Chapitre 0. En guise de prologue.

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Le bruit aigu du réveil matin vint se porter à mes oreilles. Je m'empressai d'y mettre fin pour ne pas réveiller ma colocataire. Je passai ma tête à travers les rideaux adjacents à mon lit. Malibu était si paisible, si belle, si pure, si reposante. La lueur orangée se montrait timide ce matin, comme si elle avait peur de se montrer. Et pourtant, elle était bien présente, je pouvais la distinguer au loin, mais elle se montrait peu motivée à éclore. J'observai mon cellulaire, déjà 22 degrés dans cette ville qui m'avait accueillie depuis maintenant une semaine. Je me dirigeai vers la salle de bain conjointe et allais enfiler mon ensemble Nike Pro noir avec de léger détail blanc dans le style « aztèque » sur le top. Devant le miroir, je pris ma brosse et attachai mes cheveux en une queue de cheval haute bien serrée. Arrivée dans la cuisine, j'allumai les lampes et me servais un verre d'eau fraîche afin de réveiller mon organisme comme il se doit. Une fois cette étape terminée, j'entrai dans la salle à manger, ayant une vue directe sur la mer de sable fin à 100 mètres de l'habitacle, grâce à l'immense baie vitrée dont elle était affublée. Je sortis les couverts de la simple commode blanche ainsi que les dessous de table en bambou. Je disposais la table. En quelques secondes le travail fut terminé. J'apportai les tasses pour le café, les verres à jus d'orange et ceux réservés à l'eau. Je les arrangeai exactement comme je l'avais fait pour les autres ustensiles et quittai la pièce une fois le tâche accomplie. Je retournai dans la chambre et pris mes chaussures, elles aussi Nike, au bord de mon lit, n'oubliai pas d'embarquer mon téléphone, mes écouteurs et la pochette pour le fixer à mon biceps et me dirigeai vers le jardin et la porte extérieure. Sur le passage, je pris un double des clés que je mis dans la pochette. Ma journée pouvait officiellement commencé. Il était 5h38.


Rien de telle qu'un son hispanique pour me mettre en jambe de si bonne heure. Je sélectionnai ma playlist « ESPAGNOL » sur mon cellulaire et l'harmonie de Shakira vient se porter à moi. J'avoue que je ne comprend absolument rien à ce qui est dit dans cette chanson, et c'est la même chose pour toutes les autres chansons hispaniques, mais le rythme est tellement entraînant que je ne peux m'empêcher d'en écouter en boucle. Mes jambes prirent directement une allure assez soutenue et un tempo qui collait approximativement avec celui que tapait la musique dans mes oreilles. Le vent frais provenant de la mer fouettait les parties de mon corps qui n'étaient recouvertes par aucun bout de tissu. Ce froid apporta un contraste à ma peau déjà chaude et en constante augmentation de chaleur suite à son activité sportive. Le sol filait sous mes pieds à une vitesse plaisante, c'était un bon train et il me convenait agréablement, j'étais dans une bonne forme aujourd'hui. C'était une règle que je m'étais fixée, même si je ne suis pas dans une forme exceptionnelle, je fais mon jogging quotidiennement et cela sans concession et même si je dois pour cela me lever avant même les premiers chants des oiseaux. J'aime courir, j'aime vraiment ça. Ça me permet de me sentir bien, d'être de bonne humeur, de me sentir en vie, d'évacuer toutes mes pensées noires et nuisibles.

La route sur laquelle je courrai était on ne peut plus calme, pas une voiture à l'horizon. Je restai sur la route lorsque je m'en allai courir à Malibu de si beau matin. Forcée de constater que je n'avais rien de très stéréotypé des filles que l'on peut voir dans les films. Celles qui courent sur la plage, cheveux dans le vent comme pour se donner un style, passant devant les garçons dans le seul but de les impressionner avec le ventre plat qui a été garanti par une bonne dose de sport et une alimentation correcte, qui est on ne peut plus banale. Même si je sais que courir sur la plage, il n'y a rien de mieux pour les chevilles, les miennes se portent très bien ainsi et même si je ne suis pas particulièrement précieuse, mes cheveux supportent assez mal le sel que projette les écumes de l'océan, alors, je préfère en rester le plus loin possible, surtout quand ma journée de travail débute 1 heure plus tard. On ne sait jamais que je n'ai pas l'occasion de prendre une douche avant.

Le soleil décida, en fin de compte, de se révéler davantage aux alentours de 6h20. L'heure avançant à grand pas, je décidai de finir tout doucement ma boucle et de m'orienter vers un retour à la villa. Au fur et à mesure que les minutes passèrent, je commençai à apercevoir de plus en plus de personnes et de voiture sur les routes. Malibu se réveillait à petits pas. Je vis des joggeurs avec des chiens. J'ai toujours adoré voir ça et si j'avais eu l'occasion d'en posséder un, également, je ne me serais pas privée pour faire mon jogging matinal avec.

J'étais à 300 mètres d'entrer dans la propriété des Hamilton, presque rentrée. Mon chemin allait croiser la route d'un jeune homme qui en se rapprochant ralentit son train de course progressivement. Il se rapprochant de mètre en mètre, je pus remarquer qu'il était accoutré d'une tenue similaire à ceux des basketteurs, à l'exception de ses chaussures qui étaient clairement dédiées à la course à pied. Il avait la même pochette que la mienne pour soutenir son téléphone portable, ainsi qu'une pair d'écouteur. Il enleva d'ailleurs ceux-ci des oreilles lorsqu'il ne fut plus qu'à, à vue d'œil, trois/quatre mètres de moi. Je fis de même pensant peut-être qu'il avait besoin d'informations pour retrouver son chemin ou que sais-je. Je ne suis ici que depuis très peu de temps mais j'ai toujours été éduquée dans l'optique de venir en aide à mon prochain, toujours.

« Bonjour, je peux vous aider, Monsieur ?» lui demandai-je gentiment avec un souffle irrégulier.

Le jeune homme, aussi en haleine que moi, prit quelques secondes avant de formuler une réponse.

« Et ben, ça, t'as un corps de fou, toi.» se contenta-t-il de me balancer.

Pardon ? Dans un premier temps, je l'avoue, je me suis crue en train de rêver. Très vite, j'ai repris mes esprits et me rendis rapidement à l'évidence, il y a des cons partout. En plus de ses paroles, il avait ce regard qui ne voyait en moi qu'un morceau de viande munie d'une paire de seins. Se rabaissement de la femme comme simple objet ne pouvait que me répugner et me faire perdre foi en la fine part d'humanité à laquelle je m'étais raccrochée.

« C'est tout ?» demandai-je choquée.
« Si tu cherches un autre sport que la course pour entretenir ce sublime corps, j'en connais un autre qui devrait de plaire davantage. » continua-t-il toujours en me considérant comme une entre-côte fraîche.
« Effectivement, la boxe me plairait davantage. Et, oh, regarde, pas besoin de sac, j'ai ta tête. » ironisais-je.
« Si après, les douches sont communes, moi ça me va. » rigola-t-il.

En ayant assez des injures de cet individu, je repris une foulée à allure rapide. En faisant cela, j'espérai qu'il ait assimilé le fait que je ne souhaitai pas poursuivre la discussion, enfin, la confrontation, que nous avions partagé. Malencontreusement, il ne semblait pas être du même avis que moi. Il entreprit, allez savoir pourquoi, de me suivre. Il courrait en marche arrière à ma hauteur sans mal. La fortune ne devait pas être avec moi en ce matin car en voulant reprendre la course le plus rapidement possible, j'avais omis de remettre les écouteurs dans les oreilles pour bénéficier d'une bande sonore qui aurait pu sans le moindre mal bloquer les paroles de mon poursuivant.

« Et sinon, c'est quoi ton nom ? » me questionna-t-il comme si nous venions d'avoir une discussion courtoise.

Je me gardai bien de lui répondre.

« Tu vis près d'ici ? » poursuivit-il.

J'opérai de nouveau le même essai de réponse.

« Tu veux aller boire un verre ? »

Sans était trop même pour un sage tibétain. Je perdais vraiment patience. Je me stoppai net.

« Tu dois pas être très doué en relation humaine, toi. Alors, je vais t'expliquer, c'est pas super compliqué. Lorsqu'une fille ne répond pas à tes tentatives minables de séduction, ça veut clairement dire soit, petit un, qu'elle n'en a rien à faire de toi, petit deux que tu t'y prends mal, voir vraiment très mal, petit trois que tu es un pervers visiblement imbu de sa personne qui pense que tous les filles devraient lui courir après au moindre petit sourire qu'il fait . Ou dans ton cas, ce sont ses trois propositions qui sont d'application. »
« Je. » se bloqua-t-il.
« Excuse-moi, c'est peut-être un peu trop difficile pour toi de comprendre des mots aussi complexes alors je vais te le dire plus simplement : Je ne suis pas intéressée par une sous-espèce de primate qui me regarde comme un morceau de gibier. » finis-je enfin.
« Il y a une juste une erreur dans tes propos, ma belle » sourit-il, « Les primates sont arboricoles. » sourit-il de plus belle visiblement fier de sa repartie grotesque.
« Et bien monsieur le spécialiste des primates, rends-moi service, comme le Megaladapis (cf. une espèce de lémurien -primate- éteinte) disparaît. »

Il fut assez scotcher, pourrons-nous dire par cette réplique. Il semblait vouloir s'aventurer sur un domaine qui, au vue de sa tête, était un terrain trop glissant pour lui. Le voyant statique, je me dépêchai de reprendre mon jogging et cette fois-ci, ça tourna en ma faveur, l'individu n'était plus derrière moi. Il faut bien le dire, je ressentais un certaine fierté à avoir réussi à me débarrasser de lui. Quelques 200 mètres plus tard, je mis fin à ma course, tapai assez rapidement le code de la barrière de sécurité et me faufilai dans . Comme je l'avais fait une heure auparavant dans la grande maison des Hamilton, j'empruntai l'une des portes de derrière, celle-ci menait directement à la cuisine.


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Ce n'est pas vraiment un chapitre complet mais je préfère faire court pour pouvoir poster le plus souvent possible!

Mar"

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If I had known - FrançaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant