~ Chapitre 4 : je ne veux pas y retourner ~

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Non, non et non je n'irai pas au lycée aujourd'hui. C'est peut-être un comportement puéril parce le deuxième jour mais je n'ai pas envie d'y aller. J'ai l'impression que tout recommence!

Ma mère entre dans ma chambre pour que je me dépêche mais voyant que je suis toujours sous ma couette elle commence à s'énerver.

" Vanessa, lève toi tu as cours ! Tu es en retard ! Je croyais que tu étais déjà partie ! Crie-t-elle en ouvrant mes volets.
- J'ai pas envie d'y aller maman, dis-je avec une voix rauque pour qu'elle croit que je suis malade ou un truc du genre.
- N'essaie même pas de me faire croire que tu n'es pas en bonne santé, ça ne marche plus maintenant, rétorque t-elle.
- Mais, mam-
- Il n'y a pas de mais qui tienne !
- Rahhh, marmonne-je."

Oui maman tu as raison je suis en bonne santé mais que physiquement. Intérieurement je suis en train de souffrir, encore. Cela n'a jamais cessé depuis le collège, certains pourraient diagnostiquer une dépression...peut-être qu'ils ont raison.

Je décide de lui faire plaisir et de me préparer pour aller étudier. De tout façon ai-je vraiment le choix ? La réponse est catégorique : NON. Ma mère me dépose devant le lycée, j'ai bien une heure de retard mais ça m'est complètement égal. J'entre dans l'établissement me demandant qui avait pu prendre mes devoirs vu comme les gens de ma classe m'apprécient. Personne à mon avis. La deuxième heure avait déjà commencé et je ne voulais pas interrompre le cours et m'attirer tous les regards, j'en avait déjà trop subi hier.
Je marche donc en direction des toilettes, je m'enferme dans l'un d'eux et commence à écouter de la musique. Par la même occasion j'en profite pour jouer à candy crush, c'est peut-être dépassé comme jeu mais ça fait toujours passer le temps.

La sonnerie de la cloche retends, j'éteins mon portable.  Après avoir traversé les couloirs dans lesquelles j'ai pu croiser Léa qui m'avait sauté dans les bras, elle s'était inquiétée. J'entre dans la salle de mon prochain cours. Léa m'a prévenue qu'un de ses cours s'est décalé et qu'elle ne pourra pas manger avec moi.

L'heure de maths est passée normalement j'ai envie de dire, en d'autres termes sous les regards méprisants des autres. Je n'avais pas beaucoup écouté, des questions tournaient en boucles dans ma tête et commençaient toujours par pourquoi.

C'est le moment de manger, d'habitude c'est toujours réconfortant parce que la bouffe c'est la vie, mais là je ne ressens  rien de cela. Je ressens l'inverse de ce sentiment, je regarde mon assiette sans rien toucher, je regarde juste. C'est comme ci je n'avais pas le droit de manger, comme ci cela me dégoûtait.

Je me remémore le mot que j'avais reçu dans mon casier le jour précédent, ça me met le moral encore plus bas. Et oui c'est possible. Je quitte la cafétéria sans avoir touché mon repas, c'est du gaspillage j'en ai conscience.

Je prends mon sac que j'avais déposé dans mon casier et pars m'isoler au fond de la cour. Vous pourriez me dire que j'en fait peut-être beaucoup pour deux jours, mais vous ne savez pas ce que ça fait d'avoir vécu déjà ces regards, ces messes baisses...tout ça quoi, pendant 4 ans et se rendre compte que les gens sont toujours aussi cons, même au lycée ! J'étais sûre que tout cela allé s'arrêter dès que je franchirai le portail de ce nouvel établissement, je m'étais bien plantée. Mais alors vraiment !

Des souvenirs me reviennent en mémoire.

Au collège, j'étais harcelée verbalement et non pas physiquement, j'ai eu beaucoup de chance pour ça. Pourquoi ont-ils fait ça? Pour une simple différence physique, parce que je suis pas "aux normes" comme dirait la société. Ces insultes, ces regards, ces moqueries...tous ça m'avait conduit dans une grosse dépression. Le soir quand je rentrais chez moi je me mettais en boule contre un mur en pleurant, je refusais de m'asseoir sur mon lit car dans ma tête je méritais pas le confort, je dormais à même le sol sans jamais prendre de couverture, je me l'interdisait. Et personne ne se rendait compte de mon mal être. Ma moyenne scolaire avait littéralement chuté et c'est seulement à ce moment que mes parents s'en étaient rendus compte mais ils n'ont jamais su quoi faire. C'est grâce à une personne particulière que je m'en suis sortie, je suis tombée amoureuse de cette personne, je ne la reverrais sans doute jamais, à cause d'une foutu distance qui nous sépare. C'est probablement très cliché mais c'est la vérité. Elle m'a aidée à me rendre compte que la dépression n'ai pas la vraie vie, que la vie est faite pour être vécu, pour aimer, pour s'amuser et que la vie nous joue certes de mauvais tours et que même si on fait des erreurs, on se relève toujours plus fort.
Cependant mon cœur lui est encore fragile, et il y a des rechutes surtout depuis que je suis seule et sans cette personne.

Après m'être remémoré cet été je tente de comprendre ce qui se passe dans ce lycée. Bizarrement le fait de ressasser tout ça m'avait donnée un semblant de courage. J'essaye de faire  revenir tous les moments depuis hier qui pourrait me donner des indices, même si cela est douloureux.
Je suis toujours assise dans mon coin, à réfléchir  avec un cahier et un stylo - j'ai tendance à tout noter-  pour noter tous les comportements étranges des gens depuis lundi, quand soudain je sens une main sur mon épaule gauche.

Pourquoi moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant