More than two weeks...

Chapitre 1:

PDV SALLY

Je suis dans un bus en direction de la Virginie. Les paysages forestiers défilent devant mes yeux à grande vitesse, si bien que j'ai à peine le temps de les admirer. C'est tout nouveau pour moi, je ne suis pas habituée à un tel environnement. Je suis née et ai été élevé à New-York, donc aux antipodes de l'endroit où je me rends. Pourtant, j'ai toujours adoré la nature et le sentiment de paix qu'elle m'apporte par sa simple contemplation. Je sais que mes parents ne comprennent pas, qu'ils n'approuvent pas ce choix. Je crois que mon départ restera pour toujours gravé dans ma mémoire. Pour eux, je ne pouvais pas vouloir autre chose que devenir avocate, journaliste ou médecin. Seulement, je ne suis pas du genre à suivre l'exemple familial. Je préfère de loin construire mon propre avenir, ne pas subir mon destin, mais le créer de toutes pièces. C'est une chose qui leur a toujours échappée. Mais comment leur en vouloir ? Ce genre de pensées ne sont pas accessibles à tous les esprits. Le bus ralentit légèrement et je constate que nous passons le grand portail qui annonce l'entrée du domaine d'épanouissement artistique "Mind On - World Off". Oui, c'est assez particulier comme enseigne, mais c'est exactement ce que je recherche. C'est magnifique. Le bus s'avance vers une immense bâtisse en pierres et bois. Elle est vraiment gigantesque ! C'est éblouissant. Le bus s'arrête enfin au bout de l'allée et une vingtaine "d'élèves", de plus ou moins le même âge que moi, descendent du véhicule en se bousculant les uns les autres. Ça promet d'être agité. Je finis enfin par descendre et vais récupérer mes bagages en soute. Seulement un sac que j'avais avec moi et une grosse valise. Ce n'est que deux semaines après tout. J'observe plus attentivement la bâtisse. Une allée faite de pavés blancs mène à un grand porche. Elle est très haute, composée de nombreuses baies vitrées et d'au moins deux étages.  Tout le monde est regroupé devant la grande maison, et tout le monde parle. La plupart d'entre eux sont des filles, et les garçons eux, ont plus l'air d'être venu pour draguer que pour toutes autres activités. Cela promet... J'espère tout de même trouver un peu de tranquillité. Le but de ses deux semaines et de découvrir dans quelle branche artistique je veux me spécialiser, et sans un minimum de calme, cela risque d'être une tâche impossible. Je m'avance d'avantage vers le grand groupe, en attendant que notre précepteur nous accueille et nous fasse la visite. Tout le monde semble se connaitre, ou du moins, ils en ont l'air. Je n'ai jamais été très sociable. Enfin, si mais, les gens venaient pour la notoriété de mes parents, pas pour ma personnalité. Je vais rarement aux soirées, je passe mon temps à écrire, à chanter ou à danser, je me contre fous d'être la plus belle ou la plus populaire. Ce ne sont pas des choses qui m'intéressent. Bien-sûr je prends soin de moi, j'aime me mettre en valeur et ai un goût prononcé pour la mode, mais je n'en joue pas. Je pense que c'est d'ailleurs pour cela que je reçois bon nombre de regards noirs sur mes tenues la plupart du temps. Mais peu m'importe, je ne suis pas là pour me faire des amis de toutes manières, même si je suis loin d'être contre de nouvelles rencontres. Soudain, je sens quelqu'un taper sur mon épaule. Je me retourne et tombe nez à nez avec un garçon de mon âge, très grand, les yeux bleus aux cheveux blonds. Mignon, je dois le reconnaître.

-" Salut beauté, moi c'est Marc. Je t'ai jamais vu dans le coin. " me lance-t-il, enjôleur.

-" Je... Je viens de New-York, c'est sans doute la raison pour laquelle c'est la première fois que tu me vois. " répondis-je, sarcastique.

-" Ouh, une New-yorkaise alors ! Intéressant. Et c'est quoi ton nom ? "

Je réfléchis avant de répondre.

-" Sally. "

Il allait poursuivre son numéro de drague ridicule lorsque l'ensemble des élèves de turent. Qu'est ce qui se passe ? Je laisse Marc seul et m'approche du grand groupe pour essayer de comprendre la raison du calme soudain. Et c'est là que je constate que notre précepteur nous fait face. Wouaw. Il est... Euh... Beau. Vraiment beau. Je vois toutes les filles autour de moi se recoiffer et baver devant lui, tandis que les garçons expriment leur mécontentement sans trop de retenue. C'est risible, vraiment. On dirait une meute de loups en chaleur. Je souris à ma comparaison et reporte mon attention sur... Lui. Il se tient droit en face de nous, les mains jointes et le visage neutre. Il n'a pas l'air tellement plus âgé que nous, je dirais 24-25 ans tout au plus. Il attend le calme complet et commence à parler.