~Chapitre 35 : un cadeau PAS pour moi~

53 7 12
                                    

J'aide à débarrasser la table alors qu'il est plus ou moins 23h20. Mes frangins et Céline n'arrêtent pas de harceler les parents pour qu'on puisse ouvrir la cadeau.

C'est insupportable.

Je pensais n'avoir à supporter ça que demain. Je suis à la limite de l'explosion et de demander aux petits de se taire d'une façon pas très calme ni très polie. Je pose les assiettes au-dessus du lave-vaisselle. Je les prends une par une, enlève les crasses et les rince. Tout ça sous le regard d'Enfoiré qui est appuyé sur un plan de travail un peu plus loin. C'est chiant. Il m'énerve. Il peut pas plutôt aller dans le salon et parler avec les parents? Ou peut-être m'aider. Mais qu'il ne reste pas là à me regarder faire tout le travail !

"_ Tu veux pas aller voir ailleurs si j'y suis? Tu sers quand même à rien ici" lancé-je en me redressant après avoir mis plusieurs assiettes au lave-vaisselle.

"_ Non, ma mère veut que je t'aide à faire quelque chose." dit-il en haussant les épaules.

Je veux lui répondre quelque chose mais il ne m'en laisse pas le temps.

"_ Et comme tu as l'air de tout prendre en main, je reste simplement dans la cuisine pour pas que ma mère m'engueule encore une fois et qu'elle croit que je t'aide. C'est pas parce que je veux rester avec toi, hein." continue-t-il.

Hum-hum. Je range donc la vaisselle sans qu'on n'échange un mot de plus. Le temps que je finisse de débarrasser la table, minuit était passé de quelques minutes. Les enfants ne tenaient plus en place.

Quand je les vois comme ça, je me demande si je veux vraiment des enfants plus tard.

"_ Bon, maintenant que les grands sont de retours, on peut ouvrir les cadeaux" lance Marie d'un ton joyeux.

Mon voisin et moi nous asseyons dans le même canapé, celui le plus éloigné du sapin, puisque c'est le seul libre. J'aperçois un regard de Maryse qui m'indique que tout  a été calculé. On nous a faits faire les corvée pour prendre la place dans tous les canapés et nous faire asseoir seuls dans le même. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que même mes parents et Maryse veulent qu'on se mette en couple? Je me demande s'il y a bien une seule personne qui ne veut pas qu'on se mette en couple et qui comprenne la relation qu'Alexandre et moi entretenons. Mon chien vient poser sa tête sur mes genoux. Je la caresse. C'est vrai, il y a toujours ma grosse Hemera qui n'essayera jamais de me mettre avec l'autre. Je lui gratte l'oreille en souriant. Elle se lève et se couche sur moi...
...me collant contre Enfoiré.

Je retire ce que j'ai dit.

Mon chien veut que je sois en couple avec le laideron et en plus de ma mort.

J'essaye de la repousser mais ça ne marche pas. Je lance un regard à mon voisin pour qu'il m'aide mais il s'en fiche et passe juste un bras au-dessus de mes épaules pour être plus à l'aise. Je pousse un petit cri de détresse parce que ma chienne pèse une tonne et aussi pour l'alerter que je souffre. Alexandre se penche vers moi, de sorte que sa bouche soit contre mon oreille.

"_ J'aime te voir souffrir" dit-il avec une air machiavélique. 

"_ Psychopathe" répliqué-je.

Il éclate de rire ce qui attire l'attention de toute l'assemblée.

Eh, merde...

Marie et Maryse abordent un sourire jusqu'aux oreilles. Mon père fronce les sourcils en nous voyant aussi proche Shreck et moi. Les petits nous jettent un regard puis voyant qu'il n'y avait rien de bien intéressant pour eux, retournent à leur cadeau. Je lance tout de même un regard désespéré à Math, mon petit frère le plus âgé qui devrait comprendre que je suis étouffée sous le poids de mon chien. Le traître cligne des yeux puis retourne à son déballage de cadeau.

Chroniques Absurdes de Ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant