Chapitre 2.

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Dans les yeux d'Ella, on croirerait voir l'une des merveilles dumonde. Il semblait lui avoir manqué terriblement. Et c'est presquecomme si ce manque l'idolâtrait. Presque comme si elle ignoraitque son fils était un crétin de première, qui n'était pas en mesurede faire preuve de décence envers le sexe opposé. Ou alorspeut-être qu'elle l'ignorait vraiment et qu'il était comme toutc'est fils de bourge « type » : un vrai petit angedevant papa et maman et un vrai connard lorsqu'il n'est pas en leurprésence. Franchement cela ne m'étonnerait guère.


Tout le monde semblait attendre une réaction de ma part. Un peucomme si ce Jai était une personne importante et que je me devais delui transmettre toute ma sympathie pour lui et pour son être. Ilssoutenaient tous le regard sur moi, je portai mon regard, sur la stardu jour. Il me regardait en souriant. Un sourire en coin qui peutsoit signifié qu'il flirte, soit qu'il prépare un mauvais coupssoit qu'il est très fier de sa bêtise. Selon moi, son sourire serapproche plus de la troisième option, à moins que ce ne soit lestrois en même temps ! Il fallait tout de même que je répondepoliment à ce garçon, après tout, c'était quand même monemployeur, ou du moins, le fils de celui-ci.


« Moi de même. Et merci pour le compliment » souriais-je faussement, ce que seulement lui capta directement, ce qui le fis sourire de plus belle.


Je ne le connaissais que depuis 10 secondes et il m'énervait déjà.


Après cette brève salutation, je retournai aussi vite que j'enétais sortie dans la cuisine. J'avais besoin de souffler un boncoup, sans ça il était fort probable que je retourne flanquer unegifle monumentale au brillant petit rejeton de la famille. Je meservis un grand verre d'eau que je bu d'une traite. C'est à cemoment-là que Riley débarqua dans la pièce tout sourire.


« T'as vu, je t'avais bien dit que Jai était super sympa. »


Elle m'en avait fait le portrait le jour où elle était venue mechercher à la station de train pour mon premier jour. Avec Riley, ons'était directement bien entendu. On était sur la même longueurd'onde. Avant d'arriver sur mon nouveau lieu de travail, elle avaitgentiment pris soin de me dresser un portrait de chacun des membresde la famille, ainsi que de leur manie et signe particulier. C'estainsi qu'avant même de rentrer dans la maison, j'avais apprisqu'Ella était allergique à certaines sortes de fruits secs, queOlivia était très susceptible lorsqu'on regardait trop longtemps cequ'elle portait comme tenue, ce qui avait pour conséquence qu'elleretourne aussitôt changer de tenue. Dans la foulée, elle m'avaitégalement expliqué que la famille comportait un cinquième membres,Jai. Celui-ci n'était pas présent pour le moment dans la maison,car il était étudiant à Colombia, à New York. Elle m'avait aussiannoncé qu'il ne rentrerait pas avant la fin du mois voir même lemois d'après. Et pour cause, celui-ci adorait sa vie new-yorkaise etla préférait à la Californie. De plus, m'avait-elle dit, il avaittrouvé un stage dans une entreprise ce qui, selon elle, signifiaitqu'il ne serait pas de retour chez lui avant fin juillet.


Visiblement, elle avait commis une erreur, nous étions à lami-juin, et sa tête d'abruti était belle et bien dans la salle àmanger.


« Mouais » fis-je faussement.

« Mouais ? » m'imita-t-elle.

« Pour être honnête, je l'ai trouvé un peu, comment dire ? Vulgaire et gros lourd. » je marquai une pause. « Tu sais quand il m'a abordé dans la rue toute à l'heure. »

« Quoi ? » fit-elle sans ne plus rien comprendre.

« Le mec dont je te parlai tout à l'heure, tu sais, le con qui m'a traité comme un morceau de viande... » je ne finissais pas ma phrase afin de la laisser trouver la réponse d'elle-même.


Elle se mit alors à rigoler, pas vraiment la réflexion quej'attendais.


« Tu as sûrement dû confondre » dit-elle encore amusée. « Jai ne ferait jamais un truc pareil, c'est un mec correct, respectueux. » elle marqua une pause. « Je te jure. »

« Riley, je n'ai pourtant pas rêvé, c'était lui. Et lui aussi m'a reconnu et il n'a pas manqué de me lancer une pique comme il y a une heure. »

« Écoute, je connais Jai depuis des années, et si je te dis que ce n'est pas son genre, alors ce n'est pas son genre, d'accord ? » commença-t-elle à s'énerver.

« D'accord, j'ai sûrement dû me tromper » finis-je par lui concéder.


Je savais très bien que ce n'était pas le cas, mais je ne voulaispas tenter de la froisser davantage. Elle avait l'air satisfaite dema dernière intervention, elle partie avec le sourire en directionde la salle à manger discuter avec la famille.


A la fin du petit-déjeuner, je pris l'initiative de proposer à Riley de la remplacer pour aller conduire Clara à l'école. Je prétextais que je la trouvai très fatiguée aujourd'hui et que je préférai qu'elle se repose. Elle accepta directement ma proposition. Le but de la manœuvre principalement d'éviter tout débordement. En théorie, cen'était pas moi qui devait effectuer cette tâche matinale, mais je souhaitais m'éloigner un peude l'ambiance qui régnait dans la maison, des tensions avec Rileyainsi que, et surtout, du désagréable new-yorkais. Durant le trajetjusque l'école, Clara n'arrêtait pas de me parler de son frère :« ah, qu'il est beau, ah qu'il est gentil, ah qu'il... ».Après tout, je préférai en entendre parler plutôt que devoir sa tête hautaine.

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Chapitre très court, je m'en excuse, mais je souhaitai faire plaisir aux gentilles personnes qui suivent déjà sur la fiction (alors que j'ai seulement commencé à la posté hier!) - même s'il n'y a rien de vraiment très palpitant ici, sorry.

Je ne pouvais pas aller plus loin dans le chapitre, c'était le bon moment pour stopper! Je vous promet cependant un chapitre 3 digne de ce nom! 

Des bisous,

Mar"

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If I had known - FrançaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant