4 Interrogatoire

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La jeune fille marchait devant le policier le long d'un couloir à la peinture terne. Cela devait faire des années que la décoration avait été faite et pas forcément avec goût. A une intersection, le sergent Cameron lui demanda de tourner à droite. Ils passèrent devant une salle de pause où une odeur de café chaud et de nourritures préparées flottait dans l'air. Elle se rappela qu'elle avait faim et qu'elle ne savait pas depuis quand elle n'avait pas mangé. Ils arrivèrent devant une porte où un autre agent de police attendait. La prisonnière rentra dans la pièce qui n'était composée que d'une table et de 4 chaises, dont une le long du mur. Il avait aussi une caméra dans l'un des angles de la pièce, elle avait un point rouge qui clignotait de manière régulière juste en dessous de la lentille, cela devait dire qu'elle enregistrait.

—  Assis toi, s'il te plaît. lui demanda le Sergent Cameron.

L'autre policier resta dehors et ferma la porte.

Une fois assise, elle regarda le grand miroir sans tain qui se trouvait à sa droite et resta à le fixer comme si elle pouvait voir de l'autre côté. .

— Je vais te dire, j'ai un problème... Je voudrais t'aider, mais toi, de ton côté, ce n'est pas ton cas.

Il était appuyé contre le mur avec son pied gauche et se massait la cuisse comme une vieille habitude.

— Je t'assure, je voudrais vraiment t'aider, mais tu ne me donne même pas ton nom. Et je suppose que tes empreintes ne vont rien donner pour arranger les choses ... Et de toi à moi, les apparences sont contre toi...

— Votre blessure date d'il y a longtemps?

Le sergent fut surpris d'entendre sa voix, une voix douce et fragile.

— Comment ça? dit-il décontenancé et en ce remettant sur ses deux pieds.

— Vous vous massez la cuisse comme pour chasser une douleur qui vous hante, et dans le couloir j'entendais un léger frottement du talon gauche qui prouve une légère raideur dans votre jambe. Pour moi, c'est une blessure de guerre, mal soigné à l'occurrence.

Elle avait dit tout ça sans quitter le miroir des yeux.

— Eh bien... Effectivement, c'est bien une vieille blessure que j'ai à la cuisse.

— Eli.

— Quoi? dit-il encore plus surpris

Elle tourna la tête, et le regarda droit dans les yeux.

— Mon nom est Eli.

Il y avait du défi dans son regard, pas de la haine ni de la violence, mais plus le regard d'un animal qui montre qu'il ne se laissera pas faire, qui ne se laissera pas dompter facilement.

— Tu connais ton nom maintenant? Tu vas peut-être pouvoir me dire ce que tu faisais dans cette ruelle et surtout pourquoi tu es couverte de sang?

— Je ne vais pas pouvoir vous dire pourquoi j'étais là car mon dernier souvenir remonte à la rencontre avec la personne qui m'a aidé, dans la rue. Ça doit venir de ma blessure que j'ai à la tête. Sans doute une commotion cérébrale ayant entraîné une amnésie, je l'espère, temporaire.

Elle avait dit tout ça d'un ton calme et posé.

— Quelle blessure? Quelle commotion?

Elle se tourna légèrement et releva ses longs cheveux roux pour découvrir une plaie qui avait déjà coagulé.

— Mais, tu dois voir un médecin!

— Je ne pense pas, je suis sur à 92% que ma blessure n'est que superficielle. Il faudrait juste que je la désinfecte si ça vous dérange pas.

L'éveil Des MortsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant