Chapitre 3 : Dans la nuit noire

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Je reculais lentement, à pas léger, suivant le mur a tâtons. Mes sens étaient tous en éveil, distinguant le sol craquelé dans la faible lumière émise par la porte ouverte, entendant mon propre souffle, sentant la sueur couler sur ma peau.

Ma main dérapa au niveau de la porte que j'avait laissé ouverte. Je me rattrapais au mur, retenant ma respiration.

Je ne pris pas le temps d'écouter si quelqu'un eu entendu ma "chute" et fonça réveiller mon frère. 2 réveils en 2 jours ... de quoi faire augmenter nos moyennes. Et lui donner envie d'investir dans un réveil matin si c'était possible.

J'empoignais le sac et entendis un bruit de pas vers la porte d'où je venais, à l'autre bout du couloir. Pas le temps de sortir par la porte. Je me dirigeais vers la fenêtre et, saisissant un jouet d'enfant sur le sol, achevai de la briser. Allez c'est qu'un étage ... Je dois sauter ...

Aïe

La seule pensée que j'avais sur le moment

Aïe

Je n'aurais pas dû sauter. Mon frère a descendu plus intelligemment, comme sur un mur d'escalade.

Aïe

Je me suis salement foulé la cheville. J'espère que je ne me suis rien cassé. Si tout est intact, ça guérira vite mais les déplacement seront plus compliqués. Il mit son bras par dessus son épaule et, prenant le sac, m'aida à avancer.

Nous n'allons pas très vite mais personne ne nous suivait. Nous comptions sur la déduction de nos poursuiveurs pour leurs faire croire que nous irions a l'opposé de là où nous sommes arrivés. Nous y allons effectivement mais nous décidions de faire un grand détour, et donc repartir dans la direction où nous étions arrivés, puis prendre par l'est pour rejoindre le chemin que nous avons commencé à emprunter.

Nous reprîmes donc de nouveau la route, par le même chemin par lequel nous étions venus. Je marchais difficilement, mon frère me soutenant, mon bras sur son épaule. Ma cheville me faisait toujours souffrir. Quelques heures plus tard, le jour peinait à se lever et le soleil était assez timide, perçant difficilement de sombres nuages. Je ricanais intérieurement.

Comment le climat a-t-il pu être aussi peu affecté par une telle catastrophe ? On ne sait finalement que peu de choses ... le Front nous laissais à l'écart des informations importantes. On laissait ça aux adultes ... ben voyons ! On a 16 ans ! On aurait quand même pu être tenu informé, ne serait ce qu'au cas où nous ayons à survivre de nous même comme maintenant ! Mais non ! On ne nous a rien dit ! Et ils se croient intelligents ! Mais qui doit s'en sortir tout seul maintenant ? Pfff ... de toute façon, ils sont tous morts. Normalement. Donc on ne peut plus rien leur reprocher. Encore heureux parce que si je les avais sous la main ...

Un bruit me tira de mes pensées. Mon frère a poussé un cri de douleur.

"-Qu'est ce qu'il y a ?

-Tu me fais mal ... le sac est lourd et ton bras ...

Je retirais mon bras de son épaule.

-Excuse moi. Ça va aller ou on doit s'arrêter ?

-Mieux vaut s'arrêter on pourra se reposer tout les deux ...

-D'accord"

Je regardais autour de moi. Le problème dans ce genre de cas, c'est qu'il y a pas trop d'endroits pour se cacher. Et vu qu'il n'existe pas de "Petit guide du réfugié dans le désert", on va devoir rester à découvert pour se reposer. Je m'assis, grimaçant de douleur quand ma cheville toucha le sol. Mon frère s'assit aussi, se servit du sac comme d'un oreiller et s'allonge avant de fermer les yeux. Le pauvre ... il a eu trop de nuits coupées.

Je finis par m'allonger et regarder le ciel. Le soleil commençait à être plus visible, et les nuages plus dissipés. Je plissais les paupières et regardais les mouvements des nuages, tout à mes pensées.

On fuit. Encore et toujours. Dans quel but ? A quoi bon fuir ? Qu'est ce qu'on fera après ? Y-a-t-il encore des humains en vie, comme Chester ? Combien y-a-t-il d'Inféctés ? Pire, sont-ils organisés ? Sont-ils assez intelligents pour ca ? C'est une hypothèse plausible ...

Je secouais la tête. Inutile de me préoccuper avec ce genre de pensées. Il faudrait plutôt songer à survivre dans ce monde. Je fermais les yeux et ne tardais pas à m'endormir.

*****

Mon frère me réveilla quelques temps plus tard. Juste retour des choses, pensais-je. Il m'aida à me relever, la cheville étant encore douloureuse, mais je pus quand même prendre le sac sur les épaules. Nous marchâmes pendant un temps interminable. Soudain, mon frère s'arrêta.

"- Qu'est ce qu'il y a ?

-Regarde devant toi"

Tremblant d'épuisement, je relevais la tête. Devant nous s'étendait les vastes ruines d'une grande ville.

Désert Post ApocalyptiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant