I Saw It In Your Eyes. [L.S] ARRÊTÉE

7- Louis

NIGHTMARES & VOYEURISM
Ou comment se rendre compte que le citron, c'est acide, mais putain, qu'est ce que c'est bon...

Ma main enveloppée dans celle d'Harry, nous entrons dans le bar/restaurant que je viens de choisir. Je regarde à droite et à gauche, cherchant une table, ne m'attardant pas sur la décoration aux tons bordeaux. Un serveur, reconnaissable grâce à son costume d'uniforme sans couleur, et à son gèle qui cire ses cheveux blonds, nous accoste avec un sourire aimable rejoué des centaines de fois.

-Bonjour, une table pour deux ?

-Oui, s'il vous plaît...

-Bien sûr, suivez-moi.

Il nous emmène, et moi je plonge ma tête dans le cou d'Harry. Nous marchons comme ça, enlacé, même si c'est dur, je ne pense même pas à le lâcher. Il avance et je recule, et les yeux fermés, je le laisse me guider à petits pas.
Je crois que ça fait longtemps que l'on marche. Cinq minutes, quelque chose comme ça... C'est long, pour slalomer quelques tables ! Quand enfin, je l'entends nous parler :

-Ici, ça vous va ?

-Oui, très bien, merci, Harry répond, et je sens sa gorge vibrer contre ma joue.

Je m'écarte de mon copain, nous nous asseyons, et je ne remarque que maintenant que le serveur à une tête familière..

-Vous savez ce que vous voulez ?

-Oui, deux thé au beurre, s'il vous plaît, demande Harry.

Thé au beurre ? C'est pas le truc que j'avais goûté lors de mon voyage au Tibet ? Le truc que j'avais, par la même occasion, détesté. Alors pourquoi il le commande ? Et comment il connaît ça ? Il est déjà partit au Tibet ? Et y en a en France ? Je savais pas, mais c'est possible ; de toute façon, c'est Harry qui a choisi cet endroit.

-Bien sûr, je reviens.

Et il s'en va. Je me retourne alors vers mon père, en face de moi, devant son Thé au beurre que le serveur vient d'apporter. J'ai immédiatement les larmes aux yeux quand je me remémore certains souvenirs, quand je m'imagine ses réactions... Mon dieu, non....

-Je savais que c'était une mauvaise idée de te revoir. Je ne sais pas ce qui m'a prit, dis-je d'un ton dégoûté.

-Tu me déçois tellement, Louis... Regarde ce que tu es devenu... Une tapette !

Nan mais c'est pas possible, je rêve ! Comment, lui, peut-il dire ça ? Comme c'est simplement possible ?

-Mais comment tu peux dire ça ? Toi ! Toi alors que... Je regarde les gens autour, et je me tais, par respect pour lui. Tu m'avais dis que t'avais aucun problème avec ça ! Et puis même, tu viens comme ça, dans ma vie, après toutes ces années, et tu te permets de me juger ?! Mais je comprends pas ! Non, toi ! Toi tu comprends rien ! Je suis heureux comme ça !

Il se lève à son tour, faisant trembler la table. Je m'étais le- Ah oui, je suis debout.

-Mais pour combien de temps, hein ?! réplique t-il d'un ton dur. Tu te berces d'illusions, toi tu ne comprends rien, mon pauvre !