Equivalent exchange

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Julie avait fait le ménage dans tout son appartement. Elle avait retrouvé dans un tiroir une carte de visite. C'était la carte que lui avait donné Yulia sa psychologue. Depuis la mort de Caïtan, même avant ça, elle avait l'impression de ressentir, voir même de pressentir des choses. Elle s'était dit qu'en parler sérieusement avec sa psychologue était ridicule. Elle avait oublié que Yulia lui avait donné cette carte. Elle constata qu'il n'y avait pas de numéro sur la carte, juste une adresse. Après plusieurs minutes d'hésitation elle décida de s'y rendre. Elle arriva après cinq minutes de voiture devant la maison correspondant à l'adresse. Elle se rendit devant la porte. Elle approcha son doigt pour le presser contre la sonnette mais la porte s'ouvrit avant qu'elle n'eut le temps de le faire. Une vieille dame rabougrie tenait la porte entre ses doigts frêles. "Entrez." dit-elle avec un sourire à la limite du comique. Elle lui indiqua un bureau où s'asseoir. Julie se dit qu'une vieille femme parlant de délires mystiques c'était quand même bien cliché. La vieille dame s'absenta et quelques secondes après un homme apparut en costume clair. Il était au goût de Julie. Elle avait même l'impression de l'avoir déjà vu. "C'est moi qui vais m'occuper de votre cas." dit-il. Julie l'observait, il détonnait totalement avec le reste de la maison. Il tendit la main vers elle et lui dit: "Allez-y." Mais Julie avait l'impression qu'il savait déjà tout, comme un patron qui vous demanderait d'exposer vôtre CV qu'il a déjà eut le temps d'examiner. "Ça fait un bon moment que je me sens... que j'ai l'impression de ressentir des choses. Il est arrivé malheur à un ami... J'ai l'impression que le sort s'est acharnée sur lui jusqu'à la fin. Je sais que ça semble ridicule..." elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il la coupa. "Non ça ne l'est pas. Je devine que vous ne croyiez pas au destin jusqu'à peu ?" Julie rétorqua "Ce n'est pas comme si j'y croyais à cent pour cent maintenant." "Je vois ."dit-il avec un sourire à la limite du narquois. "Qu'attendez vous donc de moi ?" Julie lui dit de but en blanc:"Des explications, qui tiennent la route si possible." Involontairement Julie le prit de haut. Il sourit encore de la même manière. Le destin est une entité immuable, éternel, c'est ce que vous appelez Dieu. En ce monde il y a trois phases que l'homme peut atteindre. La première est accessible à tous, c'est la vie mais dans cet état c'est une vie sans conscience du destin. La deuxième phase est l'ouverture au destin. L'homme prend conscience de l'entité qui le gouverne. Beaucoup prétendent avoir atteint ce stade, mais très peu l'atteignent réellement. Le dernier stade est l'apothéose, on est plus seulement spectateur mais on fait partie de cette entité, l'homme a un réel rôle à jouer." Julie pensa: "Il est mignon, dommage qu'il soit timbré." À l'évidence elle n'était pas convaincue. Il sourit encore, cela commençait presque à inquiéter Julie. "Au vu de ce que vous me dites, vous êtes au prémices de votre phase deux. Soyez prudente, certains en entrant dans la phase deux réagissent très mal, certains ont des envies de suicide où de meurtre où autres crimes infâmes." Julie lui dit: "Et vous, vous êtes dans quelle phase ?" Il répondit sobrement: "La troisième." "Evidemment, vous êtes un élus, vous avez des pouvoirs j'imagine ?" Cette fois elle le prenait de haut volontairement. "On peut dire ça comme ça." "Je vais être franche, je trouve ça ridicule, je ferais mieux de partir." "Attendez, avant j'aimerais vous expliquer le concept d'échange équivalent. Récemment une personne en phase deux et qui allait passer "élu" comme vous dites, a procédé à l'échange équivalent. Il a donné sa vie pour sauver celle d'une autre personne. Le destin laisse la possibilité de changer sa destiné aux plus éveillés d'entre nous." Il la regardait fixement, comme si elle était sensée comprendre quelque chose. "Oh ça alors!"dit-il. Julie dit Quoi ?" "Vous ne ressentez rien non ?" Julie répondit: "Et bien non " L'homme rétorqua: "Toute cette discussion aurait dut vous éveiller totalement à votre phase deux mais ça n'a pas été le cas. Vous avez régressé au stade un." Julie ironiquement: "Ah c'est possible ça maintenant ?". "Ce sentiment que vous aviez il n'est plus n'est-ce pas ?". Julie trouvait tout cela ridicule, mais il était vrai que ce sentiment c'était évaporé. Elle se sentait libérée d'un poids immense. Elle se leva et tendit sa main vers l'homme. "Merci de m'avoir accordé votre temps." Ils se serrèrent la main puis il la raccompagna jusqu'à la porte. Julie s'étonna de ne pas revoir la grand-mère.

Fate And LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant