L'échange avec cette Aileen était plutôt froid. Par ma faute. Mais que voulez-vous, c'est dans ma nature. Et je m'en contrefiche de toute façon. Même si elle est assez sympa. Trop sage à mon goût, mais sympa.
Par contre, son amie... Amie dont je ne sais même pas le nom, elle est le reflet de tout ce que je déteste. La niaiserie, elle me fait penser à ma mère, la faiblesse, pour être partie en courant, et surtout la jalousie. Si elle est partie si précipitement, c'est bien parce qu'elle était jalouse de me voir parler à Aileen.
Elle me rappelle l'ex petite amie de mon meilleur ami. Toujours à râler chaque fois qu'il faisait un truc avec moi. Je ne supporte pas les gens jaloux. C'est pour ça que je n'ai que trois amis, tous connus depuis la maternelle. Et cela me suffit emplement.
Je repars du conservatoire. Mon inscription a été faite, je commence samedi prochain. J'ai du prendre aussi des cours de solfège, chose inutile et chiante, puisque j'en fais depuis un long moment. Avec un peu de chance, je serais avec l'autre pimbêche et Aileen. Je pourrais m'amuser un peu.
Sur le chemin, je fredonne Nirvana. J'espère que mon père a réussi à avoir les places de concert. Je VEUX les voir. Je vous ais déjà dis que Kurt Cobain était mon mari ? Mais en secret, chut, pas un mot.
Quand je rentre dans ma nouvelle maison, aucune odeur ne m'enveloppe. Mes parents s'affairent dans les nombreuses pièces de la maison, à déballer et ranger tout ce qu'il y'a dans les cartons.
-Oh, re-bonjour ma puce, m'accueille mon père. Ça c'est bien passé ?
-Très bien. Je commence samedi mes cours de guitare et je dois aussi prendre des cours de solfège.
-Ma pauvre... Me souffle mon père.
-J'espère que tu te feras des amies, me dit ma mère tout sourire.
-Je n'ai pas besoin d'amies maman. Surtout pas avec un e derrière le mot.
-Tu vas finir lesbienne à force de ne trainer qu'avec des gars. Lesbienne ou droguée. Ou les deux.
-J'ai une meilleure amie et un copain maman. Et de toute façon, qu'est ce qu'a peut te foutre si je suis lesbienne ?
-Tu serais déshéritée.
-Hm, Alice, nous avons montés tes affaires dans ta chambre. Ton lit et ton bureau sont déjà installés. Oh, et, nous avons réussis à monter un téléphone là-haut toi.
-Oui !!Je monte en courant les deux escaliers, manquant à maintes fois de tomber. Arrivée dans ma chambre, je me jette sur mon lit qui est exactement là où je le voulais, et prend le téléphone qui était juste sur la table de nuit. Je compose le numéro presque les yeux fermés et approche le combiné de mon oreille.
Une sonnerie.
Deux sonneries.
Puis des cris.
-Alice !!!
-Hep, keep calm Mégane. Je suis là, tout va bien, je t'entends.
-Toujours aussi rabat-joie toi...
-Moi ? C'est pas mon style.
-Mais oui, mais oui. Je te passe Charles, puisque tu ne m'aimes pas. Enfin non. Dégage Charlie. Laisse-moi parler à ma meilleure amie.
-C'est aussi ma meilleure amie ! Entends-je à l'autre bout du combiné.
-Et c'est ma petite amie ! Alors laissez-la moi.
-Bill ? C'est toi ?
-Bien sûr que c'est lui patate. En attendant, parle plutôt à tes deux meilleurs amis. On vous laissera en amoureux après. C'est comment dans ta nouvelle ville ?
-Génial...
-Ah bon ? Cool alors !
-Nan mais Meg, elle rigolait tu sais.
-Je sais Charles, merci. Non, sérieusement, c'est comment ?
-Je sais pas. J'ai rien vue pour l'instant à part mon quartier, ma nouvelle maison et le conservatoire.
-Ils ont un conservatoire ? Tu dois être contente.
-Bof... C'est pas l'école qui me dérange, mais plutôt les gens qui la fréquente.
Surtout une. Une espèce de réincarnation de l'ex petit amie de Charles qui se permet de jeter un oeil de dégout sur mes Doc Martens.
-Connasse...
-J'ai aussi appris qu'il y avait un diner.
-Enfin quelque chose de réjouissent !
-Bon, Charles et Meg, c'est pas que vous me soûler mais ma petite amie me manque. Dégagez de là maintenant.Je les entendis se lancer quelques insultes en pleine face avant le silence complet.
-Allô ? Dis-je.
-Je suis là Alice. Comment tu vas ?
-Mieux que toi je présume.
-Oui... Tu me manque déjà petit coeur.
-Toi aussi Bill...
-Mais je te l'ai promis, dès que j'ai assez d'argent, je prends une putain de voiture et je viens t'enlever.
-Bill, je t'ai déjà dis que tu étais fou.
-Plein de fois princesse. Au fait, si le moindre petit con te fait quoi que ce soit ou critique ton style vestimentaire et musicale, je n'attendrais pas d'avoir la voiture.
-Bill... Je peux me défendre toute seule.
-Je prévois petit cœur, je prévois. Je vais devoir, malheureusement, te laisser Alice. Charles et Meg s'énervent derrière la porte.
-Dis-leur que je les aimes.
-Ce serra fait.
-Je t'aime Bill.
-Moi aussi petit coeur.
-Fais attention à Charles. Et ne fait pas de conneries alors que je ne suis pas là, compris ?!
-Compris. Bisous mon cœur.
-Bisous. Je t'aime.Je raccrocha vivement, alors que les larmes me montaient aux yeux. Je m'allongea sur mon lit, la gorge et le ventre noués. Ils allaient terriblement me manquer. Mon petit copain plus que les autres.
VOUS LISEZ
Music Is Our Therapy
Roman pour AdolescentsJune Welby et Aileen Murphy sont des meilleures amies, liés par leur passion commune pour la musique. L'une fait du piano, l'autre du violon et de la batterie, elles sont inséparables durant ses années folles de 1990. Puis, une nouvelle arriva dans...