Lorsque la vie bascule - Eldarya

Cauchemar

- Tu n'es qu'une idiote, transporter une si grosse pièce du Cristal à toi seule...

Quoi ?

- Je n'aurais pas dû te laisser seule... mais c'était le seul moyen pour les éloigner... excuse moi.

Nevra ?

- C'était notre dernière idée... on ne peut rien faire d'autre. Quand vas-tu te décider à ouvrir les yeux ?

Ezarel ?

- Je ne sais pas si tu en es consciente, ni si ça t'aidera, mais Elya refuse de quitter l'infirmerie alors je lui ai amené un perchoir pour qu'elle te tienne compagnie.

- Ouwou !

Eweleïn, Elya...

- Je suis désolée de t'avoir envoyée là-bas

Miiko

- Accroche-toi, tu es entre de bonnes mains.

Valkyon...

- Il faudra que tu te réveilles à un moment.

?

Ces voix résonnaient, elles me semblaient familières mais je ne les comprenais que sur le moment car elles s'estompaient aussitôt. Puis je sombrais immédiatement dans l'obscurité, le sommeil, ou quoique ce soit qui me maintenait dans un état comateux...

Mes premières sensations furent... diffuses. Je sentais que j'étais allongée, c'était confortable mais j'étais si lourde... Mes yeux s'ouvrirent péniblement et je dus cligner des yeux à plusieurs reprises jusqu'à ne plus être éblouie. Et même après, tout était encore assez flou.

Je voulais alors bouger mon bras, afin de me frotter les yeux mais mon corps refusait de bouger. J'étais terriblement faible, comme terrassée par une fièvre même si je n'avais pas l'impression d'en avoir. Je percevais ma respiration qui se faisait plus forte, plus présente, comme lorsqu'on se réveille. Au loin, j'entendais également de l'eau.

Au bout de quelques minutes où j'alternais entre tentatives de conscience et somnolence, ma vue redevint normale. Je découvris alors être à l'infirmerie d'Eel, mais seulement dans une petite partie car un grand rideau blanc se dressait entre mon lit et ce qui aurait dû être le reste du 'domaine d'Eweleïn'.

J'essayais encore de bouger mon bras et y parvint, un peu. Tout était si lent chez moi... Qu'est-ce qui avait bien pu me mettre dans cet état ?

- Ouw !

Une boule blanche débarqua tout à coup près de moi, sur le lit et me fixa.

- E...

Ma voix se perdit, trop enrouée. Seulement, ça ne sembla pas déranger ma sowige qui se pencha pour pousser ma main avec sa tête, réclamant des caresses. Je souris et réussis à bouger mes doigts pour faire ce qu'elle voulait. Elle se mit alors à hululer tout doucement puis s'allongea contre moi. Il n'y avait que sa tête qui était redressée et...

- Ouwou ! Wouhou ! Wouhou !

Ses hululements étaient cette fois bien plus forts et je pensais qu'elle devait appeler quelqu'un. Une pensée correcte puisque, peu de temps après, j'entendis des pas se rapprocher. Une main écarta ensuite doucement le rideau et Eweleïn apparut.

Elle fit un pas dans ma « chambre », me regarda et... écarquilla les yeux.

Je devais faire peur pour provoquer cette réaction.