~ Chapitre 11 : Maman...maman ! ~

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Il est déjà tard, je dois rentrer, j'espère que ma mère ne s'est pas trop inquiétée. Pendant plus d'une heure avec Léa, nous avions discuté  sur un banc près de chez nous de ce fameux garçon qui lui fait tourner la tête.
Arrivée face à la porte d'entrée j'insère mes clés dans la serrure, les tourne et fais une pression sur la poignée. Je jette mon cartable dans l'entrée, comme tout adolescent qui se respecte... même si je sais pertinemment que ma mère va m'engueuler.

"Je suis là !"
Aucune réponse. C'est étrange, d'habitude elle accourt dès que je rentre.
Je referme la porte à clé et me dirige dans la cuisine. Pas de bruit, pas d'odeur, juste un silence de plomb. Je retourne dans le salon.
" Maman ?"
Je me rends dans toutes les pièces du rez-de-chaussée tout en continuant de l'appeler. Toujours rien. C'est de plus en plus bizarre à la limite du flippant.
Elle est peut-être en haut, pensé-je.
J'observe le haut de l'escalier. Personne. Mes mains commencent à devenir moites. Je monte sur les premières marches et mon pou s'accélère. J'avance jusque devant ma chambre, la pièce la plus proche de l'escalier. Je sens ma gorge se serrer. Ma main se pose sur la poignée de la porte, je fais pression dessus. Un petit bruit se fait entendre.

  "Maman ! Ne me fais plus jamais une frayeur pareil ! J'ai eu la peur de ma vie !"
  Elle semble embarrassée, ses lèvres sont pincées. Jamais auparavant elle ne m'avait attendue assise sur le lit, les jambes croisées et les doigts entremêlés.
  "Il faut que je te parle."
  Oh...c'est mauvais signe ça. 
  "Viens t'asseoir près de moi, ma puce". Elle accompagne ses paroles d'un geste de main. Je retire ma veste sous son œil observateur et lui obéis.

  "Je t'assure que je n'ai rien fait, dis-je sur la défensive.
- Justement, c'est ce qui me pose problème."
  Je fronce les sourcils ne comprenant pas ce qu'elle cherche à me dire.
  "Il y a certaines choses Vanessa que tu ne peux pas me cacher.
- De quoi est-ce que tu me parl-
- Laisse-moi finir avant s'il te plaît, me coupe t-elle."

  Elle prend un grande inspiration pour marquer le début de sa tirade.

  "Je vois bien qu'il se trame quelque chose depuis la rentrée. Que ça ne va pas. Ton sourire s'est effacé, ce sourire que j'aime tant et qui me manque.
- Mam-
- Je t'ai dis de me laisser finir. Je dis ça parce que je sais que cela dure depuis déjà un moment. Je dirais que ça a commencé au collège mais tu n'as jamais voulu me dire ce qu'il se passait. Dès que tu rentrais le soir tu t'enfermais dans ta chambre, je n'arrivais pas à trouver un occasion pour te parler. Je me suis sentie tellement impuissante face à cette situation, je savais pas quoi faire. Puis il y a eu les vacances et ce fameux sourire est revenu. Tu étais si heureuse durant ce mois d'août."

  Elle esquisse un léger sourire en prononçant cette dernière phrase. Des sueurs froides ont commencé à me couler dans le dos. Le sait-elle ?
  "Mais le soir de la rentrée, poursuit-elle, tout est redevenu comme avant. Ton air triste est réapparu. Maintenant je voudrais que tu saches que je suis là pour t'écouter, je veux plus te voir souffrir ou malheureuse. "
Les larmes me montent aux yeux, j'ai toujours cru qu'ils en avaient rien à faire de ce que je pouvais bien penser. Je prends ma maman dans les bras et la serre très fort.
" Merci maman"

  "Si tu veux pas parler avec moi ou ton père on peut prendre un rendez-vous chez le psychologue.
- Non !
- Non quoi ?
- Je ne veux pas voir de psy.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne suis pas folle.
- Voir un psy ne signifie pas que tu es folle mais que tu as besoin d'aide."

  Un silence s'installe pendant plusieurs minutes. Ma mère me regarde avec des doux yeux qui cherchent à me calmer ...ou peut-être m'amadouer.

  "Au fait, ton amie, là.."
  Elle agite le bras pour m'inciter à finir sa phrase sauf que je ne sais pas de qui elle peut bien me parler.
  "Tu sais celle qui est venue l'autre soir à la maison.
- Ah elle ! Noémie.
- Oui ! Et bien j'ai un peu discuté avec elle en t'attendant. Elle m'a expliqué t'avoir rencontré le mois dernier."
  Je déglutis. J'espère qu'elle n'a rien dit !

  " Si tu veux la faire venir à la maison il n'y a aucun soucis."
Je t'en supplie Noémie dis-moi que tu n'as rien dis, pensé-je.
  "Bon je te laisse faire tes devoirs. Si tu as besoin je suis en cuisine."

  Elle me sourit une dernière fois depuis la porte de ma chambre. Cependant elle se rouvrit immédiatement après laissant dépasser le tête de ma mère.

  " Hier soir, lorsque que vous étiez dans la chambre l'une de tes amies est passée.
- Qui Léa ?
- Non pas elle, une certaine Chloé."

Pourquoi moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant