Chapitre 4:

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PDV SALLY

L'eau chaude coule sur mon visage, le calme régnant autour de moi. Nous venons de rentrer du repas du soir, et celui-ci était assez mouvementé. La nouvelle de l'altercation entre Enzo et Marc s'est répandue très vite à tous l'ensemble du domaine. Lorsque nous sommes descendus pour dîner, tous les regards étaient tournés vers nous. Je ne sais pas ce que Marc a raconté pour sauver son honneur, mais je recevais la jalousie de bon nombre de filles, y compris de Stella. Surtout de Stella. C'était dur, pour lui comme pour moi, de faire comme si de rien n'était. Mais nous ne pouvions pas nier non plus l'ambiguïté de la situation. Un précepteur qui menace de casser la gueule à l'un de ses protégés pour protéger une autre d'entre elles qu'il connaît à peine... Étrange en effet, et bien évidemment, sujet à toutes les interprétations. Je sors de la douche, essors mes cheveux avec ma serviette et enfile mon pyjama, un haut court blanc et une culotte noire. Je sais... C'est osé, très même mais il fait plus de 35° ce soir, tout le monde est quasiment en maillot de bain.  Je sors de la salle de bain, et je vois Lorenzo, caleçon noir et débardeur blanc, entrain de faire du canapé un lit d'appoint pour moi. Mon regard court sur la ligne de ses épaules, sur la musculature de son dos, la forme de ses bras... Wouaw...

-" Sally je viens de finir ton... " il se retourne et se stoppe net en me voyant.

Je n'ose pas trop bouger. Il me fixe avec beaucoup d'insistance, mais pas aux endroits auxquels n'importe quelles filles s'attendraient. Il regarde ma hanche gauche... Mon tatouage. Lorsque j'ai eu 17 ans, mes parents m'ont autorisés à me faire tatouer ce que je voulais tant que ce n'était pas vulgaire. J'ai donc opté pour des roses, sans couleurs et uniquement constituées de fines lignes noires. Celui-ci s'étend du haut de ma hanche jusqu'à un quart de ma cuisse. Si j'ai chois cela... C'est pour ma jeune soeur... Rose. Elle est décédée il y a 10 ans... Cancer du pancréas. Je n'en parle jamais... Parce que, je n'aime tout simplement pas le faire. Je refuse qu'elle termine en martyre, alors je cultive son souvenir, seule. Il continu de le regarder et prononce comme dans un murmure:

-" De plus en plus parfaite... "

Je me fige à cette remarque, sortant de la tristesse dans laquelle je me replongeais. Pardon ? Il... Que veut-il dire par là ? Je me dois de ne pas creuser la question, de peur de me faire des illusions. Je fais donc comme si je n'avais rien entendue.

-" Merci pour le canapé ! C'est très gentil de ta part. Et merci de m'accueillir "

Il secoue la tête, comme pour reprendre ses esprits.

-" Oh euh... De rien Sal "

L'entendre prononcer mon diminutif me fait extrêmement plaisir. Je m'assois sur le canapé et l'invite à prendre place à côté de moi.
Il s'assoit et nos jambes entrent en contact, me provoquant un frisson. J'ai même l'impression que celui-ci est partagé.

-" Alors... Tu me raconte ton histoire ? " me demande-t-il soudain.

Mon histoire ?

-" Et bien... Il n'y a pas grand chose à dire. Je suis une fille tout ce qu'il y a de plus banale "

-" Non, ne crois pas ça... "

Le silence s'installe entre nous... Cela fait beaucoup de déclaration en l'espace de très peu de temps. Il semble gêné de sa franchise et reprend, essayant de ne pas perdre la face.

-" Si tu as choisi l'art, c'est que quelque chose t'y a poussé... Raconte moi. Ce sont tes parents ? "

-" Non, pas du tout. Mes parents sont avocats... Et ils sont très réputés à New-York... "

-" Attends... Tu veux dire que... Toi, Sally Adams, tu es la fille de Jerry et Claire Adams ?! Le couple d'avocat le plus célèbre des États-Unis, les meilleurs dans leur domaine ?! " il semble choqué.

More than two weeks...Where stories live. Discover now