More than two weeks...

Chapitre 5:

PDV LORENZO

Je sens de douces lèvres chaudes se poser délicatement sur les miennes, et se retirer aussitôt. La porte se ferme, et c'est à ce moment que j'ouvre les yeux. Je me relève d'un seul coup, électrisé lorsque je comprends ce qui vient de se produire. Elle m'a embrassé... Wouaw... Elle l'a vraiment fait. Je ne sais plus trop où j'habite actuellement... Je voyais que je la troublais, mais pas au point de faire ce qu'elle a fait. Un immense sourire se dessine sur mon visage au moment où je touche du bout des doigts mes lèvres encore chaudes des siennes. Cela fait si longtemps que je n'ai pas ressenti ça... L'envie d'être avec une personne plus que tout au monde, se besoin irrépressible de la toucher, de l'embrasser. Que cela fait du bien !
Mais pour l'heure, je n'ai qu'une chose en tête, aller la chercher.
Je saute du canapé et fonce sous la douche. Mon coeur bat si vite, j'ai l'impression qu'il va éclater. Je n'arrive plus à dissocier ce que je dois faire et ce dont j'ai envie. Peu importe que ce soit interdit, peu importe que, normalement, je ne devrais pas l'aimer. C'est le cas...
Je n'y peux plus rien.
Je sors de la douche et enfile mes vêtements. Un jean déchiré, un t-shirt blanc et mes boots noirs. Mes cheveux sont bien moins en ordre que la première fois que je l'ai vu, mais peu m'importe. Je prends mes clés et sors de la chambre rapidement. Il faut que je la trouve, je dois lui dire...
Je descends les deux étages en courant et regarde au rez-de-chaussée. Elle n'est pas là. Je croise Kally qui descend les escaliers.

-" Salut Enzo ! " me dit-elle.

-" Salut Kally, tu n'aurais pas vu Sally ce matin ? " lui demandais-je, très pressant.

-" Euh oui, elle est sortie de ta chambre et elle est partie en photo avec James, pourquoi ? "

-" Il y a une chose dont je dois lui parler de toute urgence "

Je n'attends même pas sa réponse et me détourne d'elle pour sortir de la maison. Je cours pour rejoindre plus rapidement le bâtiment secondaire et entre en trombe. Je la vois devant la salle de James, ses écouteurs dans les oreilles. Je me demande ce qu'elle écoute... Je n'aurais qu'à lui demander, lorsque je lui aurais tout dit. Je presse le pas pour arriver jusqu'à elle, lorsque Stella me barre la route.

-" Hey Enzo, tu es hyper pressé ! Tu ne voudrais pas boire un café avec moi ? " me fait-elle, enjôleuse.

Absolument pas non.

-" Stella, je n'ai pas le temps, j'ai une chose importante à faire... "

-" Oh d'accord, et ce soir ? On peut aller prendre un verre après notre dernier cours ? Ça te tente ? J'invite. " insiste-t-elle.

Je souffle, agacé. Je la prends par les épaules et lui dis:

-" Écoute, Stella... Je t'apprécie, mais toi et moi, ça n'ira pas plus loin. "

Son visage se durcit d'un seul coup.

-" Excuse moi... "

Je la laisse en plan. Oui je sais, c'est pas terrible comme comportement, mais je n'ai qu'une obsession... C'est Sally. Je la rejoins à grandes foulées et lui attrape la main juste avant qu'elle ne s'engouffre dans le groupe d'élèves entrain de rentrer dans la salle. Elle est surprise de me voir et semble perturbée par mon comportement. Je l'entraîne avec moi vers le fond du bâtiment, derrière l'escalier de service qui mène au système électrique sous le toit. Elle est debout devant moi, et je la regarde dans les yeux. Ils ont toujours le don de me fasciner.

-" Enzo ? "

Sa douce voix me sort de ma torpeur... J'ai l'impression que mon coeur va éclater d'amour pour elle. Ses longs cheveux châtains, ses yeux de déesses, sa jolie bouche charnues... Laissez moi mourir. Je passe doucement ma main dans ses cheveux et la fait glisser lentement vers sa nuque. Elle se met à sourire, comprenant que j'ai compris, malgré mon état second, ce qu'elle a fait ce matin. Je sais ce que je risque... Je me suis préparé à tout... Mais je ne peux la laisser m'échapper. Mon autre main se pose sur sa taille et j'approche document mon visage du sien. Nos regards ne se quittent pas au fur et à mesure que je m'approche, comme si nos âmes se liaient l'une à l'autre. Je savoure son regard jusqu'au dernier instant et ferme les paupières au moment où mes lèvres touchent les siennes. C'est comme goûter au paradis après avoir vécu mille ans en enfer. Les papillons volent dans mon ventre comme une nuées d'étoiles filantes. Ses mains se sont posées sur mes côtes et les miennes sont sur son visage, lorsque je la colle lentement contre le mur derrière nous. Notre baiser est toujours aussi lent, mais s'intensifie. Je sens son souffle sur ma peau, et mon envie d'elle grandit... J'ai envie de la toucher, toujours plus, toujours plus près...

-" Je le savais ! " lance une voix derrière nous.

Je me détache de Sally, ayant reconnut la voix en question. Stella... Mon dieu non.. Faites qu'elle ne dise rien ! Sally semble aussi paniquée que je le suis, et pose sa main sur mon t-shirt, dans le bas de mon dos. Ses doigts s'accrochent au tissu. Je lui jette un regard, qu'elle me rend. Je peux y voir son inquiétude comme si elle reflétait la mienne. Je reporte mon attention sur Stella.

-" Alors comme ça tu tape dans les jeunettes ? Enfin bon... Je crois que je vais être obligé de mettre fin à tout ça moi-même. " nous sourit-elle.

-" Arrête, tu ne ferais pas ça ? "

-" Et pourquoi pas ? Tu m'as bien jeté il y a à peine deux minutes... Sans aucun scrupule d'ailleurs, et tout ça pour quoi ? Pour elle ? Cette gamine que tu connais à peine ? Non mais laisse moi rire ! "

Je sens les doigts de Sally se contracter sur mon t-shirt. Je pose ma main sur la sienne, essayant tant bien que mal d'être rassurant.

-" Écoute, je suis désolée Stella. J'ai mal agit, j'en suis conscient. Mais je t'en pris... Ne me fais pas payer ma maladresse de cette façon... "

Je dois avoir l'air désespéré. Elle affiche toujours ce petit sourire narquois et fait mine de réfléchir à mes supplications. Au bout de quelques secondes qui me paraissent durer une éternité, elle dit:

-" D'accord, je ne dirais rien... Mais à une condition. "

Sally se détend un peu.

-" Tout ce que tu veux... "

Elle s'approche de moi, et pose ses doigts sur mon torse, tout en le caressant doucement. Je sens que Sally va la tuer, en tout cas, c'est ce que ses doigts me laissent pressentir.

-" Je veux que tu arrête de la voir... "

***

PDV SALLY

J'entre en trombe dans la chambre de Lorenzo et saute sur mon sac pour réunir mes affaires. Il m'a suivit de près lorsque que je suis partie en courant après la "condition" de Stella. Il faut que je parte, il faut que je m'éloigne de lui. Il referme la porte derrière nous.

-" Je peux savoir ce que tu fais ? " me demande-t-il.

-" Il faut que je parte Enzo, si je reste, Stella nous dénoncera et c'en sera fini de ton travail ici... Je te connais Enzo, et je sais à quel point tu tiens à ce poste. Je ne veux pas être un obstacle. "

Je continue d'emballer mes affaires, complètement paniquée, comme si la sentence risquait de tomber d'une seconde à l'autre.

-" Tu crois que tu es un obstacle ? Tu crois que je suis venue t'embrasser ce matin sans connaitre parfaitement les conséquences de mes actes ? Je sais dans quoi je me lance Sal ! " il s'énerve.

-" Tu en es sûr ? Je ne crois pas. Tu serais près à tout quitter pour moi alors qu'on se connaît à peine ?! Réfléchis enfin c'est ridicule erreur ! " j'essaie d'être blessante.

Une fois mon sac bouclé et ma valise en main, je me dirige vers la porte. Je passe à côté de lui sans un regard et pose la main sur la poignée.

-" Je t'aime "

Je me stoppe net. Je me tourne vers lui, il me fait face.

-" Je t'aime Sally... "

Je ne réponds rien, abasourdie.

-" Je sais que ça semble fou ! Qu'on se connaît à peine, qu'il n'y a pas quatre jours nous ignorions que l'autre existait... Mais à la seconde, je dis bien à la seconde où j'ai posé les yeux sur toi, je suis tombé amoureux de toi. Parce que... Je n'arriverais même pas à l'expliquer. J'étais attiré par toi, comme un aimant. Et ce baiser... oh Sally, je l'ai rêvé mille fois depuis que j'ai vu ton nom sur ma feuille d'appel... Parce qu'à présent... Il n'y a plus que toi. "

Wouaw... C'est pas vrai... Je crois rêver.
Je ne lui donne aucune réponse... La seule chose dont je suis capable, c'est de lâcher mes affaires et de lui sauter dans les bras pour l'embrasser. J'ai passé mes doigts dans ses cheveux, savourant la sensation de sa bouche sur la mienne et de ses mains caressant mon corps. Je me détache délicatement de lui, et retourne à mes affaires. Avant de passer la porte, je lui dis ceci:

-" Le pire de tout ça... C'est que, moi aussi, je t'aime... "