Lorsque la vie bascule - Eldarya

Juste retour des choses -Valkyon

Troisième jour d'asservissement total aux garçons. Je ne cachais pas que j'avais hâte que ça se finisse. Cela dit, même en faisant tout ce qu'on me disait, il était peu probable que Miiko oublie de sitôt et je savais donc que cette histoire me suivrait quelques temps.

Le réveil fut dur... très dur. J'avais l'impression de me retrouver à la maison, les jours où je devais me lever à 6h du matin pour perdre mon temps dans les transports en commun. Ces matins-là, je mettais toute la mauvaise volonté du monde à sortir de mon lit, mais il fallait bien aller en cours.

Là c'était pareil, il fallait assumer mes actes. Ca ne m'empêcha pas de rester sous la couette « encore cinq minutes ». Ces fameuses cinq minutes qui passent en un fragment de secondes et nous font nous lever en retard. Tout le monde s ait que c'est une erreur, tout le monde la faisait quand même.

Toutefois, Valkyon ne m'ayant donné aucune heure, je pensais –espérais surtout- que je pouvais profiter encore un peu du confort de ma chambre.

*toc toc toc*

Ou pas...

- Oui ?

- C'est Valkyon. Je viens te chercher. Tu es prête ?

M****, pas du tout.

- Bientôt ! tentai-je de dire d'une voix trop aigüe pour paraître normale. Donne-moi quelques minutes... Euh... Je peux te rejoindre là où tu veux sinon ?

Il ne fallait pas qu'il entre maintenant, j'étais encore en pyjama avec une tête à faire peur.

- D'accord. Rejoins-moi au refuge d'Eel.

Soupir intérieur... je l'avais échappée belle. Je ne sais pas comment il aurait réagi en me trouvant en pyjama, encore au lit au moment où j'aurais dû être au garde-à-vous pour l'accompagner, et heureusement je ne le saurai pas.

Je pris les premières fringues qui traînaient pour m'habiller en hâte, attachais mes cheveux comme la veille et sortis en direction du refuge.

Je me rassurais en me disant que Valkyon n'était pas aussi taquin que les deux autres énergumènes. Cette journée pourrait donc se montrer fatigante, voire exténuante, mais pas de tenues imposées ou de « soins du corps ».

Le QG et le marché étaient assez animés et il en était de même avec le refuge. Le couvre feu était toujours en cours mais les habitants semblaient s'y être accommodés. Quelques uns me saluèrent poliment d'un signe de tête, me reconnaissant en tant que membre de la garde, d'autres me regardèrent de travers, les cheveux blancs devant y être pour quelque chose. Quoique, Alajéa avait bien des cheveux bleus et on ne s'attardait pas tant que ça sur elle, à moins que c'était parce qu'ils la connaissaient déjà depuis longtemps.

Tout en réfléchissant à tout ça, je remarquai la carrure du chef de garde au loin. Il était en pleine discussion avec une femme. En me rapprochant, je m'aperçus qu'il s'agissait de la mère de Merry.

Je restai à une certaine distance pour ne pas les interrompre mais la femme me remarqua.

- Ah vous êtes là ! Je demandai justement si on avait retrouvé votre familier. Merry était vraiment inquiet, me dit-elle avec un sourire chaleureux.

- Désolée de vous avoir inquiétée. Et oui, ma sowige va bien, elle est en voie de rétablissement. Oh ! J'espère que Merry n'a pas eu trop d'ennuis pour m'avoir aidée.