Chapitre 12

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- Non, Mia. Je ne partirai pas.

Je ne réponds plus à ces appels incessants, je ne peux plus répondre. C'est beaucoup trop dur pour moi, trop de choses m'arrivent en ce moment. Je m'allonge en position fœtale, et mes larmes coulent sur mes joues. Ça fait remonter trop de mauvais souvenirs à la surface. Je suis perdue, je n'ai jamais aimé être touchée auparavant, pourquoi cette fois-ci est-elle différente ? Le calme s'installe dans l'appartement, c'est si paisible. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis dans la salle de bain. Au bout d'un moment, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer. Je trouve alors le courage de me remettre sur mes jambes, je tourne le verrou avec prudence et sort la tête. Je ne vois rien et il n'y a aucun bruit, il est parti. Pourquoi cela me fait si mal, c'est ce que je voulais non ? Je me dirige vers le salon pour aller m'allonger dans le canapé, et souffrir en silence de mon cœur meurtri encore une fois. Mais contre toute attente, il est là, vautré sur mon fauteuil avec un sourire victorieux sur le visage. Je sens une vague de joie me submerger. Il met fin à ma rêverie en me disant :

- Coucou Mia, eh ben si j'avais su qu'en faisant juste claquer une porte tu serais sorti. Je l'aurai fait plus tôt.

J'essaye de reculer pour retourner d'où je viens, mais il attrape mon poignet et me tire à lui. Je tombe sur le sofa, il me pose une main sur ma nuque. Il me chuchote ensuite au creux de l'oreille :

- Oh non, tu ne m'échapperas plus ma belle.

Un frisson exquis parcourt mon échine à l'entente de cette phrase. Son emprise se resserre au fur et à mesure que je me débats, mais je remarque vite qu'il ne me lâchera pas. Ses yeux sont doux et rassurants, sa poigne est peut-être ferme, mais on dirait qu'il veut m'insuffler sa détresse par ses gestes. Pourquoi aurait-il besoin de moi ? A-t' il peur que je l'abandonne ? Il me berce comme il peut pour détendre mes muscles. Sa chaleur me procure une sensation de réconfort, les mots sont inutiles pour nous comprendre. Tout est confus dans ma tête, cela m'effraie. Le peu de force qui me restait me quitte, mes mouvements se font de plus en plus rares. Je suis tellement sereine dans ses bras que je finis par sombrer petit à petit. Mon corps se fait soulever du canapé, j'ouvre difficilement mes yeux et je vois Dean me porter jusqu'à mon lit. Il me recouvre de ma couette, et commence à s'éloigner alors je lui murmure d'une voix ensommeiller :

- Reste s'il-te-plait, dors avec moi. Je ne veux pas que tu me laisses.

- Tu es sûre ?

- Oui, j'ai besoin de toi, tu m'apaises. Je t'en supplie, ne me force pas à le redire.

Je suis tellement bien en sa présence, que j'en suis vulnérable. Il s'approche, monte me rejoindre, et me presse contre lui en me murmurant :

- Dors maintenant mon amour, je suis là, plus personne ne te fera de mal. Tu ne crains plus rien.

Subitement son souffle est contre ma nuque, il dépose ensuite un baiser sur mon front. À ce moment précis je me sens protégée, aimée comme jamais je ne l'ai été. Il me tire et je me retrouve le dos plaqué d'un coup à son torse. Je m'endors quasi instantanément, sans même avoir avalé mes médicaments.

J'ai fini le travail, encore une journée où j'ai été faire le babysitting de ma mère. Je n'ai pas envie de rentrer. Je marche lentement au bord de la route me faisant klaxonner par les voitures, mais je me fiche. Je croise une fille du collège, elle me demande pourquoi je ne suis pas venue en classe. Je mens, comme d'habitude, je lui réponds que je sors du médecin. On reprend chacune notre chemin, je vois ma maison, une boule se forme dans ma gorge. L'envie de vomir se manifeste, il doit m'attendre, comme tous les jours. Je suis devant la porte, je ravale mes larmes et entre...

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 22, 2016 ⏰

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