3h21

A year without rain.

[...] "1 an... Ça fait 1 an..."

Mon visage se décomposa. 1 an. Je suis restée 1 an. Sous le choc, mes jambes vacillent et me laisse tomber. Isaac se précipite pour me rattraper, passant son bras autour de ma taille pour me maintenir debout.

"Doucement, ça va aller...", souffla-t'il, la voix douce et rassurante.

Dans ma tête, j'essaie de me répéter que tout ira bien. Que j'irais bien.
1 an. 365 jours.
Malgré le soutient d'Isaac, mes jambes me lâchent à nouveau. Il m'aide à rester debout, me reconduit jusqu'à ma chambre et m'assoit sur le lit.
Depuis la révélation, plus un mot n'était prononcé. Le silence n'était pas gênant. Au contraire, ça me rassurait. Isaac partit s'assoir sur le siège à coté, où il avait dormi cette nuit.

" On s'est fait beaucoup de soucis pour toi.", dit-il doucement.

"Qui ça , on ?", demandais-je, d'une voix légèrement irritée.

Je me suis toujours dit qu'à part ma mère, personne ne se souciait de moi. Pas même mon père, qui passait sa vie au bureau et qui m'offrait une carte de vœux pour mon anniversaire, rectification, que son assistante m'offrait pour mon anniversaire.
Pas même Mathilde, qui après la soirée, devait être bien contente de plus l'avoir dans les pattes.

"Ta mère, quelques personnes de l'école, Alice ta voisine d'à côté...", commença Isaac, pour finir d'un ton plus bas et timide, "moi..."

Je me rendais compte petit à petit que ce garçon que j'avais toujours connu fier et égoïste, avait un côté plus doux, plus détendu. Et c'est ce côté qui m'avait fait flanché.
Qui m'avait fait l'aimer.

Flashback

{"Arrête, c'est pas drôle!", criais-je à Isaac, qui s'amusait à me cacher l'écran de la télévision avec son corps, "J'essaie de regarder."

J'essayais de rester sérieuse, malgré les grimaces et réflexions très peu intelligentes d'Isaac.
Comme tout les vendredis soir, avec Mathilde et Isaac, on se rejoignait chez moi pour regarder des séries, et plus tard dans la soirée, on sortait en ville pour aller squatter les bars sympas. Seulement, ce soir, Mathilde n'est pas là. Elle et Isaac venaient de se séparer, et je comprenais son absence.

L'épisode se finit, et j'éteint la télévision. Je me lève du canapé, et tend les bras vers le ciel pour m'étirer.

"Bon Isaac, on va où ? Floris ? Le café Kafka?" , je demande.

"On pourrais rejoindre les autres au Celtica", proposa-t'il, se levant à son tour du canapé.

"Je te suis !", je répond en riant.

Je met mes chaussures, enfile ma veste et prend mon sac.
J'adore sortir, faire la fête, profiter de la vie. Boire, rire, danser.
J'attend Isaac prêt de la porte.

"Dépêche toi, on va rater le bus sinon", criais-je pour qu'il m'entende.

Isaac arriva, un grand sourire sur son visage. Il avait dans la main une petite fleur bleue, devant provenir d'un des bouquet du salon. Il la plaça dans mes cheveux, et souris de plus belle.

"Voila, là tu es prête à faire chavirer des cœurs," dit-il en riant.

Je touchais la fleur du bout des doigts, et sourit à mon tour.

"Eh bien, je serais la plus belle pour aller danser.", chantonnais-je avant d'ouvrir la porte.

Isaac rit à nouveau et sortit dehors. Je le rejoignit, faisant claquer la porte derrière moi.
Je commençais à marcher quand mon bras fut tiré en arrière.
Isaac me serra contre lui. J'avais la tête contre son torse. Je pouvais entre son cœur battre dans sa poitrine.

"Merci d'être là pour moi, Sarah.", dit-il doucement.

Je me détacha doucement de son étreinte et lui sourit.

"Que seraient les amis, si ce n'est pour aider et être la pour les autres ?", dis-je simplement, avant de me remettre en chemin, suivie par Isaac. }