"Rêver, c'est le bonheur ; attendre, c'est la vie." Victor Hugo
Debout, plantée en face du carton, j'attends. Je ne veux pas l'ouvrir. Je ne veux plus. J'ai peur de ce qui m'attend. Comment ai-je pu le rater tout à l'heure ? Ça me paraît impossible. Je m'approche doucement, déchire le scotch tout autour du carton et l'ouvre. Ce que je découvre me surprend. C'est un piano numérique. Devant sa beauté, je reste sans voix.
J'effleure avec délicatesse le haut du piano quand soudain mes doigts se heurtent à quelque chose. Un bout de papier. Mes yeux s'agrandissent, remplis d'espoir. Serait-ce le même ? 14h40 : ouvrir le bout de papier. Je me précipite alors dessus et l'ouvre illico presto sans la moindre réticence : "Ma puce, j'ai bien réfléchi et je me suis rendu compte que tu avais toujours été une fille exemplaire, même pendant l'adolescence, alors j'ai voulu te faire plaisir. Joyeux anniversaire, maman qui t'aime."
À la fois déçue et joyeuse, je fonds en sanglot. Je vous assure que c'est la première fois que je pleure autant. Je n'aime pas ça du tout. J'espérais vraiment autre chose qu'un simple mot d'anniversaire. Tout à coup, j'entends quelqu'un sonner à la porte. Serait-ce mon futur mari ? L'idée ne me réjouit pas du tout. Je sèche vite les larmes qui me coulent sur les joues. 14h50 : ouvrir la porte. En général on regarde qui se trouve derrière la porte avant d'ouvrir mais bon, puisque je n'ai pas le choix. Je me dirige vers la porte d'entrée, et l'ouvre avant même de regarder de qui il s'agit.
Soudain, ses lèvres effleurent les miennes. Je passe mes bras autour de son coup et l'enlace. C'est Tom. Il me regarde avec plein d'affection, les commissures de sa bouche relevées vers le haut.
- Salut princesse, me dit-il.
J'ai envie de vomir.
- Tu ne sais pas à quel point je suis heureuse que tu sois là, suis-je contrainte de lui dire.
Ces mots viennent tout juste de m'écorcher la bouche. J'ai l'impression que j'en saigne.
- Tu m'as beaucoup manqué toi aussi, me dit-il d'un ton plein de douceur. Je suis triste de devoir encore attendre avant de t'appeler ma femme.
Je crois que je vais vraiment m'évanouir. Cette fois-ci c'est pour de bon. Bye bye !
- Mais tu peux toujours m'appeler "ma fiancé", lui dis-je d'un ton amusé. Tu veux voir ma robe ?
Parfois je me dis que je préférerai être morte plutôt que d'assister à ça.
- Ah non surtout pas, s'empresse-t-il de me dire. Je ne veux pas briser la tradition.
Si seulement ce bout de papier avait été ce que j'espérais... Peut être qu'il m'aurait aidé à traverser toutes ces épreuves.
- Tant pis pour toi, tu attendras encore avant de me voir resplendir de mille feux.
Et si ce n'était pas le même bout de papier ? Soudain, je me mets à espérer de nouveau.
- Oh mais tu resplendis déjà de mille feux mon amour, me dit-il en me faisait un clin d'œil.
Quel hypocrite.
- Bon, ma mère et mon beau-père arrivent dans un peu moins d'une heure, on passe dans la chambre ? lui proposé-je d'un ton aguicheur.
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Sans Hasard
Science FictionIl existe un monde dans lequel tout est programmé. Le destin de chaque individu est défini dans le moindre détail, à la minute près. Dans ce monde, le destin de chacun semble être écrit de façon à ce que les âmes-sœurs ne se rencontrent jamais. Ce m...