Chapitre 3

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Aaron :

Calie se trouvait à l'autre bout de la cour, sur un banc avec Amy. Ordinairement, Aaron n'y aurait porté aucun intérêt mais il ne pouvait s'empêcher, en dépit de tout ce qu'il ne ressentait justement pas pour elle, de la trouver très jolie. Pour une intello, du moins. Il aimait beaucoup ses cheveux clairs toujours coiffés en pagaille, le sourire qu'elle ne lui adressait jamais et l'éclat intelligent au fond de ses yeux. Et puis elle était plutôt bien golée. Pas autant que celles avec qui il couchait, mais tout de même, elle avait des formes qui le faisait saliver. Contre le mur, quelques minutes plus tôt, il avait eu envie de lui retirer tous ses vêtements et de la sauter comme toutes celles qui étaient passés dans son lit. Ouais, ça se terminait toujours comme ça avec lui : une partie de jambes en l'air avant la rupture pure et simple. Seulement, il savait qu'avec Calie, ce serait différent. Il n'y avait aucun amour entre eux mais quelque chose de plus intense. Il fallait qu'elle l'aime. Et en bonus, qu'il parvienne à la mettre dans son lit.

Un gars s'approcha de Calie et elle se mit subitement à rougir. Aaron la vit bafouiller quelques mots avant de baisser les yeux. Mais c'était qui celui-là ?!! Aaron sentit la colère le gagner. Il lui règlerait son compte bientôt à ce gars. Pas question de le laisser approcher de Calie. S'il voulait la séduire, il devait d'abord éloigner les rivaux. Or, celui-ci semblait vraiment plaire à Calie, ce qui lui déplut automatiquement. Néanmoins, il essaya de repérer les failles de sa partenaire de jeu. Jamais elle ne se comportait comme ça avec lui. Et ça le mettait dans une rage folle.

- Aaron ? Wou ouh ! Aaron !!!

Il redressa la tête lentement. Hélène le regardait avec ses grands yeux verts en amande qu'il trouvait juste époustouflants. Elle passa une main devant ses yeux et sourit quand il émergea enfin.

- Quand même ! Ça fait cinq minutes que je t'appelle pour rien !

Aaron esquissa un sourire amusé.

- Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il d'un ton bourru.

- C'est à toi qu'il faut poser cette question. Qui c'est que tu fixes comme ça depuis tout à l'heure ?

Aaron haussa les épaules, se voulant désinvolte, mais Hélène le connaissait trop bien. Elle regarda vers l'autre bout de la cour et son regard se fit plus sombre.

- Tu as des vues sur elle ?

- Non.

- Alors pourquoi tu la regardais comme ça ? On aurait dit que tu mourrais d'envie de l'embrasser. Tu ne regardes jamais personne comme tu viens de le faire.

- Je regardais là où mes yeux se sont posés.

- Arrête ça. Je sais quand tu mens. Aaron, est-ce que tu es attiré par cette fille ?

- Je m'en fous d'elle. Tu sais bien que je ne m'attache jamais.

Il passa un bras autour de ses épaules et l'attira contre lui. Sentir son corps fébrile et pourtant si sexy sur son torse fit battre son cœur plus fort. Il adorait Hélène. C'était sa meilleure amie depuis leur plus tendre enfance. En fait, c'était la seule personne à qui il tenait vraiment. En dehors de sa famille, bien entendu.

- Aaron, je tiens à toi, avoua Hélène, ses lèvres effleurant son cou.

- Je sais, moi aussi.

- Alors dis-moi ce qu'elle a de plus que les autres. Je ne supporte pas quand tu me mens et je sais très bien qu'elle sera la prochaine sur ta liste. J'ai remarqué comment tu la regardais. Et ce n'est pas d'aujourd'hui ! Franchement, elle n'est ni particulièrement belle, ni populaire. Je ne sais même pas son nom ! Alors pourquoi elle ? Tu ne t'intéresse jamais à des filles comme elle.

Elle s'écarta d'Aaron pour le regarder droit dans les yeux. Celui-ci hésita. Hélène avait de longs cheveux blonds qui retombaient toujours parfaitement sur ses épaules, des yeux extraordinaires dans lesquels il adorait se perdre et un corps divinement sexy. C'aurait été n'importe qui d'autre, il aurait absolument voulu coucher avec. Seulement, il n'avait aucune envie de lui faire l'amour. C'était étrange, c'était la seule qui ne le faisait pas saliver. Quand il la voyait, il avait juste envie de la protéger, de la serrer contre lui pour qu'il ne lui arrive jamais rien. Il avait une confiance aveugle en elle, et c'était réciproque. Mais pouvait-il lui confier les raisons de son choix ? Il savait qu'elle comprendrait. Mais ça... Tout dépendait de ce secret qui le rongeait depuis des années, tout dépendait de son aptitude à garder le silence à manipuler les gens pour arriver à ses fins. Il avait besoin de Calie, de son amour, de sa confiance. Il avait besoin d'une jeune fille énamourée qui remuerait la Terre pour l'aider à enfin aboutir à la solution finale de son plan. C'était horrible de se servir ainsi d'elle, il le savait aussi, mais quelques larmes ne valaient-elles pas la peine quand on pouvait faire éclater ce qui le détruisait ? Il n'en avait jamais parlé à Hélène. Ce secret, il le gardait enfoui depuis des années. Il fallait que cela continue, peu importe combien son amie en serait peinée. Il soupira.

- Calie. Elle s'appelle Calie. Et c'est vrai. J'aimerais... la séduire. Il parait qu'elle est impossible à avoir. Je suis sûr du contraire. Arrête de t'immiscer dans ma vie sentimentale maintenant. Tu sais combien j'ai horreur de devoir rendre des comptes et là, franchement, je n'ai pas envie de te conter mes futurs ébats sexuels.

- Tu ne l'aimes pas ?

- Non. Jamais. Elle ne sera jamais rien à mes yeux. Tu sais bien qu'il n'y a que toi.

Il sourit et la serra dans ses bras. Il ne put s'empêcher de penser qu'elle avait la peau très douce et que celui qui l'abimerait, il le démonterait. Sa main glissa entre les mèches blondes de ses cheveux. Il entendit vaguement la sonnerie retentir et le brouhaha des autres lycéens. Il sentit à peine les lèvres d'Hélène embrasser son cou et le coin de sa bouche. Il ne vit qu'une chose, et sa colère se mua en fureur : Calie embrassant le misérable de tout à l'heure.


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