~Chapitre 25 : Cycle lunaire~

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Je sors du bus la tête rentrée dans les épaules. Je regarde partout autour de moi pour être sure de le voir venir s'il se pointait éventuellement le bout de son nez. Je veux surtout pas le croiser dans un lieu publique.En fait, je veux pas le voir tout court! J'ai passé la fin de mon week-end chez Katy pour pas le rencontrer par mégarde. Je mets la musique à fond dans mes écouteurs et je regarde tout autour de moi. Je me maudis d'avoir pris autant de coktail samedi soir.

Enfin, ce qui est fait est fait. LOL! Je regrette à mort cette soirée et j'ai du supporter les blagues nulles de mes meilleures potes sur "alacha" tout le weekend. J'en peux plus!!!! Bouhouhou!!!!

"_ Hey, ma petite Sachou!!" crie quelqu'un dans la coure de l'école.

Je cours vers mon imbécile d'amie et lui plaque ma main sur la bouche. Mais elle sait pas se taire?! Elle veut pas crier plus fort, non plus?! Non mais je te jure, c'est quoi cette meuf?!

"_ Alors, il parait que mademoiselle a pêcho un canon ce week-end?" reprend Sophie en me faisant de coude avec un sourire conspirateur.

Oh, bordel! La journée commence bien. Je lui fais la grimace puis vais dire bonjour aux autres tout en espérant très fort qu'elle oublie que je suis sortie samedi. Quand je reviens près d'elle, elle a toujours ce grand sourire idiot sur le visage qui annonce qu'elle va me bombarder de questions. Je lui lance un regard qui annonce la couleur, c'est-à-dire : "pour ta santé, il vaut mieux que tu ne me poses aucune question". Ignorant superbement mon regard, elle me mitraille de questions auxquelles je répond vaguement ou carrément pas du tout en sautant du coq à l'âne pour noyer le poisson.

Pour lui montrer que j'en ai marre de ses questions intempestives, je lui tourne le dos et parle avec Guillaume qui me connait par cœur et sait qu'il ne vaut mieux faire comme si j'étais restée chez moi samedi. Tout se passe bien jusqu'à ce que l'autre débarque. Non, non!

Le pire, c'est qu'on dirait une parodie de film. Le type a trouvé une place pour sa bécane juste devant l'école. Il coupe le moteur, puis enlève son casque. Il secoue ses cheveux pendant 2 bonnes minutes. Est-ce qu'il avait un chewing-gum dedans pour les secouer comme ça? Bref, ce type est le n'importe quoi personnifié.

Nos regards se croisent. Je rougis comme une pivoine et lui s'empresse de détourner les yeux. LA HONTE!!! Je me tourne vers mon meilleur ami et lui dis que je dois aller quelque part. Je n'attends pas sa réponse et me précipite aux toilettes qui, pour une fois, ne sont pas bondées. Je m'enferme dans une cabine et me dépêche de sortir mes écouteurs. Je les mets dans mes oreilles et lance une musique. Il n'y a évidement AUCUN risque pour que "hundred miles" passe puisque je l'ai radiée de ma playlist et de celle de mes potes pour être sure de ne pas l'entendre de si tôt.

Je reste un moment assise sur les toilettes tout en essayant de ne pas me remémorer la soirée. Evidemment, j'étais assez saoule pour embrasser Enfoiré mais pas assez pour ne plus me souvenir de ce soir-là. C'est à ce moment-là que je me dis que j'ai une vie de merde. Enfin, il faut bien s'y faire. Et tant que ça ne s'ébruite pas. Il n'y a aucune raison pour que j'en sois gênée. Je vais sortir de ces toilettes et faire comme si la soirée n'avait jamais existé et me comporter comme d'hab avec l'autre. Tout va bien se passer, ça va être cool. Je prends une grande inspiration et sors des toilettes tandis que la cloche sonne.

C'est parti pour une journée de cours rasoirs!

La matinée se passe plutôt bien, je capte ce qu'on nous explique en classe et je me tape un ou deux délires avec des potes à chaque heure de cours. C'est cool. Jusqu'à ce que je découvre qu'on a histoire puis 2 heures de gym avant de pouvoir rentrer chez nous. Bordel! Ce sont deux des cours sur trois que j'ai en commun avec l'autre. J'avais pourtant réussi à ne pas le croiser!

Non, c'est pas grave! J'ai pas à avoir honte, après tout. Qui n'a jamais embrassé quelqu'un dans une boîte de nuit alors qu'il avait quelques verres dans le nez? Voilà! C'est bien ce que je me disais! Je me tapote les joues pour me donner du courage puis rentre en classe. Je me retrouve sur un banc toute seule. Bon, c'est pas grave, j'écouterai mieux et puis, je ne suis pas devant. Et en plus, Enfoiré n'est pas là. Peut-être qu'il s'est cassé une jambe et qu'il ne viendra pas en cours pendant au moins 2 semaines! Ce serait tellement génial!

La porte s'ouvre dans un fracas et Alexandre brise mon bel espoir en entrant dans la classe en s'excusant pour son retard. Chiotte! Il aurait pu glisser et se casser quelque chose! Fin chais pas moi, qu'il y mette du sien aussi !
Enfin, c'est pas grave. Le prof va le mettre devant, c'est-à-dire loin de moi et je n'aurais qu'à l'ignorer.

"_ Tu peux aller t'asseoir à côté de Sacha. Et je ne veux pas t'entendre. Compris?" lance le prof en se tournant vers le tableau pour continuer d'écrire le sujet du cours.

Je lance un regard d'incompréhension au prof mais il s'en fout. L'autre se laisse tomber à côté de moi en soupirant. Je me colle à mon bout de banc pour m'éloigner le plus possible de lui. Il me lance un regard du genre "t'es sérieuse, là ?!"

"_ Euh... Chais pas si tu sais mais... J'ai pas mon livre" me chuchote-t-il.
"_ M'en fout. Et m'approche pas" murmuré-je sans le regarder.

Il veut me répondre quelque chose mais je lève la main en faisant "chut". Heureusement, il a compris qu'il faut qu'il se taise. Pendant toute l'heure de cours, il essaye de regarder par-dessus mon épaule ou bien de me poser des questions. À chaque fois, je l'envoyais chier. Mais à chaque fois, il revenait me parler ou quoi. Ce type est dur de la feuille, putain ! Je me déchaîne quand la cloche sonne.

"_ Bordel, mais tu sais pas te taire ?! 'Fin chais pas tu pourrais écouter le cours et prendre des notes au lieu de me parler. Y'en a marre!" m'exclamé-je tout en rangeant mes affaires.

Alexandre me regarde choqué pendant que je finis de ranger mon sac. C'est quand je le mets sur mon épaule que son visage s'éclaire.

"_ T'as tes règles, c'est ça ?" me dit-il avec un sourire content de lui.

J'ouvre la bouche tel un poisson puis la referme tandis que mes joues chauffent. Je baisse la tête puis sors de la pièce tandis que l'autre éclate de rire. Raaaah! J'ai tellement envie de le frapper.

Chroniques Absurdes de Ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant