Les hommes en noir [Jikook]

21.5

BONUS

Jungkook regardait le sol depuis quelques minutes. Son cœur battait lentement et sa respiration se faisait régulière, tandis que ses yeux ne pouvaient se détacher du parquet clair de sa chambre. Jimin était parti en week-end 2 jours avant et il le reverrait le lendemain, mais le plus jeune avait le pressentiment que tout ne se passerait pas comme il le voudrait. En un sens il avait l'impression de guérir, que cette folie partait au fur et à mesure que le plus vieux lui disait qu'il l'aimait. Il avait l'impression de devenir normal en même temps que son copain lui accordait de l'amour. Mais il ne savait pas qu'il se trompait. Les hommes en noir savaient se cacher, pour mieux faire souffrir à leur arrivée.

Le jeune homme aux cheveux noirs violacés regarda l'heure, ses yeux se levant difficilement vers son réveil posé sur le guéridon se trouvant au côté de son lit. 20h. Tout lui semblait à priori normal, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur de leur retour. Ce sentiment d'insécurité lui retournant l'estomac à chaque moment qu'il clignait des yeux ne cessait pas, et il avait cette constante peur de voir arriver ces hommes après un simple battement de cil. Même s'il était plus rassuré grâce à la présence de Jimin, son corps se tordait de nervosité, comme s'il vivait dans la continuelle question de la vie. Allait-il mourir ou être fort ? Cette interrogation ne faisait que rester dans son esprit, et ce même quand le jeune dormait.

Jungkook continua de penser à Jimin pendant une dizaine de minutes. Son cerveau lui montrant la copie parfaite de son visage harmonieux, comme pour lui donner l'envie de saisir la chance qui l'aiderait à survivre. L'adolescent pouvait se raisonner autant qu'il le pouvait, son amour pour son ainé était trop grand, et il avait beau détester le fait qu'il soit gay, certaines fois il se demandait comment il aurait fait pour ne pas tomber amoureux de lui. Même s'il n'aimait pas ce qu'il était, il s'acceptait de temps à autres car il était fier d'être éperdu de cette personne qui le rendait heureux.

Puis des murmures. Des murmures se faisant de plus en plus forts jusqu'à se transformer en cris. Jungkook boucha ses oreilles et ferma ses yeux avec violence, tandis que son corps se recroquevilla dans le coin de sa chambre. Ils étaient de retour, et pourtant il croyait les avoir fait fuir. Ses mains n'empêchaient rien, les cris qui ne cessaient de lui dire de se faire saigner étaient toujours autant audibles. Une autre preuve de la fausse réalité qui se présentait à lui, lui prouvant une fois de plus que son cerveau était le seul responsable de ce carnage.

Il se faisait d'autant plus violence pour obliger son corps à ne pas ouvrir ses paupières rien qu'un instant. Il avait peur, peur de les voir une fois de plus, voir leur visage qui n'existait pas, voir leurs habits qui n'en étaient pas. Il était effrayé de voir leurs formes imaginaires, mais qui semblaient pourtant si réelles. Ses jambes tremblaient tandis qu'elles étaient collées contre son torse, sa tête enfouie dans ses genoux pendant qu'il essayait de se convaincre que tout ceci n'était pas la réalité. Mais pourtant il avait l'impression que tout ce qu'il observait n'était pas factice.

Les cris devenaient trop forts et il ne pût s'empêcher d'enlever ses mains recouvrant auparavant ses oreilles. De toute façon elles ne servaient à rien, il le savait, mais il avait l'espoir à chaque recommencement que celles-ci pourraient lui être utiles. Ses yeux s'ouvrirent, il était fatigué de forcer sur ceux-ci alors qu'il pouvait les garder ouverts et leur faire face une fois de plus. Mais il n'osait pas les lever, effrayé de croiser du regard l'âme de ses faucheuses déguisées. Il savait que la mort était de plus en plus forte à chaque réapparition, mais cette fois-ci elle avait l'objectif de le tuer.

D'autres murmures s'ajoutèrent aux cris. Il pouvait par moments entendre « Saigne et on s'en va, taille toi les veines et c'est fini, au moins quelques instants de liberté », et malgré les recommandations de Jimin il y croyait, alors même qu'il savait que tout ceci n'était que fruit de son imagination. Ses yeux se levèrent l'espace d'un instant, ses pupilles rencontrant l'habit noir d'un des trois hommes qui lui faisaient face, si on pouvait les appeler des « hommes » à la place de « monstres ». A ce simple contact visuel, un cri plaintif sorti de sa bouche, tandis que ses yeux se fermèrent aussi vites qu'ils s'étaient ouverts. Il était terrifié.