prêter, j'entrai dans la forêt.

Peut-être que ça n'était que mon imagination mais je sentais que tout était devenu un peu plus oppressant depuis la dernière fois. Les bruits eux même me paraissaient un peu plus hostiles, comme si la forêt s'apprêtait à devenir celle dans Blanche Neige, avec les arbres cherchant à m'arrêter.

Je n'avais non plus aucune idée de ce que je ferais ou dirais si je rencontrai les garçons et à vrai dire, je m'en fichais pour le moment. Je sortis alors une petite boîte de ma poche.

Celle-ci contenait une petite boule en verre avec une bille à l'intérieur qui tintait quand on l'agitait. Je n'avais même pas pensé au fait qu'elle aurait pu se briser lors de mon saut de la fenêtre et c'était un soulagement qu'elle ne le soit pas.

Je sortis donc la boule de son écrin et l'agitait doucement pour que la bille à l'intérieur tinte et fasse réagir Elya si elle se trouvait dans les environs.

L'appât que j'avais donné aux garçons ? Il s'agissait du même à vrai dire. En fait, j'avais demandé à Kero de m'en fournir plusieurs car je pressentais que ma sowige en briserait un ou deux en s'amusant.

J'ignorais combien de temps j'avais fait ce petit jeu mais le soleil commençait à décliner et tout s'obscurcissait très vite ici. Jusque là je n'avais vu aucun indice et le désespoir commença à me gagner. Et si les marques de bagarre signifiait qu'elle n'avait en fait pas... survécu ?

Mes yeux devinrent humides en m'apercevant que sa disparition était de ma faute. Valkyon dirait certainement qu'il me l'avait suggéré et donc qu'il était fautif aussi mais je n'y croirais pas un mot. Un conseil au final n'est qu'une proposition, une idée qu'on pourrait avoir mais à laquelle quelqu'un a pensé avant nous, rien ne nous oblige à la suivre.

Inconsciemment, mes pas m'avaient amené loin dans la forêt, beaucoup plus loin que prévu à vrai dire car j'étais arrivée à l'arbre d'Yvoni, calciné désormais . Les événements me revinrent en mémoire et même si sur le moment, en pensant à ma survie, j'avais souhaité au plus profond la voir périr, les remords me revenaient maintenant.

- Rrrrrr...

J'entendis soudainement un rauque derrière moi. Mon cœur fit un bond à l'idée qu'une créature dangereuse se trouve derrière moi et que j'étais seule. Il faisait très sombre désormais et le grognement se rapprochait.

Vite, vite, il fallait que j'agisse. Ma main serra la poignée de la dague. Impossible de reculer, j'étais venue ici en savant que ça pouvait arriver, je devais me défendre maintenant, je ne pouvais pas toujours compter sur l'aide des autres.

Je sortis la dague de son fourreau d'un mouvement vif tout en me retournant et tombai face à une masse noire immense. Celle-ci se saisit du bras tenant la dague et lâcha d'une voix grave :

- Lâche ça !

Je reconnus cette voix. En levant les yeux, je vis en effet qu'il s'agissait du gardien de la forêt, la créature ressemblant à un ours à propos duquel j'avais eu des doutes lors de notre première rencontre.

Me voyant calmée, il relâcha mon bras et j'abaissai ma lame.

- Qu'est ce que tu fais ici ? Vu ce qui s'est passé là tu ne devrais pas revenir.

Tout en parlant, il prit à sa ceinture une lampe et l'alluma en frottant deux silex l'un contre l'autre. Je m'aperçus alors à quel point il faisait sombre avant et que le retour n'en serait donc que beaucoup plus compliqué.

- Alors ? s'impatienta t-il.

- Je... je suis ici à la recherche de mon familier. Je crois qu'elle s'est faite attaquer.

Je montrai alors l'appât que j'avais amené pour prouver ma bonne foi. La bille tinta un peu et quasi immédiatement, un hululement me répondit. Mon regard se dirigea vers la grosse sacoche en cuir qu'avait le gardien.

Il l'ouvrit délicatement et en sortit ma petite boule de plumes blanches qui se mit à pépier en me voyant.

Je ne cachai pas mon soulagement et rangeai rapidement l'appât pour la prendre dans mes bras mais l'ours m'arrêta d'un geste.

- Attend, elle est blessé à une des pattes et à une aile, tu ne peux pas la prendre n'importe comment .

Mon cœur se serra. Blessée ? Elle avait donc bien été attaquée. Je me retins donc de la prendre tout de suite.

- Où l'avez-vous trouvée alors ?

- Pas très loin d'ici. Elle s'était réfugiée entre les racines d'un arbre, sans doute pour échapper à un prédateur. J'allais la ramener chez moi pour la soigner.

Il me regarda.

- Range ton arme et je te la rends.

Ah oui la dague ! Je remis la lame dans son fourreau, fourreau que je coinçais dans ma ceinture et prit délicatement Elya comme le gardien me le montra pour ne pas la faire trop souffrir. Il avait déjà fait un bandage de fortune et la petite bête semblait tellement heureuse de me voir qu'elle avait l'air d'oublier la douleur.

Je la gardais précieusement contre moi en me jurant de ne plus me faire de telles frayeur s.

- Elle avait ça aussi, ajouta l'ours en me tendant une petite bourse en cuir. Sûrement une trouvaille de son exploration.

A nouveau, je le remerciai et rangeai le petit objet quel qu'il soit.

Maintenant que ma mission était remplie, il ne restait plus qu'à retourner au QG et subir les foudres de... de tout le monde probablement. Sauf que... il fallait déjà que je retrouve mon chemin.

Mon doute dût se lire sur mon visage car le gardien anticipa ma demande.

- Veux-tu que je te montre le chemin vers ta cité ?

- Oui volontiers, ça me serait d'une très grande aide !

Retrouver Elya m'avait rendue tellement heureuse que je conversais presque joyeusement avec l'ours, si on pouvait appeler ça « converser », alors qu'il me listait des noms de plante qui pourraient aider au rétablissement de mon petit compagnon.
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- AH TE VOILA !

La voix de Nevra sembla surgir de nulle part. J'avais en effet oublié la présence des garçons dans cette forêt.

Le gardien m'avait ramené sur le sentier principal où nous étions tombés sur les garçons en plein bilan de leurs recherches. A côté d'eux se trouvait un des gardes des portes. Les ennuis allaient me tomber dessus plus vite que prévu de toute évidence.

- Merci de l'avoir guidée jusqu'à nous , s'adressa t-il à l'ours.

Celui-ci ne répondit pas, se contentant d'un simple hochement de tête avant de repartir vers les arbres.

- Te rends-tu compte de tout ce qui aurait pu t'arriver ici ?

Nevra semblait vraiment hors de lui et vu les regards réprobateurs des deux autres derrière, aucune chance que j'ai un quelconque soutien.

- Je ne pouvais pas rester les bras croisés à attendre que vous reveniez, répondis-je pour toute défense. Elya est mon familier, ma responsabilité !

De toute manière, ce n'est pas comme si j'avais d'autres arguments que celui-là.

- Il aurait pu t'arriver n'importe quoi ! Tu veux que l'épisode d'Yvoni se répète sans que personne soit là pour te sauver c'est ça ?

- ...

- Quand Miiko nous confie une mission, nous la faisons jusqu'au bout ! Nous n'avons pas de temps à perdre avec les imbéciles qui désobéissent !

- Je pouvais me débrouiller toute seule ! protestai-je faiblement.

- Ah oui ? En sortant en douce, sans personne au courant, sans arme et sans lumière alors que le soleil se couchait ? Si c'est ça ton sens de la préparation, ne t'étonne pas que Miiko t'enferme dans ta chambre comme la gamine que tu es !

Je me crispais. Il avait directement touché un point sensible et surtout, tout était vrai. Mon comportement avait été stupide et dangereux mais ça, je le savais déjà au moment de partir. La présence d'Elya dans mes bras me consola toutefois en me rappelant que tout n'avait pas été vain.

Nevra sembla d'ailleurs enfin la remarquer.

- Content que t'aies retrouvé ton familier, au moins tes risques inconsidérés ont donné quelque chose de positif.

Je ne répondis rien, et les autres non plus. Ils semblaient eux aussi surpris d'une telle véhémence venant de Nevra mais ils savaient aussi qu'il avait raison sur toute la ligne et s'il ne l'avait pas dit, ils l'auraient très probablement fait.

Valkyon donna le signal de retour et nous rentrâmes donc au QG où, sans grande surprise, Miiko attendait et elle semblait loin, très loin d'être ravie.  

Lorsque la vie bascule - EldaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant