No broken hearts.

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Je me relève dans mon lit, encore légèrement émergée dans le sommeil.
Voilà maintenant une semaine que j'étais rentrée de l'hôpital, et que j'avais retrouvé ma petite vie morose.
Isaac était venu me voir assez souvent, pour me tenir compagnie. J'avais eu l'agréable surprise de la visite d'Alice, ma voisine et amie d'enfance, qui se faisait beaucoup de soucis pour moi.
Tout les deux me tenaient au courant de ce qu'il se passait à l'école, des histoires de pauses aux petits bruits de couloirs.
Ça m'avait fait plaisir de les avoir tout les deux à mes côtés. Comme quoi, c'est dans les pires situations que l'on voit ses vrais amis, les personnes qui seront vraiment là pour toi quand tout va mal, au contraire de celles qui te font tourbillonner leurs belles paroles, et qui au final ne décrocherons jamais le téléphone pour savoir comment tu vas.
Cela faisait donc une semaine que j'étais sortie de l'hôpital.
Je m'assis sur mon lit, et laisse passer un soupir. Je devais retourner au bahut aujourd'hui, et du coup faire face à tout les regards, à toutes les rumeurs et à tout ces gens.
Je n'avait aucune envie d'y aller.
"Plutôt mourir que d'y aller", je pense.
À contre cœur, je me lève et part m'habiller.
Il y a quelques temps, j'aurais mis du temps à cette tâche, ne sachant pas quoi mettre, voulant toujours être à la pointe de la mode, avec les dernières fringues fashion dont tout le monde parlait.
J'enfile simplement un slim noir, un t-shirt large (noir) et un gros pull gris, également trop grand, mais tellement confortable, ainsi que des chaussettes et des sneakers.
Je descend dans la cuisine, mon sac à dos contenant mes cours sur une épaule.
Je m'assis à table, en face de ma mère, qui avait le regard fixé dans sa tasse de café.
Depuis ma tentative, il y a un an, elle avait été plus présente pour moi qu'elle ne la jamais été.
Elle leva la tête de son café, et je me sentis  coupable.
Malgré son sourire maternel, son visage était marqué par la fatigue des nuits passées à mes côtés pendant un an, marqué par le stress de savoir si je me réveillerais un jour, ou non.
Je lui en avait fait voir de toutes les couleurs.
Et au fond, je m'en voulait. Je m'en voulait d'avoir été assez égoïste pour penser que personne ne se souciait de moi.
Je lui rend son sourire et commence à manger.
On passe le petit déjeuner dans le silence le plus complet.
Quand je finis, je me lève pour aller déposer mon bol dans l'évier.
"C'est ta première journée d'école aujourd'hui", commence ma mère, la voix soucieuse, "Fais attention à toi, et..."
Je pose mon regard sur elle. Elle avait arrêté sa phrase en plein milieu, prenant une grande inspiration.
"Et ne laisse personne dire que tu n'en vaux pas la peine. D'accord princesse ?", finit-elle, me fixant.
J'hoche de la tête. On va essayer, je pense.
Je lui souris, met ma veste et prend mon sac de cours. Avant de passer la porte, je me précipite vers ma mère, et la prend dans mes bras. Je ne pouvais pas partir sans lui dire je t'aime, sans la prendre dans mes bras, pas après ce que je lui avais fait.
Je sens son étreinte se resserrer sur moi, et je n'ai pas envie de quitter ses bras.
Pourtant, elle me relâche, et me laisse partir.
En sortant de la maison, Isaac m'attend devant.
Il me sourit chaleureusement.
"Alors, prête ?", me demande-t'il en riant.
Je lui lance un regard blasé, avant de lui répondre.
"Moi ? Non. Mais faut bien." 

Pendant tout le trajet, Isaac me fait la conversation. Et en guise de réponse, j'hoche la tête ou marmonne des mots incompréhensibles.
Quand je vois le bâtiment du bahut au loin, je panique. Je me met à reculer, et je m'arrête de marcher.
"Je veux pas y aller, Isaac...."
Il s'arrête, et me regarde. Il me prend la main, me souriant.
"On va y aller ensemble, et je serais la à côté de toi."
J'hoche la tête, et respire un grand coup. Je lâche sa main, et m'avance vers l'école, la démarche déterminée.
Je ne les laisserais pas m'abattre. Je ne les laisserais pas m'écraser.

Flashback

{ La musique battait dans mes oreilles. Un verre à la main, je dansais au milieu de la piste, accompagnée de Mathilde. Je ne savais pas comment on avait atterri dans ce bar, mais en aucun cas je regrettais cette décision.
Pour le nouvel an, Mathilde et moi avions décidé de sortir en ville, plutôt que de faire un simple fête chez elle.
On était passée de bar en bar, et au fur et à mesure, on avait rejoint et croisé plusieurs de nos amis.
Et donc, nous voici dans ce bar, dansant et profitant de notre soirée. Il devait être 23h30, et le compte à rebours n'était plus très loin.
Quand mon verre fut vide, je fis un signe à Math pour qu'elle m'accompagne commander.
On repris toute deux la même chose, et on retourna danser. L'ambiance de cet endroit était magique. Un peu vintage, la lumière tamisée embrassait les corps dansant au rythme de la musique. Autour de vieilles tables en bois s'étaient rassemblé des groupes d'amis, qui riaient, buvaient et jouaient à des jeux de cartes, ou des jeux à boire. Dans de larges fauteuils en velours rouges s'embrassaient des couples, ou des gens discutaient, les visages proches, chuchotant dans l'oreille de l'autre.
C'était une ambiance autant posée qu'énergique.

3h21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant