Pourquoi moi ?

~ Chapitre 10 : Merci Léa ~

Je suis partie sans même me retourner, laissant Chloé et Léa.
Je suis en rogne. Mes poings sont tellement serrés que je sens mes ongles me rentrer dans la chair de mes paumes de mains. Ma mâchoire est crispée. Je sens des larmes me venir aux yeux mais je ne veux pas céder.

Je me suis jamais autant énervé contre quelqu'un mais là elle l'avait bien cherché. C'est vraiment qu'une garce et je pèse mes mots. Comment peut-on être aussi hypocrite que ça !

J'entends des pas de course derrière moi et mon nom être crié. Je pourrais reconnaître cette voix parmi tant d'autres. Je ne veux pas pour autant me retourner vers ma meilleure amie au risque que Chloé me voit encore. Euh...excuses-moi Vanessa, depuis quand t'as une telle fierté? pensé-je.

Je ne sais pas ce qu'il se passe chez moi. D'abord je suis super heureuse alors que tout le monde me regarde de manière hautaine, ensuite je pète littéralement un câble contre quelqu'un alors que ça ne m'était jamais arrivé et maintenant j'ai une fierté au point de ne même pas me retourner pour voir Léa. Je ne comprends plus, qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi ?Pourquoi tout simplement ?

Léa arrive à me rattraper et se fige devant moi pour que je ne puisse plus avancer. Elle commence à ouvrir la bouche en levant la main pour me dire quelque chose, mais je ne lui laisse pas le temps de parler. Je la prends dans mes bras et enfuis ma tête dans le creux son cou pour que personne ne puis voir mon visage. Je suis morte de honte après tout ce qu'il vient de se passer pourtant je ne devrais pas. Je ferme les yeux comme pour tout oublier. Je sens ses bras se fermer dans mon dos en le frottant. Elle me murmure que tout va bien.
Je sens deux larmes couler le long de mes joues. Je ne sais pas si se sont des larmes de colère ou de tristesse, c'est peut-être les deux.

Je reste comme ça plusieurs minutes. J'avais besoin de réconfort, d'un câlin sincère. En fait j'ai juste besoin de ma meilleure amie pour traverser tout ça. J'espère pouvoir lui rendre l'appareil un jour.
La sonnerie se fait entendre Je lève tête, me détache de la personne qui a toujours était la plus présente pour moi malgré qu'elle m'ait cachée cette histoire de photo. Après tout je ne peux pas lui en vouloir, elle a fait ce qui lui semblait bon. C'est aussi grâce à elle que j'ai revue la fille que j'aime et que j'ai repris confiance en moi. Bon ok tout est relatif, mais j'ai quand même  pris un peu d'assurance sinon j'aurais jamais pu dire le fond de ma pensée à Chloé.
Rien que de penser à son prénom me donne la nausée.
Surtout elle m'accepte telle que je suis, elle n'a pas eu honte du fait que je préfère les filles, elle est restée.

Je sèche les larmes avec mes manches. Nous partons récupérer nos sacs que nous avions poser dans nos casiers respectifs avant de manger. Je lui fait un autre câlin, lui souris,  puis je me tourne pour me diriger vers ma salle de classe. Nous avons nos cours dans des bâtiments opposés. J'allais commencer à marcher quand je sens une main me retourner brusquement. Et avec mon caractère quelque peu de trouillarde, je sursaute et lâche un petit bruit. J'ai de la chance il n'était pas assez fort pour que les personnes éloignées de moi ne l'entende.

" Ça va bien se passer tu verras et au faite tu m'attends à la sortie, je finis à la même heure que toi, se précipite t-elle de dire.
- Me fais plus jamais une peur pareil ! Tu veux que je meurs maintenant ou quoi ? M'empressè -je de dire, oui il y a pas de soucis pour rentrer.
- Merci, répond-t-elle en faisant un grand sourire."
Je lui rends son sourire, avant de vraiment partir cette fois, pour rejoindre ma classe.

La fin de journée se passe étonnement bien. Chloé qui est dans ma classe avait tenté de me parler pendant un inter-cours  mais c'était peine perdue, je ne veux plus entendre parler d'elle.  Je ne suis pas comme Léa. Elle, elle aime tout le monde et peut pardonner tout à tout le monde, son mot d'ordre est paix, mais moi quand je ne t'aime pas c'est simple je ne t'aime pas alors tu me fais le plaisir de dégager et d'arrêter de me causer. Je suis pas du tout amour, praline et chocolat.

Le problème c'est juste que j'ose jamais affronté les gens donc j'ai tendance à me refermer sur moi même et laisser les autres parler. Un peu comme quand j'ai découvert l'histoire de la photo. Mais c'est anodin...bon ok, mais faut pas m'en vouloir si je sais passer à l'action.

Je suis devant le portail à attendre Léa qui ne fait pas vraiment l'effort de se dépêcher. Ce n'est qu'au bout d'un quart d'heure d'attente que la petite demoiselle décide enfin de montrer le bout de son nez.

" T'as fait quoi tout ce temps ? Lui demandé-je."
J'eus en guise de réponse un large sourire qui en dit long.
Léa va falloir qu'on ai une petite discussion.
Je hoche la tête laissant apparaître mes dents en guise de réponse.
On entame le chemin du retour et au bout de quelques kilomètres je lance le sujet. Mais quoi je veux tout savoir !

" Alors ? Dis-je en faisant un mouvement du menton vers le haut et affichant un sourire taquin.
- De ?
- Fais pas l'innocente, tu sais très bien de quoi je veux parler.
- Non vraiment pas, dit-elle en regardant ailleurs, gênée mais toujours avec son sourire, elle est trop chou quand elle est dans cet état.
- Il s'appelle comment ? M'empressè-je de dire en posant mon bras sur ces épaules.