Chapitre 4

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<< – Oh seigneur vous voilà ! s'écria Cendrillon, faussement sanglotante.
– Ma pauvre Cendrillon, expliquez moi donc votre malheur, votre mère est restée muette comme une tombe.
– Oh mon cher Gérald, il s'agit de Marie, ma sœur. Un grand malheur s'est abattue sur elle cette nuit, elle a été assassinée mon prince. dit-elle en se prenant le visage dans les mains.
Le visage de son interlocuteur se décomposa et celui-ci tomba à genoux
– Dieu... Qu'ai-je fait pour que les femmes que j'aime s'en aillent toutes ainsi ?
Sa mâchoire était serrée et il se retenait pour ne pas se mettre à pleurer. Des larmes perlaient cependant sur les coins de ses yeux.
– Nous vous avons mandé mon prince pour vous demander, non que dis-je vous supplier de lui laisser une place quelque part afin de l'enterrer. Je ne supporterai pas de voir ma fille enterrée dans mon jardin chaque jour de ma vie. pleura la mère de la blonde.
E... Évidemment Ma... Madame. Elle appartient désormais à Dieu, et sa tombe sera creusée dans le cimetière royal, puisque nous allions nous marier.
Cendrillon baissa la tête, mimant la tristesse, alors que c'était la jalousie qui s'emparait d'elle à cet instant.
Si cela puit vous consoler très chère Madame, je prendrai Cendrillon pour épouse. Vous aurez au moins la chance de vivre comme des reines votre fille Aline et vous, en compensation de votre malheur. Si vous l'acceptez mademoiselle. continua-t-il en regardant la jolie blonde.
Je ... Oui je l'accepte mon prince. >>
Le jeune homme lui adressa un sourire triste et demanda d'une voix à peine audible à voir la jeune défunte.
La mère des trois jeunes filles le conduit alors à la chambre de l'intéressée et lui dit :
– Allez-y seul. Je ne puis voir ce visage défiguré une fois de plus.
Le prince baissa la tête et entra dans la chambre. L'odeur commençait déjà à se dégrader, et des mouches virevoltaient autour du visage plein de sang de Marie.
A cette vision, Gérald tomba à nouveau à genoux, au pied du lit de sa bien aimée et se mit à sangloter.
– Si seulement je vous avais emmenée avec moi, Marie, si seulement je n'avais pas attendu... Je vous aime, je vous aimerai toujours, qui que soit ma future épouse.
Le jeune homme se releva et s'approcha des lèvres ,épargnées de peu par le couteau de Cendrillon, du corps, et déposa les siennes dessus, délicatement, les yeux fermés.
Il resta longtemps ainsi, à embrasser sa bien aimée décédée. Au bout d'une dizaine de minutes, il se retira et glissa un drap par dessus le corps, qu'il prit dans ses bras.
Il sortit de la pièce sous le regard triste de Cendrillon et sa mère, ainsi que sous les pleurs d'Aline, qui venait de se réveiller et que sa mère venait de mettre au courant.
Le jeune homme porta ainsi le corps jusque dans le compartiment à bagages de sa calèche, et essuya une dernière larme de son œil.
<< – Cendrillon, avant qu'un second drame ne se produise, je vous emmène loin de cette maison. Je vous présenterai à ma famille, qui vous aimera beaucoup j'en suis sur. dit-il à l'adresse de la blonde, qui l'avait suivi avec le restant de la famille. Quant à vous deux Mesdames, vous êtes sous la protection royale désormais. Mes parents viendront régulièrement vous rendre visite et des gardes seront employés à surveiller la maison jour et nuit. Trois femmes de ménage sont également à votre disposition. A bientôt mes amies.
– Je suis navrée mais je ne suis pas encore habillée convenablement... Puis-je mon...
– Il y a tout ce qu'il vous faut au palais. Vous aurez du temps avant de rencontrer père et mère, c'est promis.
– Bien... répondit la belle blonde. >>
Elle dit rapidement au revoir aux deux dernières habitantes de la maison, et s'assit dans la calèche aux côtés du prince, comme elle l'avait désiré. Son plan fonctionnait parfaitement jusque là, la prochaine étape serait de plaire aux parents du jeune princes Desfornes, mais cela n'allait pas être si compliqué après tout.
Le trajet jusqu'au palais se fit dans un silence complet. Gérald, la tête baissée, ne pouvait retirer la jolie Marie de ses pensées, tandis que Cendrillon commençait à s'ennuyer.
– Puis-je vous proposer un jeu Gérald ? Afin de mieux passer le temps.
– Pardonnez-moi Cendrillon, je ne suis pas d'humeur. répondit le prince d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait souhaité.
Piquée au vif, la jeune fille préféra contenir sa colère et respira bien profondément. Tout allait bien se passer, il tenait à elle, et si ce n'était pas le cas, il apprendrait. Après tout il l'avait tout de même désignée pour être sa femme.
Au bout d'une heure, les deux fiancés arrivèrent au palais, ce qui effaça instantanément la colère de la jeune Cendrillon. Elle se rappela juste à temps qu'elle devait encore avoir l'air triste pendant quelques temps. Quelle plaie cette sœur, elle trouvait un moyen de la gêner même dans la mort.
Le prince Desfornes descendit en premier de la calèche avant d'aller ouvrir la portière de Cendrillon et de l'aider à descendre. Ils marchèrent main dans la main à une distance convenable jusqu'à la grande porte d'entrée en or, qui s'ouvrit sur leur passage.
– Bienvenue Monsieur Desfornes, héritier du trône, bienvenue mademoiselle Marie. déclara une femme guère plus âgée que Marie.
– Hum... Cendrillon...
–Bienvenue mademoiselle Cendrillon. continua-t-elle.
La jeune fille répondit d'un gracieux signe de tête avant de suivre son compagnon vers de grands escaliers d'or. Les deux jeunes fiancés montèrent deux étages sans un mot, puis le prince tourna dans un couloir et s'arrêta devant la troisième porte sur la gauche.
– C'est votre chambre ma chère, vous trouverez tout ce dont une jeune fille a besoin dans les armoires et la salle de bain. Je viendrai vous chercher dans une heure. Enfin... La plupart des filles mettent une heure mais... Peu importe, frapper à la porte d'en face quand vous serez prête. dit le prince d'une voix sans vie.
– Bien mon prince. tenta Cendrillon avec un grand sourire afin de détendre l'atmosphère, ce qui ne marcha absolument pas puisque le prince se contenta de baisser la tête avant de claquer la porte de sa chambre.
Cendrillon entra à son tour dans sa chambre, et ne put être qu'émerveillée par ce qu'elle avait sous les yeux : des armoires entières de robes, foulards, chaussures, bas, corsets somptueux et sur une coiffeuse dans le coin de la pièce, les produits de maquillage les plus réputés de la cour.
Cendrillon sourit : son plan était sur le point de se terminer.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 22, 2016 ⏰

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