Chapitre 7

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Je suis à l'infirmerie. Ma jambe est dans un plâtre de bois. Il y a trois jours, quand nous sommes revenus, ils se sont empressés de nous soigner. Peter a reçu des somnifères pour qu'il dorme. Les visites sont interdite donc je n'ai toujours pas vu Arthur et Rose. J'attends avec impatience les Mri qui s'occupent de moi. Ils m'ont dit que je pourrais sortir aujourd'hui. Ma valise est prête. Peter a quitté l'infirmerie hier. Enfin, les Mri arrivent, ils sont accompagnés d'Arthur. Il a des béquilles de bois à la main.

-Vous pouvez sortir, me disent les Mri

-Merci,

Ils ne m'entendent pas car ils sont déjà partis. Arthur me regarde :

-Déjà prête !

-Oui et je t'ai attendu.

Il me tend les béquilles.

-Non, je ne prends pas ça !

-Tu es obligé

-Hors de question

Je me lève, m'appuis sur ma jambe et je grimace.

-D'accord, je les prends

Il lève les yeux au ciel. Je prends les béquilles. A la sortie, Rose me saute dessus.

-Doucement,

-Comment tu vas ? Raconte-moi tous ce qui s'est passée, je veux tout savoir, m'ordonne-t-elle

- Oui, calme-toi. Je te raconterais se soir.

Autour de nous, les autres s'active et se regroupe. Ils détruisent les abris et effacent nos traces. Les infirmiers transportent les malades

-Nous allons repartir. Il faut arriver à la frontière avant l'hiver.

Sophie nous place par âge. Elle se tourne vers Arthur :

-Peux-tu te mettre à l'arrière ?

-Oui mais Lucie peux-t-elle venir ?

Elle me regarde et sourit :

-Bien sûr

On va à l'arrière. Nous nous mettons en marche.

-Comment c'était ?

-De quoi

-La journée entre toi et Peter

-On était brisé et fatigué. Tu imagines une communauté de religieux. Personne ne se parle. C'était la même chose sauf que nous nous étions fatigués.

-C'est bientôt fini. Dans quelques semaines nous serons à la frontière.

-Non, ce ne sera fini que quand nous serons chez nous. Quand nous aurons reconstruit notre village, quand on aura récupéré les petits, quand la guerre sera finit et qu'on pourra vivre en paix. Ce sera fini quand nous aurons des enfants et que nous serons heureux. Ce sera finit mais dans des années et je ne serai peut-être plus vivante.

-Pour certains d'entre nous, nous serons chez nous de l'autre côté de la frontière.

-Seras-tu heureux seulement dans quelques semaines ?

-Non, mais dès que j'aurai récupéré mes frères et sœurs.

-Si vite !

-Il ne me faut rien de plus

-Mais tous les morts !

-Je ne les connaissais pas.

-Comment peux-tu ?

Les RescapésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant