Chapitre 9

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Aaron :

Il jeta un dernier coup d'œil en arrière. Calie avait repris sa lecture mais il vit bien qu'elle n'était pas dans son livre : elle entortillait sans cesse ses cheveux autour de son doigt. Il se demanda si c'était sa proximité qui l'avait troublée à ce point. Il l'espérait. S'il ne se trompait pas, elle serait bientôt à lui. Il referma la porte avec un soupir. Il aurait aimé la déshabiller, là, dans cette bibliothèque, l'embrasser sans retenue et s'abandonner contre ses lèvres. Mais il savait que s'il l'avait fait, il l'aurait perdue à tout jamais. Calie n'était pas comme toutes celles qui faisaient la queue au bout de son lit, elle cherchait l'amour et il était un peu perturbé par ça : l'amour, il n'en connaissait rien.

Il fit le tour des couloirs nonchalamment. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas Hélène arriver par derrière et lui sauter dans les bras. Il la rattrapa de justesse. Son rire cristallin le fit sourire. Il tenait tellement à cette fille...

- Tu m'as l'air bien triste ce matin, fit-elle remarquer avec ton tact habituel.

Aaron ne répondit rien. Il passa une main dans ses cheveux et s'assit contre un mur, Hélène à ses côtés.

- Tu as rompu ?

- Quoi ?!! s'exclama-t-il, surpris.

- Aaron... soupira Hélène, agacée. Calie, tu n'es plus avec elle ?

- Oh... Calie... Heu, et bien... On n'est pas vraiment ensemble. On ne l'a jamais vraiment été.

- Aaron, tu ne vas pas me faire ce coup-là ! Tu crois que ne vois pas à quel point tu as changé ? Tu ne regardes plus les filles de la même manière, tu ne dragues plus quand tu sors, tu te coupes du monde et tu m'éloignes même moi ! On dirait qu'il n'y a plus qu'elle...

- Hélène...

- Est-ce que tu l'aimes ?

Aaron voulut répondre mais il hésita. L'amour... Non, assurément, il ne l'aimait pas. Mais c'est vrai, il y avait quelque chose en elle qui le changeait, qui le faisait devenir un autre. Il se persuada que c'était autre chose. De toute manière, il ne pouvait pas l'aimer. Il se l'interdisait.

- Non, répondit-il fermement.

Il passa un bras autour des épaules de son amie et la serra contre lui. Il huma avec délice son doux parfum Dior.

- Tu viens à la fête chez Max samedi ? demanda-t-elle pour changer de sujet.

- Evidemment.

- Tu me promets qu'il n'y a rien entre elle et toi ?

- Oui, fit-il même s'il pensait exactement le contraire.

Elle sourit et le serra dans ses bras. Il se laissa faire. Mais la sentir si près de lui lui donna l'envie de la serrer plus fort. Il la maintint fermement contre son torse tout en caressant affectueusement ses cheveux. Et soudain, il leva les yeux. Calie le fixait, ébahie, au bout du couloir. Elle laissa tomber les livres qu'elle tenait et s'enfuit sans un regard en arrière. Aaron se sentit déchiré. Il repoussa violement Hélène et courut après Calie le plus vite qu'il put. Mais la sonnerie retentit et la foule compacte d'élèves se massa dans le couloir, l'empêchant de distinguer la jeune fille. Soulevé par ses sentiments, il poussa tous ceux qui se trouvaient sur son chemin et continua sa course jusqu'à la cours. Mais il n'y avait plus personne.

- Caliiiiie ! CALIIIIIE ! hurla-t-il à s'en déchirer les tympans.

A présent seul dans la cours, il la repéra derrière un arbre. Il s'approcha doucement, comme si, au moindre mouvement brusque, elle allait s'évaporer. Elle pleurait. Il soupira. Hésitant, il s'assit en face d'elle et regarda couler les larmes sur ses joues.

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