Lets get lost.

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J'ai quitté ce monde, j'avais 16 ans.                    Je reviens, j'en ai 17. Énormément de choses ont changé en 1 an.
J'ai appris de mon erreur, et j'en garde des séquelles.
Isaac, à côté de moi, tente de me rassurer.

"Tout va bien se passer. Tu rentres, tu vas en classe et tu t'assois."

Je lui lance un regard mauvais, et passe les grandes portes du bâtiment.
Je me sens mal. Le regard des gens pèsent sur moi. Le couloir, qui est d'habitude bruyant, se fait tout d'un coup silencieux, et j'entend les chuchotements des gens.
Certains ont de la pitié pour moi, d'autres me traitent de tout les noms.
Je baisse les yeux, et accélère le pas.
Je n'ai pas la force d'entendre leurs remarques, pas la force de supporter leur regard.
Je fonce dans la classe, et m'installe dans le fond. Je soupire, soulagée.
Je commence à sortir mes affaires, quand Mathilde s'installe à côté de moi.

"Alors comme ça, ma pute de pote a décidé de nous faire honneur de sa visite ?"

Je baisse les yeux. Je n'ai pas envie de devoir refaire face à elle. Je sens les larmes me monter aux yeux, quand je me remémore les paroles de ma mère.
Ne laisse personne te rabaisser...

Je lève la tête vers mon ancienne meilleure amie, et lui affiche un sourire glacial.

"Mais oui, je vous fais l'honneur de m'avoir parmi vous cette année."

Elle semble vite déchanter, ayant compris que ses mots ne me touchaient plus.
Néanmoins, elle garde son air supérieur, et se lève pour aller s'assoir ailleurs.
Mais ce ne serait pas Mathilde si elle ne lançait pas une dernière insulte, juste pour avoir le dernier mot.

"Je te laisse vaquer à tes occupations, et puis au fait, t'as pas un peu grossis ? Tu devrais faire un test de grossesse, au cas où un de tes clients t'aurais engrossée, salope."

Au fond de moi, j'avais envie de me lever et de lui envoyer la plus grande gifle de l'univers. Mais à la place, je lui fais mon plus beau sourire, et lui offre un doigt d'honneur.
Quand elle s'éloigne, je roule des yeux, et m'enfonce dans mon siège.

Les élèves commencent à entrer en classe.
Je ne fais plus attention aux regards qui s'attardent sur moi.
Je me tourne vers la fenêtre, et plonge mon regard dans le paysage triste et gris, qui avait changé depuis mon réveil.
Une fille s'installe à côté de moi. Je ne la regarde pas directement, mais je l'observe du coin de l'œil.
En voulant sortir sa trousse, elle fait tomber toutes ses affaires.

" Kurwa !", s'exclame-t'elle, ramassant péniblement le contenu de son sac par terre.

Un crayon roule vers moi, et je le ramasse.
Quand je lui tend, elle se tourne vers moi, et m'adresse un sourire.
Elle le prend et me remercie.
Ma nouvelle voisine de classe est blonde. Elle a un visage qui dégage une sorte d'innocence, de gaieté.

Le professeur arrive et commence son cours.
Je ne sais pas sur quel planète j'étais pendant un an, mais mystérieusement, je comprend quelques choses au mathématique maintenant.
Par contre, ma voisine semble avoir du mal.
Je me tourne vers elle, et lui propose gentiment mon aide.
Elle m'adresse un sourire soulagé.

"Oui, je veux bien", elle me répond,"Je t'avoue que je ne comprend rien à sa matière."

Elle fait mine d'être dégoûtée par sa feuille, ce qui me fait rire.
Pour le reste de l'heure, je lui explique brièvement comment faire, et l'aide pour les exercices.
On a l'air de bien s'entendre. Et d'un côté, ça me fait du bien.

3h21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant