Je me précipitai hors de ma chambre, mon portable dans une main. Je jetai un coup d'œil dehors et me rendit compte qu'il pleuvait des torrents. Je pris donc un parapluie au passage et je sorti dehors.
Adèle n'habitait qu'à deux maisons de chez moi. Heureusement.
Une fois arrivée chez elle, je sonnai à la porte en déposant mon parapluie à l'entrée.
Sa petite soeur vint m'ouvrir avec son sourire habituel, elle était mignonne comme tout et respirait l'insouciance. Je lui rendit son sourire et j'allai jusqu'à la chambre d'Adèle ou je frappai.
Une voix tremblante me répondit. J'entrai donc et je rejoignis mon amie qui frissonnait, assise sur son lit, l'air perdue.
« - Adèle ? Je suis là, qu'est-ce qui ne va pas ?
- Jane. me répondit-elle tout simplement, le regard perdu.
- Jane ? Ta correspondante ? Comment ça ?
Voyant que les larmes recommençaient à couler le long de ses joues, je me rapprochai d'elle et m'assis à ses côtés.
- Raconte moi ce qu'il s'est passé. dis-je d'une voix réconfortante en me blottissant contre elle.
- Elle ne va pas bien.. Enfin... elle n'allait pas bien... souffla-t-elle, la mâchoire crispée. Depuis quelques semaines elle est devenue... distante.. Elle me disait qu'elle n'avait rien, qu'elle était juste.. fatiguée. Alors je l'ai crue et j'ai arrêté de lui poser des questions... Mais plus les jours passaient... plus elle semblait mal, je l'ai surprise plusieurs fois à pleurer quand on se parlait par vidéo... Mais je ne lui ai rien demandé, je préférais la laisser tranquille...
Adèle essuya ses larmes avant de reprendre d'une voix chevrotante tandis que je la regardait d'un air inquiet.
- J'ai reçu un mail d'elle il y a quelques heures... marmona t-elle en pleurant de plus belle.
- Tu peux me le montrer le mail ? »
Elle acquiesça d'un hochement de tête et tira son ordinateur portable vers elle pour ensuite ouvrir le mail et me permettre de le lire.
De Jane Delpech à Adèle Deschamps. :
Adèle,
Je n'aurai pas pu te dire tout ça de vive voix, non, je n'aurai pas pu.
Je voudrais tout d'abord te remercier d'avoir été là pendant tout ce temps, et je t'assure que tu as fait tout ton possible pour moi.
Si je t'envoie ce mail aujourd'hui ce n'est pas pour rien, tu t'en doute peut être.
Je sais que tu as vu que je n'allais pas bien, je le voyais dans ton regard. Tu es la seule à l'avoir vu Adèle.
Mais tu ne pouvais pas me sauver, ce n'étais pas à toi. Peut être que si je t'avais eu à mes côtés tout aurait été différent, nous ne le saurons pas..
Je ne pouvais pas surmonter seule la période dans laquelle je suis. Je souffre trop.
Le cicatrices qui courent sur mes bras ne suffisent plus à apaiser mon mal être, je n'ai trouvé qu'une solution.
Je pense que tu as compris mais je vais quand même te le dire, je ne veux pas te laisser dans l'incertitude.
Je m'en vais Adèle, pour toujours.
Jane.
J'en eus le souffle coupé. Incapable de placer un seul mot.
« J'aurais voulu l'aider Cassandre, j'aurais tellement voulu ... pleura t-elle, effondrée.
- Je... je sais Adèle, je sais. Tu n'y est pour rien... dis-je en la prenant dans mes bras. »
Devant mon amie en pleurs je ne savais plus vraiment quoi faire, j'étais comme assommée par ce que je venais d'apprendre et incapable d'agir.
Nous restâmes longtemps serrées l'une contre l'autre, sans bouger, sans rien dire.
J'avais l'impression d'être responsable, je comprenais tout à fait ce que ressentait Adèle.
C'était lourd à porter pour nous.
Elle me demanda de rester dormir chez elle et après avoir passé un coup de fil à mes parents qui m'y autorisèrent, elle m'a fixé dans les yeux.
« - Cassandre ? On fait quoi maintenant... ?
- Rien, ses parents sont sûrement au courant à l'heure qu'il est... C'est pas vraiment notre affaire tu sais...
- Pourquoi elle a fait ça... ?
- Tu sais Adèle, on ne vit pas tous pareil l'adolescence, on est plus sensibles, plus susceptibles parce que notre image compte beaucoup pour nous ou du moins c'est ce que l'on croit. Mais certaines personnes ne voient pas le bout sont mal dans leur peau et se renferment dans leur coin. Ces personnes là n'attendent qu'une chose, qu'on les sauve, que quelqu'un s'en rendent compte et qu'il les aide. C'est un cercle vicieux, tu vas mal, tu t'éloignes des personnes que tu aimes, tu as l'impression que personne ne t'aime, que tu ne comptes pour personne et tu vas encore plus mal. termina je.
- Merci d'être là Cassandre, je ne sais pas comment j'aurais fait... sans toi. murmura t-elle.
- Je serais toujours là. »
Sur ce, exténuées, nous décidâmes de nous coucher et nous tombâmes toutes deux immédiatement dans les abysses de nos rêves. Une petite boule de poils blanche vint se blottir entre nous après s'être étirée de tout son long.
___________________________________
J'attends vos commentaires sur ce chapitre, j'espère qu'il vous a plus.
J'espère que vous ne l'avez pas trouvé trop long, je sais qu'il ne s'y passe pas grand chose.
Voilà, merci d'avoir lu. ♥
YOU ARE READING
Dream Army.
Teen FictionNous sommes une armée, une association secrète. Luttant dans l'ombre, la nuit nous appartient. Dans ce monde éphémère où nous nous retrouvons, tout est permis, tout est imaginable. Laissez libre court à vos rêves et rejoignez nous. Chaque jour n...