Faire face aux conséquences

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Le lendemain de la tempête, ma colère contre Ezarel n'était toujours pas retombée. C'était quoi son problème ? Pourquoi me haïssait-il juste pour avoir appris mon ascendance faery ? Est-ce que j'avais tourné le dos à Nevra parce qu'il était un vampire ? Est-ce que j'avais fait la même chose à Chrome ? Miiko ? Jamon ? Ou même encore lui ? Pourtant il y a des mois encore j'aurais dit que l'existence de ces races était impossible, et les voilà non ? Je ne me souvenais pas avoir fait quoique ce soit de mal envers lui et c'est pour ça que son attitude m'enrageait encore plus. Tout ça sans compter les deux autres gardiens que j'avais –sans doute- enfermé dehors par mégarde et qui me considéraient incompétente juste car je venais de la Terre. Cette idée leur avait-elle été insufflée par Ezarel d'ailleurs ? Je m'attendais à tout maintenant...

Avant même que l'aube pointe, on vint doucement frapper à ma porte. C'était Chrome qui m'informait qu'on avait besoin de nous pour faire les rapports des dégâts. Il ne me réveilla pas de toute façon, le vacarme des vents et de l'orage m'avait maintenue éveillée une bonne partie de la nuit.

Comme à mon habitude, je pris mon cristal dans ma main et constatai qu'il était gelé. Pas d'importance, je n'avais pas besoin de réconfort.

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Chrome et moi sommes arrivés à la Salle des portes en même temps que d'autres binômes. Nous avions déjà nos instructions et... il n'y avait rien de réjouissant. Tous les soigneurs avaient été déployés suite au nombre important de blessés au Refuge ou même au dehors, dans d'autres villages. La tempête avait fait beaucoup plus de dégâts que prévu et des parties du Refuge et même du QG étaient à reconstruire. La priorité était de s'occuper des réfugiés et j'avais donc été assignée avec Chrome pour écouter les requêtes des sinistrés et tout recopier sur parchemin.

Rien qu'en passant par le marché, nous pouvions constater la violence des vents. Arbres arrachés qui s'étaient abattus sur des vitrines, toits parfois éventrés, des maisonnettes même rasées,... Ca faisait un choc alors qu'hier encore des centaines de personnes bavardaient et commerçaient ici.

Alors que nous passions par les Jardins pour rejoindre le Refuge, nous avons aperçus Miiko en grande conversation avec les trois chefs de garde. Impossible de les éviter, il faudrait passer à côté d'eux, tout ce que je ne voulais pas pour le moment. Chrome me lança un drôle de regard, comme s'il voulait dire quelque chose mais ne savait pas quoi. Je lui dis simplement de ne pas s'en préoccuper, il fallait aller au plus vite sur place.

Le groupe nous vit, bien sûr, mais je fis de mon mieux pour faire celle qui ne s'en préoccupait pas, comme si rien ne s'était passé hier. Je finis par remarquer tout de même qu'une partie de la joue d'Ezarel était plus foncée là où je l'avais frappé. Et bien, je ne pensais pas que j'aurais assez de force pour qu'il ait une marque, les entraînements portaient leurs fruits. Je ressentis tout de même un petit pincement au cœur en pensant que c'était moi qui avait osé frapper quelqu'un, chose qui ne m'était jamais arrivée dans mon monde. Toutefois, ce remord fut très vite effacé quand je repensais à l'attitude de l'elfe. Une multitude de surnoms me vinrent en tête mais je me taisais.

Chrome passa le groupe en premier. Je vis bien qu'ils s'étaient tous plus ou moins interrompus, comme s'ils voulaient m'interpeller mais non, le secours aux réfugiés n'était-il pas plus important ? Ils n'allaient pas entrer en grande discussion sur les événements d'hier MAINTENANT? Et bien si...

Lorsque la vie bascule - EldaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant