chapitre 11

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Ce n'est pas vrai, comment c'est possible, je ne m'y attendais pas du tout...

Que fait-il là ? Je ne suis même pas habillée. Malheur, je suis pétrifiée, il ne m'a pas l'air de bonne humeur à écouter sa voix. L'interphone qui sonne encore une fois me sort de ma rêverie. Je décroche de nouveau et j'entends :

- Mia si tu ne m'ouvres pas cette porte je te promets que j'arriverai à entrer et ça se passera encore moins bien tu peux me croire.

- Tu me veux quoi Dean ?

- Parler et surtout comprendre pourquoi tu me fais ça. Donc ouvre, de toute façon je ne partirais pas sans mes réponses.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

-Mia ne me force pas à agir.

- OK d'accord, je t'ouvre, monte.

Je suis à la porte complètement morte de peur, je l'entends grimper les escaliers, je suis tétanisé sur place je ne peux pas bouger d'un millimètre. Un flash me passe devant les yeux, je suis en serviette. Merde je fais quoi ? Mais bien sûr c'est trop tard, il est là. Il s'arrête face à moi, il m'analyse me détaille des pieds à la tête. Je ne peux détacher ma vue de lui, je le vois déglutir et mon cœur se met à accélérer, je ne comprends pas pourquoi. Mais il reprend vite contenance. Il m'a l'air triste et énervé à la fois. Je sens mes joues chauffer, j'ai l'impression d'être paralysée. On dirait que ça lui plait. Il règne une atmosphère bizarre, je n'ai jamais connu ça. Il m'arrive quoi ces derniers temps ? Il me regarde toujours, et me sort d'un coup :

- Je peux entrer ?

- Ou... oui, par....pardon, bien sûr, vas-y. Je t'en prie.

Respire Mia, inspire, expire. Tout va bien aller. Je me décale pour le laisser entrer, et il le fait exprès, il se colle à moi. Son odeur s'immisce dans mes narines, ce parfum est juste magnifique. On dirait que j'ai des papillons qui se logent dans mon bas ventre. Non, mais ça va vraiment plus moi. Je ne peux pas le faire souffrir, je tiens beaucoup trop à lui.

Je referme la porte en essayant de retrouver mes esprits, car il va falloir gérer la suite, il est venu pour des réponses. Malheureusement, il va en avoir, je dois le faire fuir. Je le regarde, il est là, son sac à ses pieds et il attend. Je n'ose pas bouger, je ne m'étais même pas rendu compte que je bloquais ma respiration. Il faut que je brise ce silence pesant.

- Je vais m'habiller, fais comme chez toi si tu as soif ou autre.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je file m'enfermer dans la salle de bain. Je m'adosse à la porte et je lâche un long soupir, mes jambes ont l'air d'être en coton. Je me sens tellement vivante en sa présence, mais je ne peux pas autoriser qu'il sombre. Je décide du mieux pour lui-même, je sais que je vais souffrir encore plus, mais tant pis. Je me passe de l'eau sur le visage, puis mes sous-vêtements suivi d'un jogging et d'un débardeur. Je prends une grande inspiration pour me donner du courage avant d'ouvrir la porte en direction du salon. Aller, soit forte Mia, dis-toi que c'est pour son bien.

J'arrive dans la salle à manger, il est là, assis, les bras croisés. Il est tellement beau, comment faire pour l'obliger à prendre la poudre d'escampette ? Je sens que je me briserai encore un peu plus. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il se retourne et me lance :

- c'est bon, t'es prête, on peut discuter ?

- Euh.... Ou... oui.

- Alors viens t'asseoir s'il te plait.

- D'accord, tu veux boire quelque chose avant ?

- Oui merci, mais prend la bouteille car tu n'échapperas pas à la conversation.

Je reste là, interloquée par ses propos et pars à la cuisine nous servir à boire. Je ne peux même pas avaler mon traitement car il faut que j'aie les idées claires pour suivre ce qui va se passer dans quelques instants. Je remplis les verres, les pose sur un plateau avec des biscuits et pars en direction du salon le rejoindre. Ça y est, c'est la fin. Bientôt il me détestera comme tout le monde. Je suis face à lui, il m'observe mettre les boissons sur la table base. Nos yeux incrustés les uns dans les autres. Les battements de mon cœur recommencent à s'affoler, je sens que je vais mourir. Ça doit être le stress, oui c'est ça. Je m'assois à ses côtés sans jamais nous déconnecter du regard. Aucun de nous deux ne parle, l'atmosphère est électrique, et il me sort de mes pensées en me disant :

coeur meurtriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant