Chapitre 4

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Il faisait presque nuit déjà quand un bruit me fit sursauter. Je venais de terminer ma douche et étais étendue en étoile de mer sur mon lit, les cheveux trempés, seulement vêtue d'un minishort (si on pouvait appeler ça comme ça parce que vu la longueur, je dirais plutôt un tanga mais bon...) et d'un vieux débardeur pourri. J'avais mis de la musique pour couvrir le silence pesant dans la maison et faire taire tous les tourments dans ma tête. J'étais en train de fredonner l'air quand le premier bruit se fit entendre. Je me redressai et tendis l'oreille. Rien. Méfiante, je me rallongeai et attendis. Un deuxième bruit résonna. Cette fois, je bondis éteindre la musique et écoutai, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Un troisième coup me fit sursauter. Je compris alors qu'on lançait des cailloux à ma fenêtre. Je l'ouvris après un coup d'œil de vérification mais dès que j'eus entrouvert la vitre, une pierre frappa mon front de plein fouet. Je gémis et lâchai une série de jurons pas vraiment polis avant de regarder mon agresseur en bas qui me faisait des signes depuis la pelouse.

- Qu'est-ce que tu fous là ?!! m'égosillai-je à mi-voix.

En bas, Aaron leva les yeux en l'air. Comme si c'était évident !

- Je viens te voir.

- Tu rigoles là ?

- Non.

Prise de cours, je le fusillai du regard.

- Je peux monter ? demanda-t-il.

- Non.

- Mais j'ai un cadeau pour toi...

Un cadeau ? J'hésitai. On m'achetait toujours avec des cadeaux. Incapable de résister à la curiosité, j'acquiesçai et Aaron sourit. Il se dirigea vers la porte d'entrée.

- Non mais tu fais quoi là ? m'étonnai-je.

- Bah... Je monte dans ta chambre.

- Je crois pas que t'a compris. Il y a mon père dans le salon et ma mère borde mon frère. Si jamais l'un d'eux te vois... t'es mort, je t'assure. Alors tu te débrouilles mais tu ne passe pas par la porte d'entrée.

Aaron ouvrit les yeux ronds. Pauvre chou, il allait devoir –pour une fois- utiliser son cerveau...

- OK.

Il revint sous ma fenêtre et marcha jusqu'au mur. Là, il tâta la gouttière et la secoua pour vérifier sa solidité. Voyant qu'elle était à peu près stable, il commença son ascension. Je retins un fou rire. Je me promis de le prendre en photo s'il tombait. Malheureusement, ça n'arriva pas. Au bout de cinq minutes d'efforts, il agrippa le rebord de ma fenêtre et entra dans ma chambre avec un soupir. Malgré la sueur et la fatigue, je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il était toujours aussi beau, ce qui eut le don de m'énerver. Il m'adressa un sourire timide avant de s'effondrer sur mon lit.

- Ouais, c'est ça... Ne me demande surtout pas la permission surtout ! râlai-je en m'asseyant sur ma chaise de bureau.

- Pardon.

Je relevai les yeux, choquée. Je rêvais ou le célèbre Aaron Wolf venait de s'excuser ? Ma mine surprise dut l'amuser car il enchaîna :

- Et oui, je ne suis pas si inculte que ça ! J'ai un minimum de savoir-vivre.

Je haussai les épaules. C'est alors que ma mémoire me rappela la surprise.

- Alors ton cadeau, c'est quoi ?

Aaron se leva, s'approcha de moi, sourit, me fit un clin d'œil, mit en avant ses muscles, re-sourit, avant de répondre enfin :

- Mais tu l'as devant les yeux, chérie.

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