FLASHBACK N°4
Ou comment se sentir con jusqu'à la moelle des os.Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en soirées, il y a toujours différents groupes de personnes qui se démarquent. Pour vous donnez un exemple, il y a celui qui reste près des boissons, comme un poux attaché aux cheveux, pour oublier je-ne-sais-quoi. Ou bien encore, les gens qui dansent jusqu'à avoir des crampes, mais qui continue quand même. Enfin, il y a les personnes qui ne sont là que pour draguer, et parfois finir ça dans les toilettes, ou chez eux pour les plus patients. Et, au milieu de tout ce monde, il y a moi. Celui qu'on ne peut entrer dans aucune catégorie, car, naturellement, j'en fais toutes partie : je bois, jusqu'à ce que je puisse bouger sur la piste de danse sans me sentir ridicule, et sur laquelle je vais draguer mon coup d'un soir. Simple. Et, contrairement à ce que ça paraît, c'est un bon plan, que j'applique à chaque fois que je vais en boîte.
Pour l'instant, je n'en suis qu'à la première étape. En même temps, je ne suis arrivé qu'il n'y a seulement dix minutes, chez... Chez qui, déjà ? Margaux ? Jane ? Ah, ou peut-être Mathieu... Oui, bon, d'accord, il se pourrait que j'ai déjà oublié... Mais, vous ne vous rendez pas compte ! Dix minutes, c'est long ! Et puis, de toute façon, ça n'a vraiment aucune importance... D'ailleurs, ça me fait penser qu'ici, il y a pas mal de gens que je connais, et qu'il va falloir que je reste discret... C'est pas comme en boîte, où je peu draguer des mecs sans m'inquiéter. Je suis dans une soirée étudiante, et j'ai tendance à l'oublier, ce soir. Parce que, comme je suis pas encore sortis du placard, au yeux de tous, je suis hétéro. Et c'est quand même triste : du moment que tu n'as pas fait ton coming-out, on te considère comme tel par défaut. Enfin... Revenons au moment présent.
Mes yeux scannent la foule, à la recherche d'une proie. Ils observent chacune des têtes et des corps peu vêtus pour la plupart, qui dansent et crient, et accompagnent par leurs gestes la musique trop forte à mon goût. Je m'attarde sur les visages masculins, me demandant avec lequel je veux coucher ce soir. Je tombe sur homme, vraiment beau, grand, large d'épaule, et c'est tout ce que je peux vous dire dans l'éclairage multicolore... Il semble s'éclater sur la piste de danse, et ne paraît pas du tout timide... Son sourire est ravageur, il est vraiment charmant, et son mouvement de hanche m'a déjà conquit. Mes yeux glissent sur son corps, couvert d'une chemise bordeaux et d'un jean noir. Des fines jambes, un fessier rebondit... Décidément, il a tout pour plaire. Et puis, une femme avec une robe rouge, blonde, et un peu trop maquillée, s'approche de lui, comme une tigresse devant un canari. Elle use de ses formes dévoilées pour le séduire, et il ne paraît pas indifférent. Il se tourne vers elle, et commence à lui rendre ses frottements, se mordant la lèvre, ajoutant même ses mains. Je soupire en détournant les yeux : il n'est pas de mon bord... Voilà le problème : dans les boîtes hétéros, il faut s'assurer que la personne qu'on drague soient elles aussi gaies, sinon, forcément, ça marche pas. Mais comment le savoir ? C'est pas comme s'il y avait une étiquette en plein milieu du front dans le genre : "Je suis ouvert à la sodomie !" ; ou, à l'inverse : "Je recherche un vagin !". Je rigole à mes propres pensées. C'est ridicule, putain.
Bref, il faut que je me reconcentre, parce que j'ai perdu mon coup d'un soir, du coup.
Depuis la table qui sert de bar, je cherche des mecs qui pourraient m'intéresser. Plus le temps passe, moins je deviens exigeant : de toute façon, ce n'est que l'histoire d'une nuit. J'ai beau regarder, partout et dans tous les recoins, je ne vois que des couples, ou des hommes déjà pris... avec des filles. Je soupire encore une fois, et termine mon verre, déçu. Je m'en resserre un autre, et, découragé, je m'éloigne. Je finis par m'adosser contre un mur, à côté des enceintes. Je regarde la foule sans grande conviction, en tournant, d'un geste absent du poignet, les glaçons que je viens d'incorporer dans mon whisky. Je porte le verre à ma bouche, déjà puante d'alcool, et laisse glisser une faible portion du liquide couleur orge sur ma langue. Un goût de bois tinté d'amertume vient titiller ma langue, claquer contre mon palais, se répandre contre de mes gencives... J'avale, autorisant le mince filet de liqueur à couler le long de mon œsophage, et à brûler ma gorge sur son passage. L'alcool dépose un goût sucré sur mon muscle, accompagné par la familière sensation de chaleur, qui stimulent mes sens à travers mes papilles.
VOUS LISEZ
I Saw It In Your Eyes. [L.S] ARRÊTÉE
FanfictionChers lecteurs, Je ne sais pas comment vous êtes arrivés ici, sur la description de cette histoire au titre inoriginal. Restez, si ça vous chante, mais bon, si vous voulez mon avis, c'est une perte de temps ! Cette histoire est à chier et j- ~Non ma...