Chapitre 2 : Nouvelle rencontre

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Je me tournais, sur le qui-vive. Les bruits de pas se rapprochèrent des escaliers, venant vers nous. D'un geste vif, je pris une chaise située a coté de moi et la fracassait au sol. De toute facon, il lui manquait deja un pied ce n'est pas une grande perte. Je lançais un des pieds cassés à mon frère et en pris un autre pour me faire un arme de fortune, guettant le moindre bruit venant de l'étage. J'attendait avec angoisse l'arrivée de l'auteur de ce bruit. Humain ou Infecté, la situation restait préoccupante. Quoique, la suite était beaucoup moins douteuse si c'était un Infecté ....

Les secondes me parurent des heures. Enfin, une main apparut sur la rampe. Si ca avait été un film, rien n'aurait été plus cliché .... L'individu posa un pied au sol et nous regarda. C'était un homme assez grand et mince. Son âge ? Impossible a dire. Des rides de fatigue et d'amaigrissement striait son visage. Ses habits étaient sales et déchirés. Il n'a pas du souvent sortir de chez lui pour trouver un autre abri, auquel cas il aurait pu "emprunter" des vêtements propres dans une maison abandonnée. Mais je n'ai aucune explication en ce qui concerne ces déchirures et c'est bien ce qui m'inquiete le plus .....

Il s'approcha de nous et nous apostropha, à la fois craintif et autoritaire :

-"Qui êtes-vous ?

-Des fugitifs en recherche d'un nouvel abri, le nôtre ayant été attaqué, répondit-je. Et vous, qui êtes-vous ?

-Je m'apelle Chester. Je suis le propriétaire de cette maison. Si la notion de propriétaire existe encore et que ceci est bel et bien une maison dit-il en désignant un mur démoli"

Le fait qu'il soit propriétaire m'inquiete. Si, comme je le pensais, il est resté dans sa maison la majeure partie du temps, ses sorties se limitent a la quête éventuelle de nourriture. Soit il s'est fait attaquer par des Infectés durant ses sorties, soit ladite nourriture s'est débattue....
Je fit néanmoins semblant de me radoucir, tout en restant méfiant. J'abaissais mon "arme" que j'avait gardée pointée sur lui.

-"Avez-vous a un moment changé d'abri avant de venir ici ? Demandais-je

-Pourquoi cette question ?

-Simple curiosité de ma part

-Non. Dès que la menace a pointée son nez, je me suis réfugié ici sans en sortir

*Mes craintes se confirment, pensais-je. Restons sur nos garde.*

-N'avez vous jamais essuyé d'attaques ?

-Non, pas vraiment. Ils ne se sont pas encore approchés d'ici.

-Peut-on vous demander de rester ici dans ce cas ? Nous serons au moins a l'écart d'attaque pour la nuit.

-Bien sur. Nous sommes dans un monde ou la solidarité est de rigueur. Faites comme chez vous."

Il partit dans une autre pièce et revient avec une bouteille d'eau. Pleine. Il a menti. Il est déja sorti. C'est impossible sinon. Ses réserves serait mortes au bout d'un mois. Je décidait de redoubler de vigilance et de garder une attitude distante. Je prevint discretement mon frère et il acquiesa d'un hochement de tête.

Il nous parla de lui, de sa vie avant la guerre. Un homme lambda, marié mais dont la femme faisait partie des 9/10 de la populations victimes de cette guerre, sans enfants, un travail banal, un salaire moyen. Je prend conscience qu'une autre réalité que celle-ci a déja existée. Cela me fait bizarre .... ce désert nucléaire, la fuite perpétuelle, la quête de ressources, c'est devenu naturel pour moi. Et je ne suis pas effrayé. Ou moins qu'avant. Et plus méfiant aussi.

Nous continuâmes ainsi a bavarder jusqu'au soir. Nous partîmes nous coucher tôt, la fatigue commencant a nous gagner. Il indiqua une pièce à l'étage qui servait autrefois de chambre et qui ne contenait plus qu'un lit superposé. Nous nous installâmes et il prit congé. Dès que je fut allongé, mes yeux commencèrent a se fermer.

Je me reveillais quelques heures plus tard. La lune scintillait toujours à l'exterieurs, a travers la fenêtre brisée. J'entendis cependant des voix dans la chambre que Chester nous a désignée comme la sienne. Je vérifiait le lit du haut : mon frère était toujours la. Je sortis de ma chambre et me dirigea vers celle de nôtre hôte. La porte étant brisée, j'entendit les voix clairement, même en maintenant une certaine distance. Celle de Chester conversait avec une voix grave et rocailleuse.

-"Combien sont-ils ? Demanda la voix

-Deux. Deux frères. Répondit Chester d'une voix tremblante

-Ils se méfient de toi ?

-Non. Je leur ai raconté mon histoire pour les mettre en confiance.

-Ont-ils l'intention de rester ?

-Je n'en sais rien.

-Dans ce cas, nous attaquons ce soir, dans quelques minutes.

-Il n'y a pas de risque qu'ils se réveillent entre temps ?

-Alors .... va vérifier toi-même. Je vait chercher les autres.

-Bien"

Avec angoisse, j'entendit les pas de Chester, les mêmes que ceux qui m'effrayait le matin même, commencant a sortir de la pièce. Et cette fois, même en conaissant son identité, ils m'effrayaient tout autant.

Désert Post ApocalyptiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant