Je reste bloquée sur son message, je relève la tête et aperçois le regard tracassé de ma sœur posé sur moi. Elle s'approche de mon oreille et me chuchote :
- Que se passe-t-il ?
- Rien ne t'inquiète pas, tout va bien.
- Ne me mens pas, je le vois.
- C'est juste que je commence à fatiguer, et je pense à maman.
- Ne t'en fait pas pour ça, mais je sens qu'il y a autre chose mon cœur ?
- Non, je te jure ça va, je vais allez me coucher.
- OK, pas de soucis bonne nuit, je t'aime fort ne l'oublie pas d'accord.
- Je t'aime aussi, à demain.
Je la serre fort dans mes bras et nous nous faisons un énorme câlin. Je me lève dit bonne nuit à Allen, puis me penche pour dire à bientôt à Evan en lui faisant la bise, et pars en direction de ma chambre. Une fois la porte fermée, je me laisse aller et m'assois par terre. Les larmes que je retenais commencent à couler à flots. Je rouvre son message et le relis encore et encore. Je ne sais plus ce que je dois faire, je suis complètement perdue. Dois-je lui répondre ou pas ? Pourquoi j'ai si mal ?
Une semaine plus tard :
J'ai évité toutes communications avec Dean depuis sept jours. Pour moi c'était une vraie torture de ne pas décrocher ni de lui répondre. Je ne fais que penser à lui et ça me fait peur, je ne comprends pas pourquoi je ressens ce vide. Des textos qu'il m'a envoyés disaient « qu'il était désolé de ce qu'il m'avait écrit » et d'autres « que je lui manquais ainsi qu'il ne comprenait pas pourquoi je ne répondais plus ».Finalement j'ai arrêté de les lire, c'est trop douloureux, j'ai failli craquer à plusieurs reprises. Malheureusement je ne peux pas me le permettre, je suis beaucoup trop détruite. Je ne veux pas l'entrainer dans ma chute.
Les jours qui passent sont plus longs les uns que les autres, mes pensées dérivent toujours vers lui. Aujourd'hui, j'ai rendez-vous à la gendarmerie comme d'habitude pour avoir les résultats de ma prise de sang. Voilà deux jours que Dean ne m'envoie plus rien et j'ai l'impression que mon cœur se déchire un peu plus. Nous sommes vendredi et ma mère a enfin appelé mercredi, au bout de plusieurs jours sans nouvelles. Elle s'est souvenue que j'existais je présume. Normalement elle est censée rentrer en fin ou début de semaine prochaine. Je trouve ça vague, mais au fond je ne m'en porte pas plus mal. J'ai dit à Amber qu'elle devait sûrement revenir ce soir, car j'ai envie d'être un peu seule. Et puis je ne veux pas déranger non plus, même si je sais que je ne les embête pas.
Mon ainée me sort de ma rêverie en me disant que nous devons décoller, mais elle veut que j'y retourne uniquement quand ma mère appellera de l'appartement. Il faut que je réfléchisse à une issue de secours pour pouvoir rentrer, j'ai besoin d'être seule et de souffler. Je monte dans la voiture et m'enferme dans ma musique. Je sélectionne dans ma Play List « hello de évanescence ». Mon esprit s'évade sur tout ce que j'ai vécu, ses mains sur moi, ses paroles obscènes ainsi que ses insultes. Une larme coule sur ma joue, puis deux, j'aimerais n'avoir jamais été mise au monde. Je me sens sale, trahie et surtout impuissante.
J'essuie vite mes yeux pour que personne ne puisse s'en apercevoir. Je vois que mon beau-frère me regarde dans le rétroviseur, mais ne me dit rien et je l'en remercie d'un sourire. Au bout d'un moment je remarque que nous sommes devant le poste de police. Nous sortons du véhicule et rentrons dans le bâtiment. On commence à me connaitre ici, même plus besoin de me présenter. Je pars dans la salle d'attente le temps qu'on vienne me chercher. Je me sens vide, énervée et surtout stressée de savoir si j'ai quelque chose ou pas. Le chef de brigade fini par apparaitre et me demande de le suivre dans son bureau.

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coeur meurtri
RomanceMia est une jeune femme de 28 ans, elle n'a rien d'exceptionnelle, juste une fille banale. Enfant, elle avait des rêves, comme tous les autres. Du moins, elle pensait, sauf que du jour au lendemain, on lui a tout arraché et il ne lui reste plus rien...