DELARCO

Chapitre II: Sandra

  Quand Sandra pénétra dans la villa, elle croisa dés les premiers instants le regard de son père. Il attendait une réponse...

Trois jours auparavant, Delarco avait exposé à Sandra ses soupçons sur Antonio, il lui fila 2 sacs de cocaïne et lui expliqua ce qu'elle devait faire : la fille devait prendre contact avec l'homme, lui proposer de lui vendre les sacs, lorsqu'il acceptera, elle devait le capturer et le faire parler.

Cependant, Sandra ne suivait pas le plan de son cher père. Elle prit à la place contact avec une jeune femme vivant au Venezuela. Elle se nommait Elena, cette personne allait aider l'expansion du cartel. Pour Sandra, c'était l'occasion de montrer à son père de quoi elle était capable et de rendre son père fière d'elle lorsque la famille Delarco sera reconnue au Venezuela par tous les dealers. Juanito s'approcha de sa fille, lui fit la bise avant de l'interroger :

"- Alors ? 

-Alors quoi ? Répondit Sandra en s'affalant sur le canapé, tu veux savoir si Antonio est un flic ?

- C'est justement pour ça que je t'ai envoyé Sandra ! S'impatienta l'homme.

- Et bien non, répliqua-t-elle, ton cher Antonio t'es dévoué corps et âme. Lança-t-elle comme mensonge.

Juanito soupira de soulagement

-Je savais que je pouvais compter sur toi, j'avais donné cette mission à Luca, mais tu le connais, il ne rend jamais service. Termina-t-il avant de s'en aller vers le jardin. "

Sandra resta une quinzaine de minutes sur le canapé à jouer avec des mèches de ses cheveux avant de recevoir un message de son frère, Luca qui avait 3 ans de plus qu'elle :

Faut qu'on parle, je sais que tu n'es pas parti voir Antonio, retrouve-moi dans 30 minutes au centre de Bogotá

Merde avait-elle pensait, comment avait-il su ? Elle se leva du canapé et jeta un coup d'œil dans le jardin, son père faisait une sieste au bord de la piscine. Elle se rendit dans le titanesque garage et monta sur une des nombreuses gsxr pour se rendre à destination. Arrivé à un feu, elle regarda à côté d'elle et croisa le regard d'un homme dans un voiture. Il ne pouvait pas la voir à cause de son casque, mais il s'avait qu'elle le fixait. Elle observait ses yeux grisâtres et ses longs cils, il lui lâcha un sourire. Le feu passa au vert, elle accéléra et se rendit au lieu. Son frère était adossé sur un mur d'un bâtiment en tripotant son téléphone, le fille s'avança d'un pas décidé :

- Bon comment as-tu su ? Demanda Sandra agacé.

- Comment j'ai su ? Tout simplement, car je n'ai pas quitté Antonio des yeux depuis de papa m'a dit qu'il pensait que c'était un flic, expliqua Luca sans quitter le téléphone des yeux.

- Mais papa a dit que tu ne voulais pas le suivre, revendiqua la sœur.

- Et pourtant, je l'ai fait, dit-il fière de son geste.

-Papa est au courant pour Elena ? Demanda Sandra inquiète du courroux de son père

-Bien sûr que non, j'ai besoin que tu sois en vie pour que tu m'aides, expliqua le frère.

- Explique ! Bougonna la sœur.

Il lui narra la situation, Luca avait approvisionné en drogue depuis plus de deux semaines, un bidonville dans le sud de la capitale. Il espérait ainsi attirer les policiers de la ville et les piéger au centre du bidonville. Luca était comme Sandra, il agissait sans l'accord de son père, il voulait donc éliminer les policiers qui ne voulaient pas être soudoyés. Pour cette mission, il avait besoin de sa sœur, elle devait assurer ses arrières. Elle accepta tout naturellement. Il lui expliqua qu'il lui enverra un message pour lui confirmer ses missions, d'après ses sources la venue des forces de l'ordre se fera ce soir, elle devra donc trouver une solution pour quitter la soirée de son père sans se faire remarquer. Le marché était conclu.

  La soirée commença, la villa des Delarco était bondée de monde, il y avait toutes les personnes importantes de Colombie, certaines venaient du Brésil, et même des Etats-Unis. Sandra était dans sa chambre en train de terminer de se préparer, elle avait mis une longue robe noire avec une fente qui laissait entrevoir sa jambe interminable. Elle descendit les escaliers avec élégance, Juanito s'écria " Ah voilà la princesse !" Ce qui attira le regard de toutes les personnes présentes dans le majestueux hall. Sandra ne connaissait pas la raison de cette soirée, mais elle n'avait pas la tête à réfléchir à ça, elle garda son téléphone dans la main en attendant le message de Luca. Pendant ce temps-là, elle profita de la soirée, elle prit un verre de champagne et sirota sa boisson en faisant le tour du hall, comme-ci elle cherchait quelqu'un à qui parler pour faire passer le temps. Il y avait un énorme brouhaha dans la maison, l'alcool coulait à flot, elle regarda derrière elle et vit son père rire aux éclats avec des amis, le bras sur les épaules d'une magnifique jeune blonde, ça devait encore être une autre de ses conquêtes. Elle fit le tour de la maison, comme pour semer son père qui de temps en temps lui lançait des regards suspects. Mais de plus en plus de monde se mit autour de Juanito lui cachant ainsi la vue, elle avait le champ libre. Elle se dirigea vers la porte d'entrer et sortit discrètement. Elle s'éloigna de la maison, entendit le brouhaha baisser au fur et à mesure qu'elle avança vers le portail de la villa. Il était séparé de la maison par une longue et large allée fleurie avec des palmiers qui ornaient le chemin. Sandra attendait devant sa moto, garée sur l'avenue de sa maison, elle trouva plus prudent d'attendre dehors le message de son frère, ainsi, elle pourra le rejoindre plus rapidement. Elle entendit le portail s'ouvrir et une voiture pénétrée dans le domaine, elle se cacha rapidement derrière un buisson, la nuit était sombre, personne ne vit la jeune femme. Elle sentit son téléphone vibrer, Luca ! Ce n'est pas trop tôt avait-elle pensé :  

  Rejoins-moi dans la Ciudad Bolivar, la mission va commencer, mes contacts viennent de me dire que les CRS arrivent !

Elle monta sur sa moto, enfila son casque et fonça en direction du 19e district situé en périphérie ouest de Bogotá. Elle roula à une vitesse folle et arriva en à peine une quinzaine de minutes. Le silence régnait dans la cité, sa robe faisait contraste avec les bidonvilles qui se dressaient autour d'elle. Elle entendit un sifflement provenant d'une des maisons du bidonville qui se situait en hauteur, elle vit au loin, à travers une fenêtre, Luca lui faire des grands signes avec ses bras. Elle le rejoignit, il était dans une salle lugubre et fétide. Il lui montra un sniper et le l'endroit où elle devait viser, la mission était claire, elle devait tirer seulement et seulement si son frère était en danger de mort et lorsqu'il lui fera un signe de la main pour tirer. Luca descendit, rejoignant des hommes dans les rues du bidonville et se cacha. De là où était Sandra, elle pouvait tout voir, de plus la jeune femme avait une très bonne vue, elle savait que c'était pour cette raison que Luca demanda son aide. Quelques minutes plus tard, elle observa au loin la venue des policiers. À leur venue, les rues étaient vides, sombres et silencieuses. Ils se dispersèrent rapidement dans la ville sans s'imaginer l'embuscade, après quelques instants les premiers tirs avaient commencé. Les balles des deux cotés ne se cessaient pas de tomber, Sandra resta concentrée, le regard sur son frère en attendant son signal. Dans un premier temps, c'était les narcotrafiquants qui menaient la bataille, les policiers tombaient à terre les uns après les autres sous les balles des mitraillettes du camp adverse. Mais après un certain temps les agents avaient réussit à gagner du terrain, très vite, ils reçurent des renforts qui encerclèrent rapidement Luca et ses hommes. Sandra sentis le stress monter d'un cran. Tout d'un coup, les tirs cessèrent, elle vit au loin dans un silence pesant son frère caché derrière une camionnette se levais les mains en l'air et se dirigeait vers un policier qui pointait l'arme sur lui. Sandra attendait le signe pour tirer, elle s'apprêta à tirer sur la gâchette, elle vit son frère parlais avec le policier toujours les mains en l'air, les autres agents ne tardèrent pas à être face à Luca, Sandra ne pouvait pas savoir ce qu'il se disait, mais le policier avait baissait son arme. Tout d'un coup Luca tourna le regard vers Sandra, il continuait à parler avec les policiers toujours attentifs à son discours, avant de montrer Sandra du doigt, le viseur du sniper pointer sur le policier. Merde Luca, tu fous quoi là !! Pensa la femme, les policiers abandonnèrent le jeune homme et commencèrent à courir vers la jeune femme.